UMP du Rhône. Le come-back de la machine à perdre ?

17 avril, 2013 | POLITIQUE | 8 commentaires

Photo © Fabrice Schiff & Jean-Luc Mège

Par Benjamin Solly

Primaire à Lyon, guéguerre de cour d’école avec l’UDI, parachutage envisagé sur un territoire pourtant doté localement… A moins d’un an des municipales, l’UMP du Rhône perd la boussole.

« Consensus », « prime au mérite »… Les déclarations d’intention étaient pourtant claires dans la bouche du président de l’UMP Jean-François Copé et du président départemental Philippe Cochet. L’ancien parti de la majorité présidentiel, éjecté du Château, minoritaire au Parlement, devait reconstruire pas à pas la reconquête, en partant des territoires.

Après l’exercice catastrophique du duel Fillon/Copé pour la présidence du parti, le salut devait venir de ceux qui œuvrent au quotidien pour faire vivre localement les idées. «  Reconquérir la France ville après ville », exigeait même Copé lors de son passage à Caluire en octobre 2012, se permettant alors de passer un savon aux délégués de circonscription qui auraient perdu la flamme.

Hamelin Havard

L’ubuesque méthode lyonnaise

Du vœu pieu à la mise en place stratégique, où en est l’UMP du Rhône ? Nul part à vrai dire. Le cas lyonnais est symptomatique du capharnaüm qui règne rue Vauban.  Cinq candidats dont le député d’un territoire voisin, une militante révélée sur le tard, une eurodéputée – qui disait pourtant ne pas être intéressée par le fauteuil, le chef de l’opposition municipale et son voisin au Conseil privé de la parole pour cause de dissidence. Georges Fenech, Myriam Pleynard, Nora Berra, Michel Havard et Emmanuel Hamelin ne portent pas pour autant la responsabilité de ce plateau surprenant. Ils en subissent plutôt les conséquences.

Notamment celles induites par cette primaire ouverte qui les départagera. Une méthode appelée de ses vœux depuis neuf mois par Havard. Ce dernier a finalement obtenu gain de cause. Sauf que le leader de l’opposition municipale souhaitait la mettre en place en février dernier. L’exercice devrait se dérouler les 2 et 9 juin prochains à Lyon… et viendra plomber les comptes de campagne de celui qui emportera la tête de liste ! L’idée d’un vote électronique, facturé aux alentours de 45 000 euros par les prestataires, a fait long feu, renforçant l’impression de navigation à vue. Le vote pourrait ainsi se dérouler dans les cafés lyonnais. Ajoutez à cela les grandes vacances, le candidat de l’opposition ne pourra véritablement faire campagne à Lyon qu’à partir de septembre.

Quid de l’union avec l’UDI ?

Il faudra également imaginer l’union avec les partenaires de l’UDI. Pour l’instant, c’est plutôt la guerre froide. La sortie de Philippe Cochet la semaine dernière sur le thème « l’UDI, c’est qui ? » n’a pas œuvré au réchauffement des relations entre les deux partis. Conséquence de cette glaciation des relations ? Les centristes insistent sur leur légitimité à présenter une liste UDI autonome au 1e tour des élections municipales lyonnaises. Après son 1er adjoint Bruno de Carbonnières, le maire du 2e arrondissement Denis Broliquier a mis une piqure de rappel lors d’une conférence de presse la semaine dernière, s’estimant le mieux placer pour porter le fer entre Saône et Rhône.

Un état de fait incompréhensible au regard des positions des ténors de la droite et du centre à Lyon. En effet, Michel Mercier, coordinateur de l’UDI dans le Rhône, a toujours fait savoir qu’il ne souhaitait pas d’une liste estampillée UDI au 1er tour des municipales. Comment alors expliquer l’exercice de démolition du président de l’UMP du Rhône ? Il se murmure que Cochet ferait payer à la majorité centriste du Département l’augmentation de la fiscalité, qui a mise en porte-à-faux un certain nombre de conseillers généraux UMP.

smati

Le retour des parachutages ?

