Par Kevin du Coup-Voilà et Marco Polisson

On peut se poser la question : le peu connu président écologiste de la Métropole de Lyon est-il comme le suggère la Une de son très coûteux périodique gratuit : un tantinet égocentré ? Deux thèses s’affrontent. Un nouvel épisode mégalomaniaque de la série #Lyon écolo.

La première, que je partage, est que le message délivré par la couverture de l’édition de janvier – février de « Met », le magazine de la Métropole de Lyon diffusé dans nos boites à lettres, n’est pas du tout ce que l’on croit. Si la photo du président (qui, redisons-le, est à la Une) était accompagnée de l’accroche « Je dois agir vite« , alors oui, il y aurait mégalomanie galopante et, pour tout dire, propagande d’une autre époque où l’on était très occupé.

Mais ce n’est pas le cas. Selon moi – et plusieurs experts en mégalomanie me le confirment – ce sont des conseillers métropolitains qui lancent une alerte et nous déclarent en substance : « ce type (que vous voyez là) n’a plus toute sa tête, nous devons agir vite ! » La deuxième thèse est que Monsieur Bernard, dont le nom passe inaperçu, se dit que distribuer sa photo a plus d’un million d’exemplaires, ça ne peut pas faire de mal à la notoriété.

Surnommé « le dictateur » par Philippe Cochet, Bruno Bernard se rêve en grand timonier. Mais, pour les Lyonnais, il reste un inconnu mal fagoté….

Peut-être. Mais ça peut gratter le contribuable*. Et agacer les réacs qui pensent que la presse institutionnelle doit se conformer à une éthique : « il n’y a aucun précédent« , disent-ils. Tu parles : et Mao Zedong, et Ceausescu, et Fidel Castro, et le maréchal Moustache ? Ils se sont gênés, peut-être… Et pourtant, ils étaient bien plus connus que certains…

Ethique ? Késako ?

Les réacs qui jouent les indignés, les pintades outragées, ça me fait bien rire ! Et en plus, ils prétendent vous détailler ce que doit être la vocation d’un média de collectivité territoriale. Elle comporterait, soi-disant, trois axes.
1 – Rendre compte au contribuable de l’utilisation de ses impôts.
2 – Informer le citoyen des services mis à sa disposition.
3 – Présenter les projets initiés sur le territoire et les accès à la concertation.

Donc principalement du service et de la pédagogie. Mais on voit bien que les petits dérapages comme les gros débordements sont un risque, pour ne pas dire une tentation permanente… Raison de plus pour y veiller constamment et de très près.

Comme si tout ça nous concernait…, comme si respecter une éthique avait de l’importance…  Pour un peu, certains extrémistes vous diraient que c’est une question d’honnêteté intellectuelle. Et même d’honnêteté tout court. N’importe quoi. N’est-ce pas, M’sieur l’président… KDCV

L’OPPOSITION S’EN DONNE A CŒUR JOIE

Le spectacle était dans la salle, et plus précisément sur les bancs de l’opposition de la dernière séance du conseil métropolitain, la majorité pastèque ayant momentanément refermé le chapitre consacré à la rééducation sexuelle des élus de droite. Et c’est au collombiste Louis Pelaez (photo ci-dessus) que revient la plus belle charge, lui qui avait, il y a quelques semaines, traité Bruno Bernard « d’inconnu le plus puissant de France » :

« Les Métropolitains ne connaissent pas leur Président. Contrairement à votre collègue Gregory Doucet, vous pouvez encore déambuler à pied rue Bouchut et dans la ville, sans être reconnu et interpellé par la population. Je pense que vous en avez parfaitement conscience. Et c’est probablement pour cela, Monsieur le Président, que vous êtes ce mois-ci en pleine page de la couverture du Met, le magazine de la Métropole. S’il est usuel que le Président communique dans ce magazine, le voir apparaître en grand format dans toutes les boîtes à lettres de la Métropole et sur l’espace public, c’est tout simplement du jamais-vu ! Depuis la création de Grand Lyon Magazine en 2002, il y a 20 ans, aucun de vos prédécesseurs n’était jamais apparu en couverture du magazine métropolitain !

« Ave Imperator Bruno Bernard, ecologist te salutant ! »

Il est tout à fait ironique que ce soit un parti comme celui des Verts, pourtant fermement engagé contre la personnification du pouvoir et le culte de la personnalité, qui ouvre la voie à ce type de pratique. Mais c’est à l’image de votre gouvernance, où vous cumulez toutes les responsabilités. Jamais Gérard Collomb ou David Kimelfeld n’auraient osé transformer, comme vous le faites depuis près de deux ans, cet outil de communication institutionnelle en outil de communication politique. Car il suffit de lire les magazines métropolitains depuis votre élection pour comprendre que la ligne éditoriale est passée d’une information sur les politiques métropolitaines au « laudato si » de la doctrine écologiste métropolitaine. » MP