L’entarteur de Raffarin condamné à une amende de 400 euros

31 mai, 2012 | DERNIERE MINUTE | 0 commentaires

                                                    

raffarin-01.jpg Photo © Smart Angel Media

 

Le tribunal correctionnel de Lyon a condamné mercredi le jeune "entarteur" de l’ancien Premier ministre UMP Jean-Pierre Raffarin à une amende de 400 euros pour "violences avec préméditation", alors que le parquet avait requis une peine de deux mois de prison avec sursis.

 

Lors de l’audience mercredi après-midi, Romain, étudiant en anthropologie de 24 ans, a expliqué ne pas avoir eu "l’intention de faire mal ou d’humilier" M. Raffarin, en lançant sur lui le 24 février dernier une assiette en carton remplie de crème chantilly au côté d’un camarade qui avait pris la fuite. "C’était un acte humoristique, non violent et artistique, (…) un acte symbolique de désacralisation du pouvoir", a-t-il déclaré à la barre, assurant qu’il ne recommencerait "pas pour l’instant" au vu des poursuites. Le procureur a pour sa part trouvé "l’acte politique assez navrant", "l’acte humoristique pathétique" et affirmé ne pas saisir sa portée artistique, requérant cette "peine d’avertissement" avec du sursis pour ces "violences morales". Il a aussi demandé la requalification du chef de poursuite initial, "violences avec arme", qui était vivement contesté par l’avocat de l’"entarteur", en "violences volontaires sans incapacité avec préméditation", ce qui a été retenu par le juge. M. Raffarin n’avait pas été blessé et n’avait pas porté plainte. Pour la défense du prévenu, Me Sylvain Cormier s’est élevé contre "ces réquisitions absolument disproportionnées", relevant selon lui d’un "droit pénal VIP" pour cette personnalité et d’un "zèle absolument déplacé". Il a aussi contesté toute violence, "qualification traumatisante pour quelqu’un de pacifiste". En cas de condamnation, "vous allez transformer la vie civile en paranoïa complète", a-t-il prévenu, en plaidant la relaxe.  Après le jugement, l’avocat a estimé devant la presse qu’"une condamnation pénale, même à une amende, (lui) paraît trop sévère", tandis que le jeune Romain s’est dit "plutôt content". Parquet et prévenu ont dix jours pour faire appel. Le "serial entarteur" belge Noël Godin, dont le Lyonnais se dit un disciple, avait été condamné en 2003 à Paris à 800 euros d’amende et un euro de dommages et intérêts pour avoir jeté une tarte à la crème sur l’ancien ministre Jean-Pierre Chevènement, qui avait subi une douleur à l’œil durant trois semaines.

 

 

 

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