Par Morgan Couturier
Comme ses confrères du spectacle vivant, le Cirque Imagine doit affronter le deuxième opus du confinement dans la peau d’un acteur « non-essentiel ». Une étiquette peu flatteuse pour le cabaret-cirque de David Massot, dont les artistes n’ont pas hésité à se mettre à nu pour faire parler d’eux. En espérant des jours meilleurs.
Certes, les premiers flocons de neige sont encore loin, et peut-être resteront-ils confinés eux aussi, mais à ce stade de l’année, nos rituels de vie nous avaient habitué à verser lentement dans la magie des fêtes de fin d’année, à croire au Père Noël, ou plus simplement à nous rendre au Cirque Imagine, pour s’emmitoufler dans la féerie de son spectacle de Noël.
Le spectacle de Noël annulé
Une joyeuse habitude, initialement prévue du 19 décembre 2020 au 3 janvier 2021, que le virus du Covid-19 et le gouvernement ont tristement convenu de nous ôter, pour satisfaire au dogmatique principe de précaution, en plus de placer sur l’emballage de ce cadeau empoisonné, l’étiquette « d’entreprise non-essentielle ».
« Le terme n’est vraiment pas approprié. Le spectacle est une activité essentielle ! Notre métier, c’est de rendre les gens heureux. On est tous essentiels. Si on existe, c’est que les gens ont besoin de ce que l’on propose », contre-attaque David Massot (ci-dessus), habitué à nous faire rire. Dans un tel contexte, il en viendrait presque à perdre sa contagieuse joie de vivre, irrité par les désastreuses conséquences d’une communication gouvernementale encore confuse.
Flou artistique le plus total
« C’est très compliqué au niveau de la gestion du cirque. Autant le premier confinement, nous avions fermé six mois, mais nous avions un objectif. Là, on ne sait pas où on va, on est dans le flou total. Le plus compliqué, c’est de ne pas avoir de visibilité », poursuit-il. Un tel fléau ne pouvant se résoudre par un simple tour de passe-passe, voilà le Cirque Imagine amené à… imaginer le pire financièrement, et plus encore en ces périodes de fêtes, où l’habituel spectacle de Noël booste le chiffre d’affaires de 35%.
Une mise à nu, au propre comme au figuré pour l’escadron lyonnais, dont le carnet de réservations était pourtant plein à craquer pour la rentrée. Hélas, cette réalité ayant disparu, voilà les artistes contraints à ôter leurs costumes pour poser dans leur plus simple appareil, galvanisés par l’idée presque saugrenue de travailler, et de de se faire entendre, et ce, bien que les prochains numéros de Jean Castex et de ses équipes, ne promettent que tristesse et désillusion.
Revenir encore plus fort !
« Nous avons peu d’espoir de rouvrir avant 2021, après j’espère que l’on sera surpris. Mais dans notre cas, nous prévoyons de retrouver une activité normale d’ici septembre 2021 ! Alors bien sûr, nous allons reprendre en 2021, mais cette reprise va se faire lentement, le temps que les gens reprennent confiance. Ils seront encore frileux. Il faut qu’ils soient rassurés sur le faire de pouvoir sortir », avance le directeur du cirque.
En ce sens, l’apparition d’un vaccin serait évidemment bénéfique à la survie de tout ce petit monde. En attendant, dans le cas du Cirque Imagine, l’horizon se veut encore clair, quoi qu’il en coûte : les artistes se maintiennent à niveau, certaines entreprises ont décalé leur venue et la trésorerie tient le choc, gonflée par un indispensable PGE. Dès lors, même à poil, David Massot et sa troupe l’assurent, ils seront là en 2021. Sur scène, et « encore plus fort » !
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