Mais il n’y a pas qu’à Lyon que l’UMP se prend les pieds dans le tapis. Le cas de Rillieux-la-Pape est assez symptomatique d’une méthode conjuguant louvoiement et défiance. D’autant que la droite rillarde doit reconstruire l’aire post-Debiol. Militant depuis 2007 et fondateur de l’association des « Rénovateurs Républicains pour Rillieux », Julien Smati vise la reconquête de la municipalité. A priori, pas de guerres fratricides sur ce territoire, chasse-gardée du PS depuis 1995. Le pré-quadra multiplie les réunions thématiques, enregistre le soutien de parlementaires comme François-Noël Buffet, Michel Terrot, Philippe Meunier Christophe Guilloteau ou Georges Fenech. Les trois premiers cités sont membres de la commission nationale d’investiture. La voie royale vers l’investiture.

A priori calibré pour Rillieux-la-Pape, Smati devra pourtant jouer des coudes pour se faire respecter. Aux dernières nouvelles, l’UMP du Rhône lui prépare un cadeau empoisonné. Il se murmure que la fédération prépare l’atterrissage du responsable des adhésions UMP à Paris. « Trentenaire, il présente toutefois l’inconvénient de ne pas être élu », écrivait à son encontre nos confrères de La Tribune à l’évocation de sa possible candidature aux législatives de juin dernier sur la 5e circonscription de l’Ain, dont il est délégué. L’enfer étant pavé de bonnes intentions, cette arrivée potentielle est présentée comme un coup de main donné à Smati… Le temps du  « consensus » et de « la prime au mérite » a fait long feu.

8 Commentaires

  1. Un rilliard ancré à droite et du terrain

    Curieuse méthode cette comm … people … de salon, loin de la réalité du terrain.

    Selon l’auteur, la venue de 2 parlementaires valent soutien ou adoubement du jeune Smati, erreur ! Quand au Sénateur Buffet, il ne s’est jamais prononcé.

    Faire que dans la comm, c’est un peu juste. Travailler avec l’équipe actuelle ou même les adhérents UMP ce serait mieux pour le candidat à la candidature (futur co listier donc).

    N’oubliez vous pas un peu vite, l’existant… c’est à dire des élus de terrain, qui représentent la droite, le centre et non inscrits et qui n’ont aucune autre ambition que de travailler pour les rilliards, soit un seul mandat Maire et ou adjoints.

    Oublier les élus UMP dont Martine Scharycki avocate ou le chirurgien Frédéric Perrot (UDI) et qui a travaillé à toutes les campagnes cantonales et législatives pour l’UMP locale, on mettra cela sur le compte de la méconnaissance … du terrain !!!

    Venez à Rillieux, c’est à 15 mn en bus de Lyon 6ème 🙂

    Au plaisir

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  2. ERDE

    Julien Smati est un vrai Rilliard mais ses électeurs potentiels aimeraient connaître son parcours formatif et professionnel. Son action dans la ville ces 10 dernières années, entre autre en vie associative…
    Sa présidence récente, annoncée sur FB avec une photo « volée », d’un conseil syndical d’une résidence importante (213 appartements) est une erreur de jeunesse ! Une présidence déjà contestée car il faut savoir donner du temps et de la présence… Et de la compétence.
    Il est clair que sa position de tête de liste au forceps ne va pas entraîner une forte adhésion locale. « Mais c’est qui ? », pour propos dans sa résidence mais aussi sur les trottoirs de Rillieux-la-Pape… Est-il normal de snober les élus d’opposition sortants ? D’accord ils n’ont pas été flamboyants mais ils sont là car légitimes par leur élection en 2008. Smati n’a rien d’un hussard à le voir et à l’entendre. Annoncer une première réunion publique pour présenter son équipe fait sourire. Le jeune homme a encore beaucoup à apprendre en matière de campagne électorale….
    Sa tentative de putsch a toutefois le mérite de réveiller les acteurs politiques de la ville. Il est plus que temps !!! L’UNION EST OBLIGATOIRE. Au ras du sol et non pas Lyon-People, news parfaitement honorable mais lu par 20 Rilliards. En toute amitié. CQFD.

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  3. lyonnitude

    Quel dommage d’attendre si longtemps un candidat pour Lyon !
    L’ump n’est toujours pas en ordre de marche au local comme au national, l’élection du président a été un fiasco en fin d’année.
    Cela en dit long sur l’ambiance interne de l’ump dans le rhône.
    Une chance incroyable pour Gérard Collomb, il ne faut pas oublier que la division interne profite toujours à l’adversaire qui a déjà la prime du sortant.

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  4. Un citoyen désespéré...

