Par Christophe Magnette

Les 24 et 25 novembre 2020, Hubert de Boisse et sa consœur, Florence Wischer, sont respectivement candidats au Bâtonnat du barreau de Lyon pour le premier et au vice-Bâtonnat pour la seconde.

Une candidature qui milite pour une profession forte sur ses bases, ouverte, solidaire et qui accepte de phosphorer (enfin) sur la dimension entrepreneuriale qui la caractérise. “S’inscrire dans une indignation constructive”. Hubert de Boisse et sa consœur, Florence Wischer, font fi de l’immobilisme. Davantage encore, au regard de la sinistrose actuelle. Aux gémonies donc le manque d’ambitions. Il faut avancer. Et s’ouvrir !

“Nous appelons de nos vœux à sortir de l’entre-soi, à plébisciter les échanges hors-les-murs, plaide Hubert de Boisse.”

En filigrane, l’idée de rapprocher l’ordre avec ses ouailles : “Un fossé s’est creusé entre l’ordre des avocats et l’ensemble du barreau, regrette le fondateur du cabinet d’affaires LexCase en 2009 (50 avocats dont douze associés). Une défiance réciproque qui n’a pas lieu d’être, tant la vérité n’est détenue par aucun des deux camps.” Un constat sans ambages à l’heure où le marché du droit peut s’enorgueillir d’une croissance régulière de son chiffre d’affaires, “plus forte que l’augmentation des effectifs”, dixit le candidat au Bâtonnat.

Les chiffres sont éloquents : 1 500 avocats il y a quinze ans ; 3 600 aujourd’hui dans le giron du barreau de Lyon. Pour quelle incidence ? “Il est clair que cette évolution ne profite pas à tout le monde. En huit ans, le chiffre d’affaires des avocats individuels a baissé de 15%, quand les associés ou avocats-collaborateurs voient, depuis une décennie, leur activité prendre de l’essor. Cette disparité n’est pas bonne pour la profession.

D’où la volonté pour Hubert de Boisse et Florence Wischer, avocate individuelle en droit de la famille, de changer de logiciel.

Et de mettre l’accent sur un point précis : “On ne s’est jamais préoccupé de l’activité, assurent-ils à l’unisson. Nous avons moult services et commissions, mais notre formation unijambiste, uniquement concentrée sur la technique du droit, nous prépare-t-elle à développer une clientèle, gérer un cabinet, communiquer ? Non. Nous proposons d’y remédier car nous nous sommes fourvoyés en méprisant la dimension entrepreneuriale de notre profession.”

De l’audace, de la solidarité et la défense des fondamentaux de la profession d’avocat

Cultiver la fibre entrepreneuriale des avocats, “notamment celle des avocats-individuels, les plus exposés”, mutualiser, rapprocher, informer et conseiller, “en prenant conscience des débouchés plus importants dans les matières sociales et fiscales, plus que dans le pénal, par exemple”, telle est la posture de celui qui siège au conseil de l’Ordre depuis novembre 2017. Un travail sur les mentalités donc, porté par un crédo : “Pour défendre nos idéaux, cette mission fondamentale de l’avocat, d’aucuns doivent comprendre que leur mission d’auxiliaire de justice doit reposer sur des bases solides, un cabinet sain et structuré.”

Pour y parvenir, les trois-cent-cinquante avocats-honoraires du barreau de Lyon seront invités à apporter leur contribution, “et leur expérience”, au même titre que la solidarité et la confraternité.

“Cette année, nous traversons une tempête qui impacte notre profession sur différents points : conjoncturels, structurels mais également en matière d’interprofessionnalité et de digitalisation. D’où l’importance pour le prochain Bâtonnat (2022-2023), d’insuffler un cap, une vision, de l’audace et de mobiliser toutes les énergies”, précise Hubert de Boisse pour qui la complémentarité avec Florence Wischer doit faire la différence.

Comme la volonté de mettre en avant le concept “d’avocat-référent en instillant le réflexe de s’adresser à lui pour toutes démarches juridiques”, comme une réponse à l’interprofessionnalité, qui n’est pas la voie à privilégier pour les avocats. Un faux débat pour Hubert de Boisse : “Cette question est le révélateur de nos lacunes entrepreneuriales. Nous devons travailler ce bémol. Transmettre sa clientèle ? C’est très difficile. Existe-t-il un annuaire d’avocats selon les langues à Lyon, une ville qui se présente comme internationale ? Non.”

Une indignation constructive donc, comme une remise en question.

EN PRATIQUE

Élections au Bâtonnat du Barreau de Lyon – 24 et 25 novembre 2020.
Élu pour deux ans, le prochain avocat élu prendra le Bâtonnat le 1^er janvier 2022.
Profession de foi sur le www.batonnatlyon.fr