Par Jacques Boucaud
Le duel Meirieu-Braillard dans la première circonscription est largement médiatisé. Et occulte d’autres combats fratricides dans le Rhône. Mais ils ne sont pas l’apanage de la gauche
Allez comprendre quelques chose: en novembre 2011, Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts s’accordaient sur un « contrat de mandature » qui prévoit notamment une plus de 60 circonscriptions réservées à EELV aux législatives du mois de juin, avec "25 à 30 députés" en cas de victoire de la gauche et "15 députés en cas de défaite". Dans le Rhône, était concernée la 1ere circonscription dont le député sortant est l’UMP Michel Havard et la 9e (Villefranche). Cinq mois plus tard, on a du mal à suivre la stratégie des deux partis : face à l’écolo Philippe Meirieu adoubé par la PS dans la 1ere, se présente l’adjoint aux sports du maire de Lyon, Thierry Braillard sous l’étiquette PRG. Il est soutenu « par la plus part des élus socialistes de Lyon », dont le premier d’entre eux, Gérard Collomb. Mais pas par la maire du 1er arrondissement Nathalie Perrin-Gilbert, opposée depuis 2008 au maire de Lyon et qui sera la suppléante de Philippe Meirieu. Après l’avoir été dans la mandature 2007-2008 de Pierre-Alain Muet dans la 2e. Une « guerre picrocholine » selon Meirieu alors que les équipes de campagne de Braillard se sont engagées dans un violent combat contre l’élu régional EELV, notamment par le biais des réseaux sociaux Facebook et Twitter.
Mais ce combat fratricide n’est pas l’apanage de la 1ere circonscription. Car, alors que les média se sont focalisés sur le duel Braillard/Meirieu, dans plusieurs autres circonscriptions, EELV aligne ses propres candidats face à ceux du PS : Emeline Baume (2e), Fanny Dubot (3e), Pierre Hémon (4e), Véronique Toutant (5e), Vincent Morland (6e), Françoise Mermoud (7e), Véronique Hartmann (10e), Cyril Kretzschmar (12e) et Zafer Girisit (14e). Dix circonscriptions où, en décembre les militants socialistes ont désigné leur candidat : Pierre-Alain Muet et Jean-Louis Touraine (députés sortants), Najat Vallaud-Belkacem, Jacky Darne, Pascale Crozon (député sortante), Hélène Geoffroy, Florence Perrin, Joëlle Séchaud et Yves Blein. Le 9e où le candidat EELV s’appelle Vincent Meyer et la 11e (Jean-Charles Kohlhaas) sont particulières, le PS n’y présentant aucun candidat : accord respecté dans la première tandis que la seconde était réservée au PRG. Le parti de Jean-Michel Baylet ayant déclaré forfait, le candidat pourrait être une candidate de Génération écologie parachutée de… Marseille ! Toujours dans la 11e, l’ancien maire de Mornant Guy Palluy, militant PS a lui aussi déclaré sa candidature, sans l’investiture de son parti. Une circonscription que d’aucuns présentent comme un « laboratoire politique », la droite n’étant pas davantage unie : l’UMP a investi l’ancien député Georges Fenech alors que se maintient le député sortant Raymond Durand (Nouveau Centre), lequel se revendique aussi de la majorité présidentielle. Enfin, le Nouveau Centre envisage d’autres candidatures dans le Rhône, tout comme le parti radical valoisien, alors que son chef de fil, l’ancien ministre Jean-Louis Borloo s’affiche désormais aux côtés de Nicolas Sarkozy.
Les électeurs devraient néanmoins voir plus clair après l’élection présidentielle. En fonction des résultats, les accords des uns et des autres pourraient en effet voler en éclat. Notamment entre PS et EELV si Eva Joly n’obtenait pas plus que les 2 ou 3% que lui accordent les multiples instituts de sondage.
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