    Heureusement que vos articles ne sont lus que par quelques happy few plus préoccupés par le fait de voir qui s’affiche dans telle ou telle soirée car franchement voir les coulisses d’un parachutage annoncé , d’un candidat « marionnette  » auto déclaré dont aucun acte ne révèle des compétences et aptitudes en gestion, leadership , vision à minima stratégique … des dirigeants de partis se croyant tout puissant ….
    cela ne peut qu’écarter les citoyens encore un peu plus de la chose publique !
    Un peu d’humilité, d’écoute et surtout des Talents favoriseraient probablement des reconquêtes, des campagnes en lien avec les Vrais préoccupations des citoyens …. mais là c’est peut être trop demander …

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  5. Un parachute presque doré...

    Le parachutage est certainement le meilleur symbole de l’arrivisme en politique. On ne respecte rien ni personne, à la sauce Copé, on est les meilleurs, on possède la science infuse et surtout les électeurs sont des moutons que l’on mène par le bout du nez. Et puis arrive les résultats et souvent la sanction des « moutons ». Le beau parachuté, après sa gamelle, n’a plus qu’à trouver un autre territoire et une autre élection pour se faire les dents qui sont déjà bien longues…On s’étonne ensuite du désintérêt des français pour la politique mais quel bel exemple donné !

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  6. Rilliarde engagée à droite

    Quand L’UMP a demandé aux candidats à l’investiture pour les municipales de se faire connaitre, Julien SMATI a été le seul à se manifester. Si certains s’ estiment plus légitimes, qu’ils le disent!
    Attaquer pourquoi pas, si l’on propose une meilleure alternative.

    Les forces de la droite et du centre doivent se réunir, et certainement pas derrière quelqu’un qui a démissionné de son mandat d’élu en cours de route.

    On a déjà vu sur le terrain l’impact des parachutages: les candidats perdent, puis s’en vont, laissant les rilliards avec leurs problèmes. Il est grand temps qu’une force issue du terrain émerge.

    Cette force est en marche, derrière Julien SMATI:
    militants UMP, engagés associatifs, membres des comités de quartiers, élus des copropriétés, commerçants, entrepreneurs, professionnels exerçant sur la ville, sympathisants de droite soulagés de voir que quelqu’un s’engage pour eux… La dynamique est créée sur Rillieux-la-Pape!

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  7. Une Rilliarde

    A tous,

    Bon qui avons-nous comme commentaires ? Des jaloux, haineux qui réalisent qu’ils se sont occupés du mauvais popotin durant 6 ans et qui essaie de faire croire qu’après 6 ans d’hibernation un élu d’opposition pourrais se réveiller pour conduire une liste.

    Julien je l’ai croisé à plusieurs comités de mon quartier et sur la ville. Je pense que la dynamique de campagne as démarré n’en déplaise à quelques grincheux complices de la gauche. En 2014 je souhaites que ce soit bien la liste d’union conduite par Julien SMATI qui gagne.

    Une Rilliarde qui vie à Rillieux et ne fait pas qu’y dormir 

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  8. ERDE

    Le dossier Smati est plus clair depuis jeudi, soirée sur invitation à envoi sélectif pour présenter équipe et pré-projet. A lire la lettre d’invitation. Après trois réunions thématiques intéressantes avec le renfort de trois députés UMP Julien Smati avait décidé de passer à une annonce concrète de candidature. Avec 25 personnes présentes le flop est sévère mais ne surprendra que son petit fan-club…
    Une présentation trop noire de la ville par JS, un ami-communicant évoquant « un coucou que l’on veut éjecter de son nid » (comprendre Smati en coucou et UMP en méchant), un témoignage d’un ex-élu et appel aux dons et il était l’heure de passer au mâchon. Sans que la faible assistance puisse poser la moindre question ! A noter que le Progrès, non prévenu, n’avait pas été convié à couvrir « l’événement ». Vous avez dit curieux…
    La politique exige de la lucidité, des qualités d’analyse, des compétences diversifiées, etc… Difficile de comprendre que Julien Smati se défausse en permanence des rdv programmés avec les élus d’opposition pour définir la stratégie 2014. Plus de crédibilité.
    Dans ce contexte une investiture UMP pour lui reléverait d’une faute politique e l’appareil. Un point de vue qui ne résoud pas le problème de la tête de liste rilliarde pour le centre-droite. QUI ?
    Je partage volontiers quelques phrases des commentaires ci-dessus. Alors restons zen et buvons de l’eau fraîche !!!

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