Par Morgan Couturier
Invité par Lyon People à se prononcer sur le reconfinement, le président de la CPME Auvergne-Rhône-Alpes a tenu à apporter son soutien aux petites entreprises, pour qui le maintien de l’activité est essentiel.
En cause, les aides apportées par l’État, que les sociétés devront obligatoirement rembourser. Pour ces raisons, François Turcas estime que la crise est amenée à se prolonger jusqu’en 2023. L’histoire moderne se veut ainsi, après l’éternel débat sur l’œuf et la poule, l’année 2020 vient apporter une version plus contemporaine à ce différent. Une controverse, où l’homme est amené à se questionner sur ce qui prévaut le mieux : le travail ou la santé.
« D’habitude, on dit que le travail, c’est la santé. Là, on privilégie la santé avant le travail », médite pour sa part François Turcas. Évidemment impacté par la crise et son actualité, en qualité de président de la CPME Auvergne-Rhône-Alpes, celui qui a supporté l’épreuve du Covid19 dans sa chair, n’en reste pas moins implacable, il respectera la loi et jouera le jeu. Le sens des bonnes manières en va ainsi.
« A un moment ou un autre, la dette, il faudra la payer »
« Je ne suis pas médecin. Si ces gens donnent des leçons et des recommandations, c’est qu’il y a vraiment des raisons. Mais ces gens-là, ils ont un chèque à la fin du mois, pas nous », soutient l’ancien conseiller régional, en écho à la tribune de Marc Engelhard, co-fondateur de Lyon People. Trouver un juste milieu apparaît alors comme l’unique solution à nos problèmes actuels, si tant est que l’activité soit maintenue. Et pour le plus grand nombre.
« 50% de notre économie marche bien, il ne faut pas l’oublier. Il y a 25% des entreprises qu’il faut aider et qui vont s’en sortir. Il y a aussi 25% d’entre elles pour qui il faut aller à Lourdes pour voir s’il ne peut pas y avoir de miracles. Moi, j’estime que les PME, les PMI, les TPE et les artisans sont des héros incognitos, au même titre que les infirmiers et les médecins », enchaîne-t-il.
Une belle reconnaissance pour ces petits entrepreneurs, qui au-delà de la dynamique et du lien social qu’ils créent, contribuent aussi à générer des recettes fiscales, un luxe dont ne peut se priver la France, alors que la dette ne cesse d’exploser.
« Tous ces 20 milliards par ci, ces 20 milliards par là, à un moment ou un autre, il faudra les payer, sauf que là, ce sont des dettes que l’on est en train de créer, ce ne sont pas des dons », argumente François Turcas qui, malgré sa volonté, s’est déjà résolu à perdre à minima 100 000 entreprises. À commencer par les petits commerces, fragilisés et placés malgré eux en première ligne dans cette guerre contre le virus.
« Il faudra 3 à 5 ans pour que les entreprises retrouvent une situation normale »
« Il y a un manque de jugement qui n’est pas normal. Après, s’il faut un choc brutal pour que ça marche, je vous dirais qu’ils avaient raison. Mais si dans quinze jours, il n’y a pas d’amélioration, on ne pourra pas dire que ce sont les petits commerces qui sont la cause du malheur. Ce seront bien les hypermarchés et ceux qui ont été autorisés à continuer », dépeint le président de la CPME Auvergne-Rhône-Alpes. Réponse le 14 novembre.
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