En 2000, vous
récupérez le LOU Rugby à la barre du Tribunal de Commerce avec
Jean-Jacques Vignon à qui vous auriez dit : « Je veux bien vous aider mais
ne comptez pas sur moi pour être président ! »
Oui, je m'en
souviens comme si c'était hier. J'avais bien insisté là-dessus. Le rugby,
ça faisait 15 ans que j'avais lâché, je n'étais plus au courant de rien,
je n'étais plus dans de milieu.
Alors pourquoi
avez-vous changé d'avis ?
Parce que quand on
me présente le projet de reprise du LOU en juin 2000, l'avenir du LOU est
pratiquement assuré avec une alliance avec l'Olympique Lyonnais et donc je
n'étais pas inquiet sur sa capacité à rebondir. Il fallait simplement
apporter une pierre au départ et donc j'ai bien voulu participer à cela.
L'OL devait en
effet vous accompagner dans cette aventure avant de se désister. Quelles
sont aujourd'hui vos relations avec Jean-Michel Aulas ? Est-ce que vous
lui en voulez toujours ?
Aujourd'hui non. Au début c'est vrai que je lui en ai énormément voulu
parce qu'on ne fait pas des promesses comme ça. On ne peut avoir que de la
rancur et du mépris pour des gens qui agissent de cette façon. Bon, après
on s'aperçoit que finalement cette attitude nous a tout de même servi, ça
nous a obligé à prendre notre destin en main et à réagir. Je ne pense pas
qu'on aurait agi de la même façon si on n'avait pas eu la protection de
l'OL. On se serait peut être endormi, réfugié dans la sécurité, on se
serait peut être planté. Je voudrais rajouter une chose, Jean Pierre Aulas
était très sincère et je pense qu'il voulait démarrer cette aventure.
Mais qui a fait
barrage ?
Disons que
Jean-Michel Aulas était certainement mal entouré. Je pense qu'il y a deux
personnes qui ont pu faire barrage : Jean-Claude Darmon certainement, qui
a pensé qu'on pouvait ternir l'image de l'OL avec un club qui végétait en
4ème division, et puis peut-être l'un des actionnaires
important du club, Jérôme Seydoux, qui de loin, ne connaissant pas
l'histoire, ne voyant pas la vie lyonnaise, a jugé inopportun de
diversifier les activités de l'OL.
Quelles sont vos relations aujourd'hui avec Jean-Michel Aulas ?
Très cordiales et
très respectueuses parce que je conçois que ce genre de décision, si on
enlève l'émotion et l'affectif, c'est la réalité.
En quatre ans, vous avez franchi tous les obstacles et effleuré même les
sommets du TOP 16. Quels sont les éléments moteurs de votre succès ?
Je pense qu'il y a
eu deux grandes étapes. La première étape a été avec mes amis du départ
qui sont Michel Notturno, Patrick Celma, Jean-Jacques Vignon, avec tous
ces gens on a essayé de redonner une âme à ce club et notre premier
travail a été de récupérer le maximum de forces vives autour du club.
Ensuite je pense que dans toute réussite, il n'y a pas de réelle stratégie
si on n'a pas les hommes. J'avais besoin de trouver les hommes qui
allaient m'accompagner dans ce projet. Evidement c'était le projet sportif
qui était le plus important. Et j'ai eu une chance inouïe, je m'en
souviens très très bien, c'est Jean-Philippe Hager notre médecin, qui me
souffle un jour à l'oreille : « qui va entraîner cette équipe et qui va
conduire le projet sportif ? ». Je dis : « Je n'en sais rien ! ».
Et il me répond : « Il n'y a qu'un seul type dans toute la région qui
peut amener des idées neuves et qui a besoin de grandir avec un projet :
c'est Jean-Henri Tubert ! »
Et c'est l'un des
éléments de votre réussite.
Evidement. Mais je
crois au destin et à la rencontre des hommes. Je suis persuadé que quand
les gens doivent se rencontrer ce n'est pas le hasard.
Suite de l'interview
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