Par Morgan Couturier
Exposé aux menaces du Covid-19, l’Open 6e Sens a maintenu sa programmation du 27 février au 7 mars 2021. Dans un contexte particulier, loin d’être idéal pour les organisateurs, ces derniers se sont résolus à s’exporter à la Halle Tony Garnier, théâtre singulier d’un tournoi riche en talents.
Les rideaux de la Halle Tony Garnier se sont ouverts pour accueillir l’Open 6e Sens et la projection de son deuxième opus. Un film forcément différent du premier, malgré les attentes des passionnés qui espèrent une débauche tennistique aussi grandiose que magnifique, à l’instar des réjouissances de l’an passé. Un autre temps, où comme pour les plus grandes œuvres du cinéma, le public lyonnais n’avait pas mis longtemps à s’amouracher pour cet Open féminin premier du nom, riche en rebondissements et en actions.
L’idylle avec les actrices, aussi, avait été d’une grande réussite, la capitale des Gaules ayant appris à (re)découvrir des immenses championnes, avant d’en couronner l’héroïne principale, l’Américaine, Sofia Kenin. Hélas, en l’espace d’un an, le ciel s’est assombri. Le coronavirus a emporté Jean-Pierre Bacri et son sens de la fête. L’Open 6e Sens n’y a pas échappé. Les à-côtés ont disparu et le scénario a été revu à la hâte, bottant les spectateurs hors des limites. La fête se fera donc dans le silence du huis-clos.
La finale diffusée en clair, sur France 3
Mais puisque la musique est bonne, la Halle Tony Garnier s’est tout de même accordé le droit d’écouter la douce mélodie des balles, initialement programmée dans un Palais des Sports de Gerland tristement dévolu à l’accueil des vaccinations. Terre historique du sport lyonnais, la salle reviendra. En 2022. Ou plus tard. Mais en attendant, le bébé porté par Caroline Garcia poursuit son évolution. Mieux, il commence à marcher. Et à remporter des batailles. « C’est évidemment frustrant de ne pas accueillir de public, mais pouvoir faire ce tournoi, ça relève un peu de l’exploit. C’est une bonne chose, et un signe fort envoyé au sport féminin à Lyon », se félicite Gaëtan Muller, le président de Sport Plus Conseil.
Le transit des joueuses, une problématique complexe
Aller plus haut, ainsi s’écrit désormais l’histoire mouvementée de l’Open 6e Sens, dont la programmation aura été rédigée au jour le jour, dictée par la stricte réglementation de la WTA, l’organe sacré du tennis féminin. Faire autrement aurait été impossible, alors la joute rhodanienne a dû composer avec les règles du jeu actuelles, ces mêmes contraintes qui ordonnent aux participantes de s’astreindre à un principe de « bulle ». Point ou peu de contacts avec l’extérieur donc, et un quotidien partagé entre les joutes tennistiques et le confort de l’hôtel Sofitel, ainsi se fera cette édition 2021.
« Le système sanitaire est très sophistiqué. La WTA veille au grain. C’est très lourd, mais nous le respecterons à la lettre », assure Gaëtan Muller, heureusement soutenu dans son entreprise par la chaîne BeIn Sports et France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, désignée pour retransmettre la finale en clair et pour tous. Une nouvelle réjouissante, alors que les tribunes vides du tournoi sont vouées à habiller le décor du tournage. Il n’empêche, les réalisateurs ont su rivaliser de persévérance pour proposer un divertissement de qualité, tout en donnant aux Lyonnais l’envie de s’attarder devant leur écran. Petit ou grand, le jeu en vaudra la chandelle, alors que l’intrigue sur le nom des participantes a été levée : le niveau de jeu sera élevé.
Même dépourvue de sa reine, la compétition s’annonce tout aussi passionnante, émoustillée par la promesse d’un nouveau couronnement. Au pied du trône, les paris sont ouverts. Si la tentation française incite à miser une pièce sur la maîtresse des lieux, les parieurs auront plaisir à placer quelques jetons sur ses compatriotes, Alizée Cornet, Kristina Mladenovic ou Fiona Ferro, auxquelles se sont rajoutées sur le gong, deux invitées, Clara Burel et Harmony Tan, récente lauréate du tournoi ITF d’Andrézieux.
En revanche, point d’Elsa Jacquemot, objet d’un portrait dans notre magazine de février, mais malheureusement contrainte à l’abandon, test positif au Covid-19 oblige.
Sans sa jeune représentante locale, les meilleures côtes se dirigeront peut-être vers les traditionnelles opposantes étrangères, de la tête de série numéro 1, Ekaterina Alexandrova à la belle Camila Giorgi, sans oublier la prodige de 16 ans, Cori Gauff, l’Argentine Nadia Podoroska ou l’ex numéro 5 mondiale, Eugénie Bouchard, également bénéficiaire d’une « Wild Card ». Bref, le scénario promet. Souviens toi l’hiver dernier !
Open 6e Sens
Du samedi 27 février au dimanche 7 mars 2021, à la Halle Tony Garnier.
> Plus d’informations sur www.open6emesens.fr
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