Le juge des référés, saisi par la communauté urbaine du Grand Lyon, est intervenu jeudi dans la grève des éboueurs, qui dure depuis onze jours, en interdisant les blocages de dépôts mais en autorisant deux piquets de grève.
Jeudi matin, les agents ont reconduit "massivement" la grève pour 24 heures, d’après les syndicats, qui avaient également appelé l’ensemble du personnel de la collectivité à se joindre au mouvement à partir de ce jour au nom du "respect du droit de grève". Au total, le Grand Lyon a recensé 481 grévistes sur un effectif de près de 4.800 agents, soit 10,10% de grévistes. Une nouvelle rencontre a eu lieu dans la matinée entre syndicats et direction, sans résultat. L’intersyndicale CGT-CFTC-CFDT-FO-FAFPT-Unsa-Ugict/CGT, qui réclame notamment le maintien en régie publique de la collecte des ordures ménagères à Lyon et Villeurbanne, a dénoncé les "provocations" du président (PS) du Grand Lyon, Gérard Collomb, qui a saisi la justice. Le juge du tribunal de grande instance de Lyon a constaté un "trouble manifestement illicite consécutif aux entraves à la liberté du travail", après le blocage durant plusieurs matinées de deux dépôts d’où partent les camions de collecte des poubelles, selon le jugement. Mais le juge autorise deux piquets de grève devant les dépôts de Lyon et Villeurbanne, sans empêcher les sorties, et ordonne à l’administration de la communauté urbaine de fournir chaque jour aux syndicats la liste des agents malades et des intérimaires employés à leur place. L’intersyndicale dénonçait l’emploi d’intérimaires à la place des grévistes, ou même le recours au privé. Par ailleurs, le juge a refusé de nommer un médiateur comme le réclamaient les syndicats, faute d’accord entre les parties sur ce point. Interrogés, les responsables syndicaux sont parus partagés sur ce jugement. Ils redoutent les réactions de la "base" qui a pu parfois les déborder. Pour sa part, Thierry Philip, vice-président du Grand Lyon chargé de la propreté, s’est félicité de ce jugement qui "respecte le droit de grève et le droit de travailler". Le Grand Lyon avait fait un premier recours en référé avant de le retirer lundi en signe d’apaisement. Les blocages ayant repris, la justice avait été de nouveau saisie.
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