Par Marco Polisson
Contre vents et marées, le festival indépendant animé par les Rigaud Sisters va pouvoir se tenir en septembre 2021 avec de belles têtes d’affiche. Récit d’une éclaircie à quelques kilomètres de Lyon.
Entre résignation et fausses joies, le baromètre émotionnel des organisateurs de spectacle a évolué durant les 12 derniers mois au gré des décisions absurdes – ou pour le moins incompréhensibles et contradictoires – de l’exécutif macroniste. En ce qui concerne le monde de la culture, on ne remerciera jamais assez Roselyne Bachelot d’avoir donné le la d’une mélodie dévastatrice.
Elle s’est traduite par des revirements et des atermoiements qui ont, non seulement mis les nerfs des professionnels des tournées à rude épreuve, mais également fragilisé les entreprises et associations de ce secteur d’activité si particulier. En ce qui concerne le Printemps de Pérouges, les chiffres ont viré au rouge dès l’annonce de l’annulation de l’édition 2020.
Le coup de pouce de Johnny
Le festival créé et géré par les Rigaud Sisters (Marie, Anne-Lise et Elsa) disposait d’un budget annuel de 3,2 millions d’euros en 2018 abondés par la billetterie (50%) et les partenaires (50% dont les entreprises Sword, Orapi, Aquasourça…). Depuis 6 ans, l’évènement a en effet pris une belle ampleur avec la venue de grosses cylindrées (Johnny Halliday, Eddy Mitchell, Pascal Obispo, Marc Lavoine, Scorpions) sur une immense scène construite par GL events.
Cette année, Marie Rigaud avait eu le privilège de signer – excusez du peu – Sting (dont le concert est reporté au 22 juin 2022), Deep Purple et Francis Cabrel. Les dernières annonces gouvernementales n’autorisant que des jauges assises et réduites ont bien entendu mis une croix sur cette éclectique programmation et sur le méga podium de la Plaine de l’Ain dont le montage était prévu début juillet.
Tandis que le festival Musilac prenait la décision d’annuler toutes ses festivités, Marie Rigaud et ses sœurs ont décidé de s’accrocher pour éviter une nouvelle année blanche.
Et le trio de réorganiser leur programmation en septembre autour d’artistes et d’une scène répondant aux exigences du nouvel ordre sanitaire et moral. En l’occurrence, le château de Chazey sur Ain (01) qui accueillera sur une jauge de 1000 spectateurs le comédien Fabrice Luchini qui ne manquera sans doute pas d’étriller le petit Doucet (le 16), la chanteuse Pomme (avec Melba en 1ère partie, le 10), l’intemporel Michel Jonasz (le 15) ainsi que Chico & The Gypsies (le 11).
Cette détermination est à saluer dans un contexte concurrentiel déséquilibré puisque le Printemps de Pérouges se bat contre des festivals fonctionnarisés et subventionnés comme les Nuits de Fourvière qui jouent avec l’argent des contribuables. Mais à vaincre sans péril…
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