Texte : Fanny Suteau – En plein cœur du Vieux-Lyon, la librairie Diogène, qui fête bientôt ses 50 ans, est menacée de fermeture. Depuis 2018, elle fait l’objet d’une procédure d’éviction.
« Les librairies sont essentielles à la culture », « c’est une illustration incontournable du patrimoine vivant ». Les commentaires qu’il est possible de retrouver sous la pétition lancée par l’établissement vont dans le même sens. C’était il y a maintenant quatre semaines, « pour que la librairie perdure même hors de ses murs historiques ».
La raison : le rachat de l’immeuble où se situe la librairie en 2018 par Maïa immobilier. La filiale du groupe Maia (Famille Gruy) prévoit de l’utiliser pour « une activité commerciale quelconque », déplore Gaynor Nicoud, l’une des trois actionnaires de la boutique. Depuis, celle-ci cherche désespérément à obtenir des nouveaux propriétaires une indemnité suffisante pour trouver d’autres locaux. Sans succès.
Fondée en 1974, cette librairie indépendante, véritable institution dans le 5ème, rassemble pourtant près de 80.000 livres, réunis sur trois niveaux, dans un immeuble historique et prestigieux du XVe siècle. Le tout pour une surface d’environ 300m2. Malheureusement, la librairie n’a pas pu racheter les murs.
Gaynor Nicoud : « Nous avons lancé une pétition pour alerter aussi la mairie centrale et étoffer notre dossier juridique quant à nos arguments »
Au vendredi 6 janvier 2023, la pétition comptabilisait plus de 7 900 signatures. Prochain objectif : atteindre les 10 000. La mobilisation pourrait inciter les bailleurs à reconsidérer leur offre d’indemnisation, prévue dans le cadre de la fin du bail. D’autant que l’ensemble des médias lyonnais ont évoqué cette affaire, ce qui constitue une bien mauvaise publicité pour le groupe Maia.
Son président Christophe Gruy a investi près de 50 millions d’euros dans le rachat et la rénovation du Château de La Chaize (Beaujolais). Il a toujours mis en exergue son amour du patrimoine. Peut-il, dans le même temps, se comporter en fossoyeur culturel et porter la responsabilité de la liquidation d’une enseigne patrimoniale comme la Librairie Diogène ?
« Bien sûr que cela nous arrangerait de rester mais ce n’est pas vraiment une option. L’idée c’est de ne pas tout perdre et de ne pas fermer. Malheureusement, en deux ans, nous n’avons pas réussi à trouver d’accord. Donc maintenant, c’est la justice qui devra statuer », précise Gaynor Nicoud. Une procédure judiciaire qui a débuté à la fin de l’année dernière, sans évolution jusqu’alors.
Toutefois, pour soutenir la librairie autrement qu’en signant la pétition, les Lyonnais peuvent continuer de se rendre dans ce temple de la littérature. A en croire certaines lectures : « la littérature est le chant du cœur du peuple et le peuple est l’âme de la littérature ».
LIBRAIRIE DIOGENE
29, rue Saint-Jean – Lyon 5
Tél. : 04.78.42.29.41
>Plus d’informations sur : https://librairiediogene.fr/
>Pour soutenir la librairie et signer la pétition : https://www.change.org/p/non-%C3%A0-la-fermeture-de-la-librairie-diog%C3%A8ne
Diogène est notre librairie, elle est essentielle, si bien placée au coeur du vieux Lyon. Rien ne peut la remplacer.
Il ne faut pas se bagarrer pour trouver des locaux de remplacement mais pour qu’ils restent dans deux la .
Ces immobiliers ne pensent qu’au fric et se foutent du patrimoine !Honte à eux !!
les livres, les salles de cinemas le vinyl, le moteur a essence, la lontre Cartier c’est termine et c’est pas plus mal. Le magasin aussi. Temos de faire autre chose.