Le cœur des hommes à Cannes en juin 2007 : Jean-Marc Requien, Fernand Galula et Albert Artiaco entourés de Nadine et Marco (Lyon People) – Photo Jean-Luc Mège
Par Jean-Marc Requien
Il détestait parler de la mort. Et peut-être encore plus de maladie ou d'hôpital. Il aimait la vie. Il aurait sans doute rêvé d'une actualité qui n'aurait annoncé que de bonnes nouvelles. C'est sans doute pour cela qu'il aimait Lyon People au point de me demander, il y a 7 ou 8 ans, de leur donner un coup de main quand le magazine était loin d'avoir trouvé sa vitesse de croisière. Sacré Albert !
Il aimait passer pour un naïf volontiers sceptique. Les problèmes métaphysiques, les discussions philosophiques… très peu pour lui. Il préférait la futilité à la prise de tête. C'est pourtant lui qui fonda, il y a une quarantaine d'années Ecco devenu aujourd'hui Adecco. Autodidacte visionnaire, Albert Artiaco avait compris avant tout le monde l'importance qu'allait prendre le travail intérimaire dans notre société tellement soucieuse de rentabilité et donc de mobilité et de souplesse. Il y a une vingtaine d'années, il cédait ses parts contre un joli pactole. On aurait pu croire que cet indolent assumé, amateur de farniente, cet homme de plaisir allait profiter de sa fortune et consacrer le reste de sa vie à se prélasser sur des chaises longues accueillantes aux quatre coins du monde.. Pas du tout ! Il fonda aussitôt la société Regit qui devint rapidement l'un des leaders du travail temporaire sur la région. C'est encore lui qui fonda avec Daniel Perez Radio Scoop en 1982. Pas mal pour ce faux naïf dilettante et ce vrai modeste qui voulait nous faire croire qu'il devait sa formidable réussite à sa chance insolente.
Homme de droite convaincu (il entretenait une correspondance suivie avec Jacques Chirac), il fut l'un des premiers à soutenir Gérard Collomb (dès 1995) au grand dam de certains de ses amis qui, aujourd'hui, sont capables des pires bassesses pour être dans les petits papiers du maire de Lyon.
Il aimait les gens simples, sans chichi, peu sensibles aux effets de mode. Ça ne l'a pas empêché d'être un amateur averti d'Art Contemporain.
Un après-midi pourtant ensoleillé, il y a deux ans il me téléphona de Cannes pour m'annoncer avec sa pudeur coutumière que le cancer venait le rappeler aux aléas de la condition humaine. Lui qui détestait les hôpitaux se battit avec courage et détermination contre cette saloperie de maladie. Nous pensions qu'il allait s'en sortir. Lui était sceptique mais refusait de baisser les bras. « A la grâce de Dieu » avait-il pris l'habitude de dire pour conclure nos conversations téléphoniques. La bataille fut longue, rude, cruelle, éprouvante. Les médecins pas plus que les prières n'ont pu empêcher cette issue que l'on pressentait fatale depuis quelques semaines.
Pendant cette épreuve, il découvrit peut-être que Manuella qu'il ne quittait pas d'une semelle depuis plus de vingt ans était capable d'un dévouement exemplaire et de tant d'amour.
Marco et Nico se joignent à moi pour dire à sa famille et à sa compagne des jours heureux comme des jours difficiles combien nous partageons sa peine.
Paulo il y a trois mois, Albert maintenant ! Si je peux comprendre que Dieu ait voulu avoir auprès de Lui de tels bons vivants, je L'implore de mettre la pédale douce désormais avec le peu d'amis qui me restent.
La cérémonie religieuse aura lieu lundi 30 mars à 9h30 en l'église Saint Georges – quai Fulchiron – Lyon 5
JE PRESENTE MES SINCERES CONDOLEANCES AUX PROCHES DE MR ARTIACO QUI FUT POUR MOI UN DIRIGEANT HORS DU COMMUN DOTE DE GRANDES QUALITES HUMAINES
Mon Albert, on sera nombreux lundi pour t’accompagner dans ton dernier voyage. Merci pour tout.
Albert, tu étais mon ami, à ton contact j’ai appris à mieux connaître la vie, cette vie que tu aimais tant avec Manuella. Jean-Marc et tes amis de Lyon People ont fait un beau portrait de toi et ont su traduire ce que nous ressentons tous: Tu nous manqueras tellement.
C’est avec beaucoup de retard et d’émotion que j’apprend le décés de Monsieur Artiaco. J’adresse à Manuella mes trés sincères condoléances