CANTONALES 2004
Le pot de terre contre le pot de
fer
De notre correspondant François Pill
Dans le canton de Villeurbanne va
se jouer une bataille plutôt atypique
puisqu’un employé TCL va affronter le
président du SYTRAL. Histoire de
pimenter un peu plus l’affaire, le
premier représente l’UMP alors que le
second roule du côté socialiste.
Dino Caruso
ne ressemble en rien au candidat UMP
type. On est loin de messieurs
Perben ou Hamelin (pour
faire plus couleur locale !). Avec son
physique méditerranéen , notre homme
vêtu d’un costume noir, semble tout
droit sorti d’une des productions de
Martin Scorsese. Certains
murmurent même que le célèbre chanteur
d’opéra Caruso (et non pas un tube de
Florent Pagny comme le croient
certains néophytes) ferait partie de
la famille du candidat mais ce dernier
n’ a visiblement pas hérédité des dons
vocaux.
Les talents de cet employé TCL de 53
ans se situeraient plutôt dans le
contact humain. En effet l’homme jouit
d’un véritable statut de
célébrité locale en jouant le rôle
d’ange gardiens pour les habitants de
son quartier. Pas un jour ne se passe
sans qu’un voisin vienne sonner à la
porte de sa villa (qu’il a construite
de ses propres mains), rue René pour
lui demander de régler quelques
problème liés à la vie communale. Sa
femme et ses enfants préféreraient
sans doute un peu plus de tranquillité
mais cette disponibilité constitue
sans doute le prix à payer pour la
popularité ! Cet homme est un petit
peu le Zorro ou le Julien
Courbet de la partie Nord de
Villeurbanne ! Il se vante également
d’avoir réussi l’exploit de faire
descendre ses 130 voisins pour une
énorme fête dans sa rue. Ce côté
convivial lui vient sans doute de ses
origines napolitaines mais également
de son passé d’ancien footballeur de
l’époque où il faisait des passes à
Bernard Lacombe au Loup. Cela fait
seulement une dizaine d’années qu’il a
raccroché les crampons !
Autre contradiction, le candidat UMP
va se présenter contre Bernard
Rivalta son patron, puisque le
président du SYTRAL se présente sous
les couleurs du Parti Socialiste.
Rivalta bénéficie d’une avance
certaine sur à Caruso puisqu’il est le
conseiller général sortant et qu’il
jouit d’une assez bonne notoriété
auprès des villeurbannais. Ce combat
des urnes est pour le moins étonnant
car la logique voudrait que les
couleurs politiques soient inversés.
En effet, on connaît la verve
syndicale des employés des transports
en communs lyonnais (dont le tramway
va entamer sa sixième semaine de
grève), élément qui les situeraient
plutôt du côté de l’opposition
gouvernementale. Mais selon le
candidat UMP, les donnes de la
politique ont évolué car l’ « on
peut avoir une vie syndicale active
tout en votant à droite ! ».
Toutefois, même si il soutient la
politique du gouvernement surtout en
matière de sécurité (on a pu le voir
aux côtés de Nicolas Sarkozy ce
week-end à Corbas), Caruso se veut
proche de ses concitoyens et être
toujours à leur écoute ( serait-ce un
souhait réel ou des illusions de
novice en politique ?). De plus, il
bénéficie du soutien de Maître
Picot, président des notaires du
Rhône et du champion de France de boxe
Karim Netchaoui. Ainsi le
premier pourra l’aider à grappiller
les voix des notables villeurbannais
alors que le second l’adoubera dans
les cités. Une situation inédite de
bataille électorale entre un patron et
son employé qui risque d’être
mouvementée !
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