Par Morgan Couturier

Avant d’échanger avec le Premier ministre, Jean Castex, Laurent Wauquiez a pris soin de réunir bon nombre des acteurs de la montagne, afin de dresser un plan de bataille pour obtenir des compensations dignes de ce nom.

Qu’il semble loin, le temps où la montagne rayonnait à travers ses flocons et ses épais manteaux neigeux. L’époque est révolue. Et si Dame Nature fut généreuse en poudreuses, ses professionnels les plus fidèles fondent eux, comme neige au soleil, affaiblis par la crise et une saison… blanche.

Alarmante, cette situation n’a pas manqué d’interpeller Laurent Wauquiez, le président de la Région, dont l’important agenda lui accorde un créneau avec le Premier ministre, Jean Castex, rencontré en visioconférence, ce lundi 1^er février. Une opportunité rare, que le représentant des communes d’Auvergne-Rhône-Alpes ne peut évidemment négliger, par souci de solidarité avec un secteur d’activité « moteur » pour sa région.

La montagne « doit être une fierté pour notre société »

« Cette crise nous permet de relever l’importance de l’économie de la montagne. Elle est fondamentale. La montagne est une chance inouïe pour notre territoire. Ce doit être une fierté pour notre société ! », a assuré le président de la Région, lequel avait invité de nombreux acteurs concernés à descendre de leur montagne, pour une conférence de crise riche en plaidoyers.

« Le gouvernement ne connaît pas la montagne. Elle a été présentée comme un endroit dangereux, un territoire de privilégiés. Ça a été une profonde blessure pour ceux qui aiment la montagne », a évoqué l’élu républicain. Avant d’enchaîner : « si on ne réagit pas tous ensembles, il faut avoir conscience que l’on est peut-être devant l’épreuve la plus dramatique pour la montagne française depuis la Seconde Guerre mondiale ».

150 000 emplois concernés

Si le trait peut sembler un brin exagéré, les invités ont laissé poindre bon nombre de difficultés, pour aujourd’hui comme pour demain, alors que « les aides ne couvrent pas la totalité des pertes », dixit Jean-Louis Guyader (président de la communauté de communes de la plaine de l’Ain), et que les trésoreries s’assèchent de jour en jour. « À un moment, il va falloir se mettre en mode combat et trouver des solutions », a pointé Alexandre Maulin, président des Domaines Skiables de France.

Mais alors que la page de l’hiver 2021 semble d’ores et déjà tournée, la problématique est aujourd’hui de tenir jusqu’à l’hiver prochain. Un sujet forcément mis sur la table, alors que chaque impact, quel qu’il soit, occasionne un « effet boule de neige » sur toute la profession. « Compenser une saison est très difficile », a ainsi pointé Laurent Wauquiez, alors que le secteur du CHR, les pharmacies, les taxis, les centres de vacances ou même les clubs de ski craignent désormais pour leur survie.

« Une question de survie »

Ces dangers relevés, Laurent Wauquiez s’est donc paré au combat. Reste à trouver des solutions et à les souffler au gouvernement. Les ambitions sont simples. Veillant à ne pas utiliser le fameux « quoi qu’il en coûte » cher à l’exécutif macroniste, le président de la Région AURA a révélé espérer « des compensations », non pas sur trois mois, mais une période beaucoup plus étendue.

« On n’est pas des mendiants. De très très loin, nous aurions voulu travailler. Mais à nous d’être ensemble. C’est une question de survie ! », a-t-il signifié. Le plan est… en marche, avec pour ultime conclusion, ces quelques mots pleins de promesses : « je n’ai pas le droit de les laisser tomber ! »