Propos recueillis par Marco Polisson. Alors que le conseil municipal d’Écully se prononcera dans les prochains jours sur le projet de zone à faible émission (ZFE), Sébastien Michel est revenu sur ce dossier que les écologistes et leurs alliés veulent faire passer en force.

Selon le maire d’Écully, « alors même que l’enjeu est crucial, peu de nos concitoyens ont pris conscience des conséquences d’une extension de la ZFE telle qu’envisagée par la Métropole de Lyon ». S’en tenant à une approche telle que prévue par la loi d’orientation des mobilités (interdiction des crit’Air 3 en 2026 soit les véhicules Diesel d’avant 2011 et Essence d’avant 2006), le maire d’Écully s’inquiète de la volonté de l’exécutif écologiste d’aller bien au-delà en proposant une interdiction complète du Diesel en 2026, dans 4 ans.

« Alors que ce sujet devrait très largement nous rassembler, force est de constater que l’approche choisie par la Métropole risque de créer des tensions et des crispations. Sur le fond, Il est impensable d’envoyer brutalement à la casse des centaines de milliers de véhicules récents répondant aux dernières normes anti-pollution. A Écully, cette interdiction concernerait 75% du parc automobile ! A ce stade, les mesures de compensation sont très largement insuffisantes pour la partie État, et encore inconnues pour ce qui est de la Métropole ».

« Ne transformons pas la zone à faible émission en une zone à forte exclusion ! »

« Si la Métropole souhaite aller plus loin que l’obligation légale, elle doit aussi assumer et proposer les compensations nécessaires, et elles seront nécessairement de grande ampleur. Il ne suffit pas de dire qu’il faut supprimer les voitures polluantes, il faut avoir une véritable politique de transition que le vélo seul ne peut incarner », poursuit le maire d’Écully, qui s’inquiète notamment des conséquences pour les classes moyennes et populaires. Il en appelle au « bon sens », et ajoute « qu’il est parfaitement illusoire d’imaginer qu’il sera concrètement et logistiquement possible de remplacer 75% du parc automobile en moins de 4 ans ! ».

Sur la méthode, Sébastien Michel exhorte la Métropole à communiquer davantage auprès des citoyens au sujet de la ZFE qui est une véritable bombe économique et sociale. « On ne peut, sur un sujet d’une telle ampleur, se contenter des concertations prévues par la loi qui ne mobilisent que peu nos concitoyens. Il faut aller au-devant de chacun, écrire à tous les habitants. Les classes moyennes et populaires qui sont parfois plus éloignées des cercles de décision n’ont pas à faire les frais d’une communication minimaliste ».

La Ville de Caluire sur la même longueur d’onde

Le maire d’Écully entend informer très largement la population en organisant une réunion publique et une distribution toutes boîtes aux lettres d’un document explicatif et détaillé du projet. Il est rejoint dans son approche par son homologue Philippe Cochet. Le maire de Caluire est lui aussi fermement opposé à l’accélération de la ZFE qui va toucher sa commune dès le mois de juin 2022 ! « La nouvelle équipe métropolitaine veut accélérer le calendrier national sans prendre le temps de la transition et de l’accompagnement : c’est une décision hors-sol. » s’insurge-t-il dans les colonnes du Progrès.