Les
médias lyonnais
213ème
ANNIVERSAIRE DE LA MORT DE LOUIS XVI
Jacques Boucaud - Le Progrès du 21 janvier 2006
Ces Lyonnais nostalgiques du Roi de France
Loïc Bernard de
Thugny, président de Présence
du souvenir bourbonien
Les royalistes se rassemblent aujourd'hui, comme chaque 21 janvier, à
l'église Saint Bonaventure à Lyon. Pour rendre hommage à Louis XVI qui
perdit sa tête ce jour-là. Enquête dans les milieux royalistes lyonnais.
Derrière Loïc Bernard, futur avocat lyonnais de 40 ans, ancien
directeur d'une maison de retraite, se cache un descendant, par sa mère,
de Louis XIV. Un Mollière de Thugny de la Boullaye. Moins
facile à porter comme nom que Bernard, celui de son père, mais plus chic.
Au point que Loïc se promène avec plusieurs cartes de visites. Loïc
Bernard porte, c'est selon, le nom d'un noble qui lui vient de la famille
de sa mère ou celui d'un roturier. « De nos jours, il faut parfois
rester discret ». Pour ce qui concerne le premier, celui qui nous
intéresse, il lui vient d'un ancêtre, comte anobli par un Edit du Roi
Louis XIV, puis par Pie IX. Il en possède aussi les armoiries, gravées sur
une chevalière en or, ostensiblement portée à l'annulaire de la main
gauche. Qu'il nous tend, non pas pour la baiser, mais simplement nous
montrer un bijou dont il est fier : d'argent au chevron de gueule chargé
de trois trèfles de sable avec un casque de chevalier, une couronne et un
petit sanglier dessus.
Loïc Bernard préside
à Lyon « Présence du souvenir bourbonien », une association culturelle
forte d'une centaine de membres, dont l'objet est de « faire connaître
le principe incarné du Prince ». Entendez le prince Louis de Bourbon.
« Il n'est pas en notre pouvoir de rétablir la monarchie. Notre
objectif est de faire comprendre ce qui s'est passé au sein de la maison
de Bourbon » rappelle Loïc Bernard. Pas politique pour un sou. Du
moins officiellement. De la loi sur l'IVG en 74, de l'abolition de la
peine de mort en 81 comme du référendum sur la constitution européenne en
2005, on n'obtiendra aucun commentaire du président de « Présence du
souvenir bourbonien en Lyonnais, Forez et Beaujolais ». La seule entorse
faite au devoir de réserve qu'il paraît s'imposer, concerne l'état de la
France : « On pourrait comparer la décrépitude du pays à ce qui s'est
passé juste avant
la Révolution
française »
commente Loïc Bernard, renvoyant dos à dos ses illustres ancêtres et ceux
qui détiennent le pouvoir républicain d'aujourd'hui.
Si les Bourboniens
sont légitimistes, les Orléanistes qui rêvent de voir Henri,
Comte de Paris, monter sur le trône, sont davantage activistes.
Certains militent au sein de « l'Action française », diffusent des revues
et prennent position dans la vie politique. Ainsi de Sylvain-François
Mercier, un conseiller en assurance et immobilier lyonnais diffuse les
idées du « Cercle Anthinéa », une association souverainiste et royaliste.
Au bas mot, l'ensemble de ces assciations rassemblent à Lyon 250
personnes, guère plus. C'est peu pour faire une révolution !
Les grandes familles
Marc Engelhard est le fils d'Isabelle de Jouvencel, mariée
au comte Philippe Engelhard. Son aïeul, le chevalier Pierre de
Jouvencel, était échevin de Lyon en 1737, la même année qu'un Brac
de La Perrière (famille de l'évêque et de l'élue lyonnaise). A peu
près en même temps que noble Jean-Antoine Roux, l'aïeul d'Erick
Roux de Bézieux qui a pris la relève de son ancêtre en s'occupant des
affaires municipales. « Pour ma part, je me délecte de la vie mondaine
lyonnaise (où les aristocrates brillent par leur abscence...) C'est bien
plus amusant que la politique » raconte Marc Engelhard dont la vie
professionnelle (il est le rédacteur en chef de lyonpeople.com) le conduit
dans la plupart des soirées lyonnaises. « Sur le plan politique, je
considère que la France a perdu deu poid depuis qu'elle a changé de
régime... et je fais confiance à la Providence quant à la désignation du
futur roi de France. Après tout, ce n'est pas un petit intermède
républicain de 135 ans (qu'est-ce comparé au millénaire capétien ?) qui va
nous miner le moral » poursuit Marc Engelhard.
Erick Roux de
Bézieux est quant à lui « royaliste constitutionaliste » selon ses propres
termes. Il faut savoir de l'adjoint au maire du 6ème
arrondissement qu'il fut l'un des rares élus, avec Gérard Collomb à
accueillir Son Altesse Louis de Bourbon, duc d'Anjou, lors de sa
venue à Lyon.
A
suivre, Pour la presse lyonnaise l'automne n'est pas le printemps
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