Texte : Christian Mure – Plusieurs noms se détachent pour prendre la succession de Pierre Orsi, 83 ans, qui annonce rendre son tablier de chef du restaurant gastronomique de Lyon 6ème, le 29 avril 2023.
Les négociations avec les chefs lyonnais n’ayant pas encore abouti, verrons-nous une star (Alain Ducasse, Yannick Alleno, Pierre Gagnaire ou Daniel Boulud) s’installer place Kleber ? Alors que son épouse Geneviève s’active en coulisses, voici les pronostics du directeur du guide Lyon Gourmand.
ALAIN DUCASSE
Le chef parisien tient la corde des pronostics ayant toujours été très attiré par Lyon puisqu’il devait déjà prendre la suite de Jean-Paul Lacombe il y a sept ans avec les acquisitions de Léon de Lyon et du Bistrot de Lyon. Mais à la dernière minute, chez le notaire, il a exigé une décote de 25% sur le prix de vente, entrainant la colère de JPL qui s’est alors tourné vers Laurent Gerra.
Son restaurant parisien « Les Lyonnais » est un énorme succès avec sa nouvelle « perle » de la cuisine Marie-Victorine Manoa, fille du célèbre viking du Mercière… Alain Ducasse a modestement débuté dans la cuisine chez Alain Chapel qui l’avait tout de suite prévenu : « Oublie tout ce que tu as appris avant ». « Je rencontrais des difficultés à payer mon essence pour venir de Fontaines sur Saône à Mionnay… Je lui ai demandé une augmentation, en pensant intérieurement : j’arrête le métier s’il n’accepte pas ! »
> Après le mauvais épilogue de l’affaire Lacombe, la méfiance est de mise. D’autre part, Lyon dispose-t-elle de la clientèle nécessaire pour faire tourner un gastro Ducasse ?
YANNICK ALLENO
Le benjamin de notre quatuor est né en 1968. Il a obtenu trois étoiles au Pavillon Ledoyen… C’est un spécialiste des sauces et du terroir comme l’atteste son succès du Terroir Parisien après avoir fait le tour des meilleures adresses de légumes, saucissons, pêches de Montreuil. « Je n’ai jamais eu envie de faire autre chose… La gastronomie est un art de vivre avec des vignerons, des produits exceptionnels et des chefs extraordinaires ». Ses créations à Courchevel au 1947 (15 personnes pour 20 couverts), Dubaï (74 cuisiniers), Beyrouth prouvent son appétit de réussir avec comme seule et unique règle d’or : la recherche perpétuelle de l’exceptionnel.
> Seul hic : il n’a jamais manifesté d’intérêt particulier pour Lyon.
PIERRE GAGNAIRE
Le premier régional de l’étape est né en 1950. C’est le symbole du chef iconoclaste par excellence : il a toujours un œil sur Lyon avec son fils Félix Gagnaire qui a lancé Sauf Imprévu, rue Pierre Corneille (Lyon 6)… Débutant au Clos Fleuri à Saint-Priest-en-Jarez (42) dans le restaurant familial, c’est un personnage hors-série qui a trouvé la renommée à Saint-Étienne avant de réussir au plus haut niveau à Paris dès son installation en 1996, rue Balzac, avec sa cuisine hors des sentiers battus. Il s’est tout de suite hissé parmi le top 5 des meilleurs chefs français ayant déjà réussi un coup d’éclat obtenant deux étoiles à La Grande Maison de Bernard Magrez à Bordeaux moins de six mois après son ouverture !
> Ses attaches à Lyon en font un candidat sérieux si la motivation est là.
DANIEL BOULUD
A 67 ans, encensé par le New York Times, il est devenu la coqueluche des New-yorkais après avoir débuté comme simple apprenti à Lyon chez Nandron et à Vonnas chez Georges Blanc (01)… Né à Saint-Pierre-de-Chandieu (38), il lance Daniel en 1982 à New-York qui lui a ouvert les portes de la gloire pour ensuite de se lancer à Las Vegas, Palm Beach, Miami, Maison Boulud, Ritz Carlton à Montréal… C’est le plus bel exemple des chefs français ayant réussi aux États-Unis.
> Reviendra-t-il sur ses terres en chevalier blanc pour sauver l’institution de son ami Pierre Orsi ? Les paris sont ouverts.
Le chef Pierre Orsi nous a expliqué sa décision au cours d’une interview exclusive à paraitre dans le magazine Lyon People d’avril 2023, diffusé les 5 et 6 avril chez nos 1200 dépositaires de Lyon, du Grand Lyon et du Val de Saône.
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