Anthony Bonnet accroche une nouvelle étoile au fronton de de la Cour des Loges – Photo © Christelle Viviant
Par Marc Polisson
Il y a des plats savoureux, et des clins d’œil qui le sont tout autant. Sans le savoir, la dernière livraison du guide rouge nous en livre un magnifique sur un plateau. Histoire d’un chassé-croisé à valeur de symbole.
Quand il arrive à la Cour des Loges dans les bagages des Sibuet, Nicolas Le Bec a d’emblée profité à fond de la générosité de ses patrons qui l’ont placé sous les projecteurs. Un travail de lobbying et de communication qui paie avec un 18/20 au Gault et Millau en 2002 suivi d’une première étoile décrochée l’année suivante. Il a ensuite divorcé de ses mentors – pour lesquels il éprouvait le plus profond mépris – avec la reconnaissance qu’on sait. S’installant à son compte rue Grolée et décrochant deux étoiles. Filantes, malheureusement. Sous les feux de la rampe, le papillon s’est brulé les ailes. Et de perdre tour à tour ses mécènes, son restaurant de Saint-Exupéry, son aura et ses étoiles au Michelin. Celle qui lui restait s’est définitivement éteinte dans la dernière édition du guide rouge. Alors qu’au même moment, la Cour des Loges récupérait la sienne… Tout un symbole.
Cette récompense traduit le désir de l’hôtel dirigé par Franck Sciessere de monter en gamme, dans la tradition de l’art de vivre à la française, après avoir décroché une 5e étoile, qui a été fièrement apposée sur la façade de l’hôtel le 30 janvier dernier. Au cœur d’une cour intérieure florentine dallée de marbre et chapeautée d’une spectaculaire verrière contemporaine, le restaurant Les Loges s’est récemment doté d’une ambiance plus intimiste : étoffes soyeuses, clin d’œil à l’histoire de la soierie lyonnaise, vaisselle choisie avec soin auprès de la célèbre maison Coquet et chandeliers de cristal révèlent une ambiance romantique vénitienne. Cette atmosphère chaleureuse et l’ambiance tamisée dévoilent toute la magie du lieu : les hôtes se sentent très vite transportés dans l’Italie du XVIIIe siècle pour déguster la cuisine d’Anthony Bonnet.
Une cuisine de tradition française, raffinée, qui marie, chaque jour, tradition et imagination à travers une carte de beaux produits locaux et de qualité. Ce « Jeune Chef Talentueux », Gault Millau d’Or 2007, est un ancien disciple de Jean Brouilly et de Philippe Gauvreau à La Rotonde. A 29 ans, il officie depuis maintenant six ans, entouré d’une brigade motivée et déterminée à faire vivre aux convives une expérience gastronomique à la hauteur du lieu. Cette 1ère étoile vient récompenser le travail de toute une équipe composée notamment d’Alexandre Decruz (Second de Cuisine et Médaillé de bronze aux Championnats du Monde de Pâté croûte 2010), Jordan Marcet (Responsable de Restauration), Gaëlle Bray (Maître d’Hôtel) et Romain Raymond (Sommelier).
Le palmarès 2012
Un nouveau 3 étoiles en Rhône-Alpes et la consécration pour Emmanuel Renaut, chef des Flocons de sel à Megève chez qui nous avions tourné un Bruits de Bouchons dès 2006. L’Auberge du château à Bully, l’Auberge de l’Abbaye à Ambronnay, Jean Brouilly à Tarare, l’Auberge de Clochemerle à Vaulx-en-Beaujolais, Les Loges et Le Juliénas à Villefranche sur Saône décrochent leur première étoile.
En revanche, les étoiles ont disparu du ciel d’Alain Chapel (suite à sa fermeture), de Nicolas Le Bec, de l’Alexandrin, et de l’Auberge de Fond rose.
0 commentaires