Par Alain Vollerin
Samedi 14 janvier, Lyon a été bunkerisée. Quel gâchis ! Quelle responsabilité ! Quels dégâts économiques ! Pour 200 manifestants nationalistes rendus inoffensifs et 1100 protestataires de gauche et d’extrême gauche dont quatre qui furent arrêtés et conduits au poste. L’un deux portait une matraque télescopique. De qui se moque-t-on ?
Il n’était pas utile de bloquer tous les ponts, de la passerelle Saint-Vincent jusqu’à Kitchener. On a sganarellisé les Lyonnais et les Lyonnaises pendant tout une après-midi rendant impossible le passage de la Presqu’île au Vieux Lyon. Né dans la capitale des Gaules il y a soixante ans, je n’avais jamais vécu cela, même pendant les événements de 1968. Cette péremption dogmatique est une réponse fascisante surdimensionnée pour le peu de nuisance envisageable. Un comportement indigne de notre République, et plutôt dans l’esprit d’un Castro ou d’un Poutine. Je réclame des excuses aux habitants de la ville de Lyon de la part du Préfet et du Maire. Cet enfermement rappelait les pires heures de la Révolution. Quand Fouché sévissait dans notre Cité. Un insupportable mépris pour le peuple des gones.
A 18h 30, le cours normal de nos existences put reprendre, mais non sans traumatisme. Enfin, nous rejoignîmes le palais de Bondy. L’inauguration était achevée. Lara Rolland, la courageuse présidente et Daniel Petit le secrétaire général avaient attendu l’adjoint à la Culture, qui pourtant s’était fait annoncé. Képé le néant, puisqu’il s’agit de lui, allait fournir des excuses « abracadabrantesques ». Premièrement, le malheureux avait forcé pendant la manifestation. Il souffrait du genou. Le pauvre homme, comme nous le plaignons. Et pour finir, il avait hospitalisé son beau-père. Nous espérons que tout va mieux pour lui, et présentons nos vœux de prompt rétablissement à l’un comme à l’autre. Michel Havard, député du Rhône, très préoccupé de l’avenir des salons fit un discours apprécié par les exposants et les visiteurs épargnés par l’activisme fanatique de nos compagnies de sécurité déambulant dans nos rues comme d’effrayants Dark Vador. Incontestablement, le salon d’Hiver ou Hivernal de Lyon est bien le plus sérieux et agréable salon de la ville, bien avant le salon de Lyon et du Sud-Est, et le salon de printemps contrairement aux allégations délirantes de Jean-Jacques Cesbron.
Cette année l’invité d’honneur est un Brésilien de Sao Paulo Joâo Carlos Favoretto qui décrit la jungle de MataAtlantica où il séjourne régulièrement. Pas facile de choisir une personnalité qui agira comme un étendard sur les éventuels visiteurs. Imprégnées de l’influence des pères de la Modernité de l’Ecole de Paris, les créations de Favoretto disent un bonheur en phase avec la Nature dans une explosion de notes colorées, avec quelque chose de l’Art brut dans la façon de remplir la toile avec profusion. Réussite complète pour les membres du bureau, rappelons que Favoretto fut proposé par Claude Martinet qui démontre une profonde ouverture d’esprit, comme dans son œuvre où elle poursuit des recherches ambitieuses. Il est de tradition de distribuer des prix. Svetlana Arefiev a reçu le premier pour l’ensemble de ses œuvres. La récompense suprême pour le prix du thème « Lyon dans tous ses états » (prémonitoire pour le climat répandu entre Rhône et Saône par nos gendarmes déchaînés et provocateurs) a récompensé Catherine Lesaffre qui évolue avec rigueur, permettant à son œuvre de s’accomplir dans le respect de l’intime message qu’elle porte avec audace.
