Par Morgan Couturier

Réputée pour ses ventes aux enchères, Cécile Conan a encore fait parler d’elle ce dimanche 15 novembre, avec en toile de fond, une statue de Rodin écoulée à 670 000€. Une belle performance qui vient prouver qu’en ces temps difficiles, le monde des enchères semble épargné.

Cécile Conan n’est pas du genre à rester de marbre, à la différence de certaines œuvres amenées à passer sous la coupe de son marteau. Non, un trésor est toujours agréable à percevoir. Et pour cause, outre le fait d’enrichir sa belle collection, chaque vente vient lui apporter plaisir et satisfaction.

Une adrénaline peu commune, quel que soit le montant adjugé, fait de chaque enchère un moment unique. Une particularité, qui aujourd’hui encore, fait la force de la commissaire-priseur lyonnaise, sans cesse remotivée par l’offre qui suit, y compris lors de ces instants singuliers, où le bien-fondé de ses recherches vient lui porter une statue d’Auguste Rodin devant les yeux.

Une statue commandée par Rodin de son vivant

Une véritable œuvre d’art, « un événement », comme le décrit Cécile Conan, animée par la découverte de ces « pièces exceptionnelles » que l’on peine pourtant à dénicher sur le marché. « C’est rare qu’il y en ait qui passent en vente, en particulier à Lyon. D’autant que là, c’était une fonte demandée par Rodin de son vivant à son sculpteur Alexis Rudier. Elle n’est jamais passée sur le marché », évoque-t-elle.

Le luxe étant la rareté, la pièce n’en fut que plus appréciée. Estimée à 400 000€, l’œuvre s’est finalement envolée à 670 000€, soit 837 500€ tous frais compris. Une belle cagnotte pour la maison de vente, cette dernière ayant réussi à écouler la totalité des biens de ce jour pour près d’1,5 million d’euros, et ce malgré le contexte actuel, où pandémie oblige, les ventes se font par visioconférence, dans une salle réduite au silence du huis clos.

En ces temps de confinement, acheter aux enchères devient une mode

Soit, la Covid-19 pousse à s’adapter, et si la pratique n’est pas inconnue dans le milieu, celle-ci semble même faire des émules. « Il y a une explosion, on draine plus de monde que d’habitude. Là, il y avait plus de 1000 personnes connectées. C’est énorme ! Les gens n’ont pas grand-chose à faire, alors ils regardent les ventes. Ils ont envie de se faire plaisir et d’acheter des objets pour leur intérieur », poursuit la spécialiste.

Loin de se réjouir du malheur des autres et des effets néfastes du confinement, la Lyonnaise veut au contraire continuer à faire plaisir. Pour cela, les bonnes affaires ne manquent pas. Entre une vente de vins le 8 décembre, de mobiliers et autres œuvres d’arts de l’hôtel de La Messadière, le 10 décembre et une vente design, art nouveau, le 12 décembre, la hotte de Cécile Conan est manifestement bien garnie.

Mieux, elle renferme un tableau du peintre chinois Chu Teh-Chun, promis aux enchères le dimanche 13 décembre prochain. Prix estimé : entre 160 000 et 200 000€. A vos deniers, prêts, enchérissez !