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Par Benjamin Solly

Depuis la «Manif pour tous» du 24 mars dernier à Paris, les opposants au mariage gay ont largement augmenté la fréquence de leurs rassemblements, qui réunissent une population de plus en plus disparate.

Jeudi 4 avril 2013, ils étaient entre 200 et 400 à investir la place de la République pour un concert de casseroles à l’invitation du collectif « En marche pour l’enfance. » Se faire entendre, tel est le mot d’ordre des anti-mariage pour tous. Et tant pis s’il faut partager le pavé avec les membres du GUD, des Identitaires lyonnais ou des Jeunesses nationalistes. Samedi 6 avril 2013, ce sont 200 personnes qui ont investi la place Carnot à l’appel des « Enfants des Terreaux » pour se rassembler devant la statue représentant la République. Là encore, une trentaine de « gudards » présents.

Une cohabitation qui trouve parfois ses limites. Lors du déplacement du socialiste Erwann Binet – rapporteur de la loi du « mariage pour tous » –  à l’université de Saint-Etienne, le député a purement et simplement et annulé sa prise de parole. « La Manif pour Tous se désolidarise totalement de l’action, des thèmes et des personnes appartenant au groupe dit des ‘jeunesses nationalistes’ qui, lors de l’accueil organisé par le collectif LMPT de la Loire à Erwann Binet (…) ont accompli des actions et des paroles que LMPT réprouve totalement », réagit le collectif en Marche pour l’Enfance par voie de communiqué.

« Les réunions auxquelles je participe sont toutes occupées par des militants de la Manif pour Tous et des militants d’extrême-droite (…) Au milieu se trouvent des enfants emmenés par leur famille. Je ne veux pas risquer de débordements. », explique de son côté le parlementaire. Les opposants au mariage pour tous gagneraient en visibilité et efficacité à ne pas trop s’accommoder de ce voisinage si particulier lors de leurs rassemblements.