Michèle Baron donne à ses modèles féminins pourvus de seins turgescents une dimension sulfureuse. lvie Marc, Michelle Molinero, Isabelle Moreno, Yvette Nadau, Serge Patuano, Dominique Phénix, Sophie Pouille, Michaël Relave, Lydie Rolet Scheurer, Jean-Paul Schmitt, Nathalie Roure-Perrier, JeOlivier Bouchet, François Bouët, Charles-Henrique de Oliveira, Emmanuelle Duclot-Haillot, Marie Granger, Nikki Groeger, Alys Hacquard, Louis Houppert, Daniel Joux, Jeanine Kucharczyk, Syannette Surgey, Emilie Teillaud, Agnès Thollier, Naïma Touchal, Christophe Villedary parmi les 91 présents, apportent une fraîcheur, une spontanéité offrant à l’Hivernal un souffle de jeunesse salvateur. Guy Béraud travaille dans la fulgurance, et nous dit que si le temps passe, les dieux se taisent. Belle idée de rendre hommage à Mireille Berrard et ses compositions prophétiques. Jean-Bernard Chappe use de techniques en voie de raréfaction pour célébrer la musique et la beauté. Renée Delomier propose des passages qui méritent notre attention. Jean-Pierre Eygonnet parvient à régénérer avec éclat son admiration pour l’œuvre de Jean Atlan. Chantal Hayette évoque tout près de l’Abstraction le nœud de la discorde. Que Dieu la protège !
Thierry Grosfilley, maître de la couleur, nous enthousiasme. Il doit persévérer dans l’usage des grands formats au service de la description de notre quotidien qu’il sublime dans la puissance d’un geste lyrique. Annick Hadacek nous a convaincu depuis longtemps de ses qualités de peintre. Elle détient une identité véritable qu’elle doit affirmer encore. Francisco Iborra est un enchanteur. Il construit la lumière selon sa nature en toute liberté. Edouard Labrosse est issu de l’école Emile Cohl. Il cherche sans concession. Il mérite que nos regards s’arrêtent sur ses toiles. André Llamas est un personnage habité par des sentiments vrais, dans « la vie rêvée des anges », une petite fille directement descendue du Paradis plonge en nous un regard bienveillant. Emilienne Mazzocut compte parmi les meilleurs envois de ce salon. Ses accumulations de têtes disent notre monde contemporain dans une Europe en crise avec beaucoup d’humour et de dérision.
Jean Meunier-Curtinet est fidèle à sa manière et à son inspiration. Que sa joie demeure. Elle est communicative. Michelle Paillard-Carré et Maxime Signaire évoluent dans un onirisme réjouissant. Danielle Simide poursuit sa quête d’émotions nées du jaillissement de la couleur. Bruno Pezon détourne des paysages comme Fourvière, tentant de dire la solitude, l’isolement. Lara Rolland, admirée par nos regrettés amis René Deroudille et Myriam Bros, commence son œuvre nouvelle en restant fidèle à ses options que nous avons défendues, il y a quelques mois sur les cimaises de LCL. Comment conclure cet article sans rendre une fois encore hommage à René Rolland qui se dévoua pendant des années comme trésorier de l’association ? Il laisse le souvenir d’un homme généreux et bon. Sa petite fille Axelle Rolland s’engage efficacement dans l’équipe du salon qui vient de remporter un indéniable succès.
56eme Salon d’Hiver
Jusqu’au 7 février 2012
Palais Municipal – 20, quai de Bondy – Lyon 5e
Tous les jours de 14h30 à 18h30
Dimanche de 10h à 19h et de 14h30 à 18h30
www.lhivernaldelyon.fr
Monsieur « Volle rien » ne dérobe effectivement pas grand chose à notre langue…N’est Sganarelle et encore mieux Molière qui veut.Ses commentaires flagorneurs sont une désolation grammaticale, il doit être membre d’une association d’écrivains avec le pied tant ses propos sont plats, creux et ineptes.Une telle suffisance confine au ridicule qui certes ne tue pas mais à trop se grossir comme le crapaud de la fable on éclate….Monsieur « raptquedal » devrait s’inspirer des peintres minimalistes et s’astreindre au minimum syndical.Signer d’un doigt gras sa vomissure!