La polémique autour de la suppression de la viande dans les cantines lyonnaises a réveillé le poète qui sommeille en l’écrivain Jacques Bruyas qui interpelle en vers le Vert Grégory Doucet. Envoi.
« Monsieur le maire, dussé-je déplaire
A mes amis laïcards et libre-penseurs
Il me tient à l’esprit et au cœur
De ni polémiquer ni me taire.
Voilà qu’inspiré par quelqu’immanence
Dont seul une foi solide en justifie l’urgence
Vous souhaitez que nos enfants, à déjeuner
Ne mangent pas de viande et soient protéinés
Avec force quinoa et autres légumineuses
Et goûtent aux effets d’écologie heureuse…
Merci d’avoir souhaité pareille expérience
Et de l’avoir datée jusqu’à la bienveillance
D’une tentative limite à la Pâque prochaine
Ainsi saurons-nous à cette date lointaine
Comment donc élèves et même enseignants
Auront supporté ce choix astreignant
Merci d’avoir voulu ménager toutes croyances
Et de s’en être remis à sainte providence
Celle des confessionnels et du sacré toutim
Des enfants d’Allah, des fils d’Elohim
En imposant comme un choix suprême
Le respect du jeun, ta’anit et biblique carême.
Vous êtes forcément par ce choix judicieux
Quelque nouveau messie envoyé par Dieu
Les hommes se souvenant en les ères futures
Béniront Saint Doucet comme sainte nature
Et si l’ingratitude vous effaçait des saints
Resteraient donc Saindoux, Emilion ou Pourçain…
En attendant comme aurait dit Ruy-Blas
« Bon appétit ô ministres intègres et conseils minables
Les « mangent-peu » et boivent mal ne sont hélas
Que ceux qui n’étaient pas invités à la table ! » »
Jacques Bruyas, le 21 février 2021
Bravo Jacques! L’art commence à la résistance… en vers et contre tous les extrêmes !