Par Marc Polisson
Avez-vous déjà mâchonné dans un tunnel en construction ? Le second tube de la Croix-Rousse qui accueillera les modes doux, piétons, cyclistes et transports en commun, pour être précis. Un an après la piscine du Rhône, les Toques blanches lyonnaises ont à nouveau prouvé qu’elles étaient tout-terrain !
02. Rendez-vous à l’entrée du tunnel, dès potron-minet. Petits yeux pour vos serviteurs qui se font chambrer d’entrée « Tu ne t’es pas levé aussi tôt depuis combien de temps ? » et pour Christophe Marguin qui a baissé le rideau à 3h20. « Mais qui avais-tu comme tringles ? » l’interroge Philippe Bernachon, le seul lève-tôt de la bande. Le ton est donné. Le mâchon préparé par les Toques Blanches pour les ouvriers du tunnel de la Croix-Rousse est d’emblée placé sous le signe de la bonne humeur. Et de la curiosité. Car pouvoir se rendre au cœur d’un tunnel en cours de réalisation reste exceptionnel.
03. Perception des équipements auprès des responsables du chantier. Gilets jaunes, casques et bottes. Signature des registres avant d’entrer. Jean-Luc Da Passano, vice-président du Grand Lyon chausse ses bottes de 7 lieues et joue les guides VIP pour rappeler la genèse du projet.
04 et 04bis. Nous pénétrons sous le tunnel, côté Rhône, sous le regard de Sainte Barbe, patronne des mineurs. D’entrée, nous sommes pris à la gorge par une odeur très acre. De l’ammoniaque, dégagée lors des tirs. La dernière explosion remonte à plus d’une heure, ce qui explique cette persistance malgré la ventilation maousse installée dans le tunnel. « Les travaux souterrains s’organisent en continu. Un cycle de tir a une durée comprise entre 12h et 18h » explique Maxime Chatard, directeur du chantier pour le Grand Lyon. En effet un seul tir nécessite le creusement de 150 trous (de 3 à 5 mètres de profondeur) dans lesquels sont glissés les explosifs. En fonction de la dureté de la roche, le forage peut durer 2 heures comme 4 heures. D’où les fermetures intempestives du tunnel…
05. Nous remontons le tube en cours de percement sur une centaine de mètres. Dans une galerie perpendiculaire, chaises et tables ont été dressées pour une trentaine d’ouvriers (ils sont une centaine + 40 cadres à travailler en 3×8 sur le chantier). Qui se régalent des petits sandwichs à la parisienne préparés par Frédéric Berthod (33 Cité), du pâté-croûte champion du Monde de Joseph Viola (Daniel et Denise) et de la terrine de lapin de Laurent Bouvier. Au dessert, les « Présidents » Bernachon. Et dérogation exceptionnelle, du rouge et du blanc… servis avec modération.
06. Tout le monde a le sourire. Frédéric Veyres, tout particulièrement. Et ce n’est pas seulement dû à cette parenthèse gastronomique fort appréciée. « Nous avons 6 mois d’avance sur le programme » se réjouit le directeur technique du projet. « Les deux équipes Saône et Rhône se rejoindront au milieu du tunnel aux alentours du 14 septembre. » Un grand raout est annoncé à cette occasion. Le mâchon a donc des faux airs de répétition générale.
07. Pour Olivier Delauzun, directeur régional de Vinci Construction France, cette avance est des plus flatteuses pour son entreprise et pour celles qui sont associées dans l’opération (Campenon Bernard et Spie). La facture globale se monte à 175 millions d’euros HT (dont 125 M€ pour le génie civil). Coût total de l’opération pour le Grand Lyon : 220 M€ TTC.
On comprend les fermetures intempestives, non réfléchies, de ce tunnel inutile !!! Ferait mieux d’arrêter de boire !
Il faudrait arrêter de nous prendre pour des imbéciles!! On ne vit plus depuis le début du chantier. Toute la communication autour de ce dernier tend à ne surtout pas laisser transparaitre qu’il met une dizaine de foyer et de famille dans une situation d’épuisement (manque de sommeil), avec de vrais problèmes sanitaires ( poussières, eau vaseuse du chantier qui stagnent devant les immeubles etc..) qu’il abîme les immeubles et les logements. Autant dire que nous avons l’impression que le groupe VINCI écrase notre cadre de vie avec délectation…
Ils auraient du fermer le chantier tous les jours à heure fixe (9h30-11h00) pour faire leurs tirs pour éviter que les usagers se retrouvent complétement bloqués. En plus peut être que les riverains auraient eu moins de nuisances… MAIS NON, ils ont préféré faire n’importe quoi pour des raisons de « sécurité », prendre de l’avance sur le planning (en tout cas sur cette phase), et sans doute prendre la solution la plus rentable (pour qui?…) Vivement la fin de ce chantier que l’on se fasse une bonne bouffe pour fêter ça!