Texte : Morgan Couturier et Marco Polisson – La nouvelle est tombée ce matin : le petit Grégory a décidé de ne pas installer d’écran géant pour retransmettre la Coupe du Monde de football. Les supporters s’y attendaient, et ils n’ont pas été déçus. Voir Lyon sortir du troupeau des propagandistes anti-Qatar relevait de la science-fiction. Lyon People fait les comptes de cette mesure idéologique.
Le mystère n’aura duré que quelques jours, sans que sa conclusion ne fasse guère de doute. Après les décisions de la mairie écologiste de Strasbourg et socialistes de Paris ou de Marseille, la capitale des Gaules s’est donc jointe au cortège de métropoles ayant décidé de boycotter la prochaine Coupe du Monde au Qatar. Une décision peu surprenante, tant l’enchaînement des rejets était devenu la norme bien-pensante. Dès lors, difficile de savoir si le petit …… Doucet a succombé à la pression populaire (et médiatique) ou si ces motivations sont profondes, humanistes et… écologistes.
📣 La Ville de Lyon n’organisera ni promotion de la Coupe du monde, ni retransmissions publiques des matchs. Elle rappelle que le Qatar est accusé par de nombreuses ONG de bafouer les droits humains et que cette compétition est une aberration climatique. https://t.co/mbI0RSKpg9 pic.twitter.com/IBvsmuDQAH
— Ville de Lyon (@villedelyon) October 5, 2022
Opportunismes économiques ou convictions profondes ?
Toujours est-il que les passionnés lyonnais devront trouver d’autres réponses pour admirer la plus populaire des compétitions sportives. Et espérons-le, de nouveaux exploits tricolores. Quant aux administrés éloignés de toute considération footballistique, la nouvelle s’apparente elle, à une vraie libération pour leurs impôts. Dans son édition de ce mercredi 5 octobre, le journal l’Équipe, annonce en effet, qu’un écran de 15m2 revient à 20 000€ pour tout le mondial, auxquels s’ajoutent un important budget lié à la sécurisation de ces fan-zones. Comme pour la Coupe du Monde, la décision fait naître son lot de gagnants et de perdants. On fait le point.
LES PERDANTS
- Les amateurs de ballon rond. Bien que cette Coupe du Monde au Qatar s’organise en fin d’année (20 novembre – 18 décembre) et que la météo risque d’être plus fraîche qu’à l’accoutumée, la passion dévorante des aficionados de foot aurait largement pris le dessus sur le froid annoncé. Pire, vivre de potentiels exploits des Bleus ou même la finale du plus grand événement sportif aura une tout autre saveur dans son canapé ou dans un bar.
- Les sociétés spécialisées. D’ordinaire, la Coupe du Monde offre aux sociétés spécialisées dans l’événementiel la possibilité de négocier un juteux contrat à plusieurs dizaines de milliers d’euros. Pour cette année, il faudra repasser. À moins que de nouveaux motifs politiques ne viennent répéter pareille scène en 2026, où il sera aisé de trouver des reproches au Mexique, aux Etats-Unis et au Canada.
- Les commerçants de la Presqu’île. Un match n’a beau durer que 90 minutes, les clients des fan-zones aiment à s’y rendre bien en amont. Et à s’éterniser sur place longtemps après le coup de sifflet final. Ce qui en font de potentiels consommateurs dans les commerces voisins (notamment autour de la place Bellecour). Raté pour 2022.
LES GAGNANTS
- La mairie écologiste. Au-delà d’être bien vue d’un point de vue médiatique en imitant d’autres grandes métropoles, la mairie écologiste s’évite un gros chèque pour l’installation d’un écran. Un bel opportunisme, justifié par les agissements du Qatar et la climatisation des stades, que les élus lyonnais avaient étrangement peu condamné jusqu’à présent. « En Europe, on réchauffe les pelouses ou on chauffe les loges quand il fait froid, et je n’ai jamais entendu un de ces proboycott s’insurger contre les saisons hivernales de football », appuie l’économiste du sport, Vincent Chaudel, toujours dans les colonnes du quotidien sportif l’Équipe.
- Les administrés désintéressés du foot. Ces économies vont faire le bonheur de certains administrés, qui ne verront pas ces dépenses répercutées sur leurs impôts. À l’heure où l’électricité et le chauffage sont des sujets tabous, et provoquent certaines migraines, la nouvelle peut en réjouir certains.
- Les bars de la ville. Si la place Bellecour se prive d’un écran géant et donc de nombreux spectateurs, ces derniers vont forcément chercher une solution de repli. Si certains choisiront le confort de leur domicile, les plus jeunes notamment, auront vocation à se déplacer vers les bars pour retrouver un semblant d’euphorie sportive. Et c’est là la meilleure conséquence de la décision écolo.
- Les forces de police. Déjà particulièrement dépassées avec les violences quotidiennes enregistrées à la Guillotière, à la Duchère et dans la Métropole de Lyon, les forces de police vont s’éviter de gérer des flux de plusieurs milliers de personnes, dont quelques-unes fortement alcoolisées et donc sujettes à certains dérapages. Les habitants de la Presqu’île sont majoritairement soulagés.
A mon sens, et Dieu sait que je ne suis pas pro Doucet, cette décision est tout à fait pertinente, notamment pour les restaurateurs commerçants qui pourront organiser des évènements dédiés sans concurrence gratuite, des économies financières mais aussi en polémiques avec des attaques sur les forces de l’ordre et une météo qui aurait rendu la participation aléatoire
Honnêtement, c’est une décision de bon sens qui s’impose.
Contrairement aux parcs à vélo installés tous les jours à l’angle des rues du 6ème côté parc, d’abord rue Sully, et tous les alentours… un carnage !!