Texte Eva Bourgin. Compositeur et interprète, Doutson entretient une relation particulière avec la ville de Lyon. Attaché à ses repères, il écrit son aventure musicale au fil de ses adresses favorites. Une habitude, pour celui qui ne peut aujourd’hui, trouver l’inspiration ailleurs qu’ici.
Ainsi est sa mélodie : un rire chaleureux débordant sur chaque fin de phrase, des yeux pétillants et une joie contagieuse. Preuve que Doutson se sent ici comme chez lui… Comme ce jour-là, au Cochon Iodé. Ou à Lyon en général. Car si certains la surnomment la ville des Lumières, l’artiste évoque plutôt une histoire passionnelle avec sa « ville coup de cœur ». Une connexion née voilà plusieurs années, lorsque la passion d’une rencontre amoureuse alliée à l’insouciance de la jeunesse, avait alimenté un certain goût du risque. Le goût du voyage surtout, pour ce Parisien, embarqué dans une nouvelle vie lyonnaise, dès l’âge de 16 ans, dans les bagages de cette petite amie de l’époque.
« Je l’ai suivie ici, mais je ne connaissais rien. Ma mère me disait que je ne resterais pas longtemps… Et finalement, je suis encore là ! », s’esclaffe-t-il. Alors si son idylle n’a pas duré le temps escompté, le flirt avec la capitale des Gaules demeure lui, toujours profond. Un sentiment de bien-être, presque instinctif, à l’image de ces discussions où le compositeur évoque sa passion de toujours : la musique. « Quand je suis arrivé ici, j’ai travaillé pendant six ans avec l’un des premiers groupes de rap lyonnais, Colors. Puis on a ensuite pris des chemins différents », raconte Doutson. Inévitablement, le sien s’est dessiné autour de mélodies, élaborées dans ce même havre de paix lyonnais.
« Il n’y a qu’à Lyon que j’arrive à composer. C’est magique ! »
Un cadre apaisant pour le chanteur, polyvalent et interprète, appelé à « toucher à tout ». « J’aime tout ce qui est musique et mélodie, c’est-à-dire la composition et la réalisation », soutient le Lyonnais, propulsé à 17 ans, compositeur chez M6 Interactions, théâtre d’un premier contrat lui offrant des collaborations avec des artistes tels que Claudio Capeo ou M Pokora. « J’ai aussi fait le générique du Mag sur NRJ 12 (ou la BO d’Astérix et les Vikings, ndlr), j’ai rencontré de nombreuses personnes », poursuit-il.
Lorsqu’il ne compose pas, Doutson se laisse aller aux plaisirs locaux, aux gaufres de la Vogue des Marrons et à des échanges avec son buraliste favori de la Croix-Rousse. « C’est mon associé et mon ami, Thierry Dentiger (propriétaire du tabac Le Gros Caillou). Quand j’ai monté ma boîte de productions en 2018, Red Productions Black, il m’a tout de suite suivi », exprime-t-il ému.
Désormais en coproduction avec le label parisien, Sony, Doutson se plaît à accompagner le projet des artistes, de la composition des morceaux jusqu’à la signature de disques. Des créations s’accordant pour beaucoup, aux univers et à l’âme des artistes, avec qui il forme parfois un lien puissant. « J’ai bossé pour Casus Belli, je travaille avec lui pour ses textes, je le connais depuis 20 ans. J’ai aussi collaboré avec l’artiste Noem pour son album », révèle l’interprète.
Jamais mieux servi que par soi-même, l’artiste n’en demeure pas moins attentif à sa propre carrière, en témoigne la sortie, dans un mois et demi, d’un single baptisé « Habitudes ». « J’ai aussi créé près de 40 morceaux dont 12 figureront dans mon prochain album prévu dans six mois », expose le finaliste de l’Eurovisions 2017. Alors en attendant la naissance de son « bébé », Doutson veille sur sa muse lyonnaise. Un amour fusionnel, presque éternel à ses yeux !
Ses adresses
Le cochon Iodé
Si le Cochon Iodé ne présente pas un grand espace, l’accueil se révèle joyeux et familial. « Je bois toujours un café avant ou après le travail, c’est mon petit rituel ici et le responsable est super sympa ! ».
13, rue d’Austerlitz – Lyon 4e
Le Broc’ Bar
Adresse conviviale et populaire, Doutson s’accorde quelque fois à l’ambiance « sympathique » du bar de Stéphane Pelletier. Un endroit chaleureux, propice aux rencontres, qu’elles soient professionnelles ou d’ordre privées.
20, rue Lanterne – Lyon 1er
Casino Le Lyon Vert
« Il faut que je me calme, mais j’adore jouer à la roulette. Être ici me permet de me détendre après une bonne journée de boulot. J’aime beaucoup le cadre chaleureux ». Une adresse conviviale, mais toujours rentable pour l’interprète…
200, avenue du Casino – La Tour-de-Salvagny
La Vogue des Marrons
Si l’artiste se plaît à composer en studio, il aime se balader et raviver ses souvenirs d’enfance à la Vogue des Marrons. « Je suis comme un gamin, j’aime bien y manger une gaufre et me balader dans le quartier ! ».
À l’automne, boulevard et place de la Croix-Rousse – Lyon 4e
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