Les
belles petites miches de Philippe Jocteur
De
notre correspondante Marine
Philippe
Marc Jocteur a aujourd'hui 38 ans, des années
d'expérience et une réputation à en faire pâlir
plus d'un ! L'Ile Barbe est son petit
coin de paradis depuis plus de 10 ans et il gère
à merveille son rôle de jet-setteur invétéré...
Portrait d'un people de cur à part entière...
Flash-back !
Philippe
a 17 ans. A l'issue d'une formation CAP/BEP
Boulanger, il travaille pour des minotiers. Sa
fonction ? commer-ciale ! Il gère la
promotion, les relations publiques, les
animations. A l'époque, le secteur de la
boulangerie bat de l'aile.
Les jeunes
apprentis devaient réagir. Fort de son expérience
acquise en travaillant dans des moulins,
Philippe décide de s'installer afin de mettre
en uvre ce qu'il a appris pendant plus de 8
ans.
Il
a donc déposé ses fours, ses fouets et ses
spatules à deux pas de l'Ile Barbe. Grâce à
l'aide précieuse de quelques amis (dont Paul
Bocuse) et surtout de son talent, Philippe
acquiert peu à peu une réputation de boulanger
hors pair.
Il régale le gratin local avec ses
petits fours et finit par conquérir définitivement
le cur des Lyonnais. Son ptit dej annuel est
devenu un must (voir reportage).
La spécialité-maison reste la tarte aux
pralines (je vous la recommande !).
Philippe a décidé d'en faire un référence.
« On
a décidé d'en faire une spécialité parce
qu'on en mangeait qu'au restaurant. C'est
un dessert difficile à faire pour une ménagère.
Autant une tarte aux pommes est facile réaliser
mais une tarte aux pralines !... »
Philippe
a fait refaire les laboratoires et la boutique.
Les décors sont simples mais plein de charme...
Coté cuisine, Philippe a opté pour du
carrelage blanc ce qui rend tout cet espace
lumineux et écla-tant de propreté.
Dès le mois
de février, vous aurez la joie de découvrir
la terrasse trans-formée en verrière, ce qui égayera
ce trottoir en un coin convivial et sympathique.
Le coût des travaux ? 2
millions de francs « C'est un
investissement. J'ai un peu l'impression de
m'être réinstallé. C'est une motivation
parce que ça nous permet d'avoir des
conditions de travail optimum. C'est clean,
c'est propre. De plus, on pourra faire visiter
nos laboratoires à tout moment à nos clients.
C'est un challenge. Au bout de 10 ans
d'installation, il fallait que j'en ai un
sinon, il y a démotivation ».
Au
delà de son statut de meilleur boulanger
lyonnais, Philippe doit désormais assumer son
image de jet-setteur (rappelez-vous l'élection
du Jet-setteur 2001). Son
métier demande beaucoup
de présence...
Mais en dehors de ses heures de
travail, Philippe aime sortir. Pour lui, les
sorties sont des moments de détente mais aussi
l'occasion de rencontrer les gens différemment,
les découvrir dans un contexte tout à fait
différent que celui du travail « Donc
si on aime sortir et qu'on est un peu dans la
mouvance, on devient vite jet-setteur (rires) ! »
Mais
Philippe garde pour lui ses lieux de villégiature : « Je
suis plus Corrèze-Lozère que St Trop'
(rires), si je dois descendre quelques jours au
soleil, ce sera plutôt Dieulefit que le côté
strass de la Côte d'Azur ! »
Il y a des moments où Philippe privilégie le
calme : « J'ai envie aussi de préserver
ma vie privée avec mes amis. Il faut garder les
pieds sur terre parce quand on est trop
jet-setteur, on perd le sens des vraies valeurs :
la famille, les amis...
Les soirées people, c'est bien mais il
faut garder sa vraie nature, ses origines. Il ne
faut jamais oublier qui on est. Je n'ai
pas pris la grosse tête ou alors, les gens qui
le pensent me prêtent des attentions qui ne le
sont pas.
J'ai des amis de
longue date qui
sont maintenant connus sur la place de par leur
fonction, leur élection... J'aime voir ces
gens dans un contexte privé parce que je n'ai
pas envie de voir des gens qui jouent un rôle.
Je suis resté très simple. Si je suis à un
cocktail et que je vois un de mes amis
d'enfance, et bien je traverserai la salle
pour aller lui dire bonjour que l'on soit à
Lyon, St Tropez ou dans un lieu des plus people,
je le ferai. Il faut rester soi-même ! »
L'élément
le plus marquant depuis que Philippe exerce son
métier de boulanger est son amitié avec Paul
Bocuse. Dès qu'il a acquis sa boulangerie
à l'Ile Barbe, Paul lui a fait confiance et
l'a aidé. Monsieur Paul lui a demandé de
fournir ses restaurants en viennoiseries.
« Pour moi, c'est un modèle de
professionnalisme, de réussite. Il est resté
très simple, il garde les mêmes attitudes.
C'est un modèle ! »
Quant
aux anecdotes, Philippe reste ému par quelques-unes :
« Paul Bocuse est
un jour venu me rendre visite avec le directeur
général des parcs d'attractions Disney
(nationaux et internationaux) pour prendre le
petit déjeuner ici. Aux murs de la boulangerie,
étaient accrochées les assiettes de mes
clients. Il avait trouvé ça amusant. Deux
jours après, j'avais un paquet avec une
assiette de Mickey !
Une autre anecdote m'a
marqué. J'aime
beaucoup New York. C'était
au début de ma carrière, ma réputation était
en train de se faire. Un jour, je suis allé
dans une librairie et je suis tombé sur un
recueil vantant les meilleures adresses
gastronomiques de Lyon, les théâtres...
A ma
grande surprise, je me suis trouvé dans l'un
des reportages. Me retrouver cité dans ce livre
avec une photo, sans que je sois au courant,
m'a réellement fait plaisir. Dans le même
registre, la deuxième surprise que j'ai eue a
été un reportage de Façonnable New York. Ils
étaient venus faire des photos, on était
vaguement au courant mais on ne savait pas trop
quel était leur but final. Quelques semaines
plus tard, on s'est retrouvé dans le magazine
de Façonnable 5ème Avenue, c'était
super sympa ! »
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