Par Eva Bourgin

L’art n’a pas d’âge pour les élèves de l’école Charles Démia à la Croix-Rousse. Depuis septembre 2020, un programme culturel et artistique anime les classes de maternelle et de primaire. En leur sein, l’année scolaire se rythme au fil des interventions sur l’histoire de l’art, avec pour terminus, un vernissage le 11 juin prochain.

« Dans l’art, tout le monde s’y retrouve. C’est important quand on est enfant, chacun peut s’exprimer librement ». Une formule bien choisie, que cette école catholique sous contrat doit à sa directrice, Nathalène Both, dont la fierté s’expose aussi facilement que les créations de ses élèves. Il faut dire que depuis 10 ans, l’établissement collectionne de nombreux trésors, au moyen de valeurs culturelles véhiculées autour d’un programme qui fut jusqu’à l’année dernière, destiné aux classes de CP et de CE₁.

Depuis, un tel plaisir s’exporte à tous les pinceaux et surtout, à toutes les classes, animées d’une même thématique : « des paysages en peinture ». Une aubaine pour les quelque 200 artistes en herbe de l’école, lesquels profitent depuis le 10 mai, de l’expé accompagnés dans leur aventure, depuis le 10 mai, par le plasticien et peintre, Maximilien Musetti, avec pour point de chute, une exposition affichée le 11 du mois prochain, à partir de 17 heures.

« Tous nos événements dans l’école ont été annulés. C’était important pour moi de garder ce programme », souligne la directrice, attachée à cette initiative fédératrice, rassemblant petits et grands. Une manière aussi, de développer la créativité de chacun, et de travailler l’ouverture d’esprit de jeunes créateurs.

« Lorsque je suis arrivée il y a trois ans, j’ai trouvé ça génial. Le projet a éveillé ma curiosité. C’est un moyen de casser le rythme scolaire, et de se tourner vers quelque chose de plus artistique », affirme Nathalène Both, dont la fameuse trame artistique l’avait emporté l’an passé, sur la thématique inspirante des transports.

Des pensionnaires des Beaux-Arts en guise de professeurs

D’autant qu’en question d’art, nulle production est sanctionnée… Chaque élève trouve son mot à dire, pour laisser exprimer au mieux son imagination, le tout enrichi de quelques démonstrations et d’interventions de conférenciers, plasticiens et autres historiens de l’art. « Grâce à ces rencontres professionnelles, les enfants ont appris à lire les œuvres, à les décrire, mais aussi à en créer pour les installer », ajoute-t-elle, sourire aux lèvres.

Les futurs artistes pourront ainsi ajouter une cerise sur leur gâteau, le 11 juin prochain, date retenue pour installer et exposer les « chefs d’œuvre » des bambins. Les créations des enfants devraient alors former un ensemble harmonieux, que les parents ne pourront malheureusement pas découvrir sur place, crise sanitaire oblige. Ces derniers pourront néanmoins les retrouver au sein d’un livre numérique, dans lequel chaque œuvre sera expliquée par son artiste. Avec ses mots, et ses acquis.

A quelques jours du vernissage, certains entament de fait leur réflexion artistique, tandis que d’autres agitent leurs premiers coups de pinceaux. D’autant que cette fois, la qualité ne réside pas dans l’obtention de la meilleure note, mais plutôt dans la satisfaction de son tableau. Un moment précieux pour chaque artiste, novice ou confirmé. Qui sait, sur les hauteurs de Lyon, l’avenir de grands talents pourrait être esquissé. Après tout, en matière d’art, essayer, c’est déjà l’adopter.