Texte : Morgan Couturier – Directeur du centre hospitalier Le Vinatier depuis 2017, Pascal Mariotti se plaît à entretenir ses racines italiennes, en entretenant une profonde histoire d’amour avec Turin. À 59 ans, le Lyonnais s’imagine même profiter d’une retraite méritée sur les bords du Pô.
C’est comme une maladie, dont il ne sera jamais guéri. Lui-même ne cherche pas à l’être, d’autant que les années passant, Pascal Mariotti a abandonné toute idée de remédier à cet amour fou pour l’Italie. En particulier pour Turin, que le directeur du Vinatier, comme son épouse Sylvie, ont pour habitude d’écumer toutes les deux à trois semaines, loin du quotidien des 571 lits du centre hospitalier.
« Il y a une vraie douceur de vivre », justifie d’ailleurs la quinquagénaire, tombée sous le charme de la « capitale des Alpes », cette terre de repos où le couple dispose depuis cinq ans, un bel appartement dans le quartier de San Salvario, à quelques encablures des espaces verts du Parc del Valentino. Un lieu propice à la détente et à l’évasion.
De fait, lorsque le mercure du printemps vient à exploser, le couple et leur petite Elena n’hésitent pas à s’y aventurer, loin du quotidien lyonnais et de leur maison de fonction. Un logement historique attribué au directeur du Vinatier, depuis son premier occupant, le docteur Joseph Arthaud, que la chapelle, sise à quelques mètres, vient embellir. Non pas que l’intéressé rechigne face au paysage brondillant, dont il connaît le moindre mètre carré, mais le Piémont relève d’un sentiment plus agréable. D’un béguin dessiné aux confins de ses origines par une arrière-grand-mère originaire de la première capitale du royaume d’Italie.
Pascal Mariotti l’eut bien connue, appréciant même à l’adolescence, ces pauses-déjeuners du côté de Turin, après avoir rendu visite au reste de la famille, du côté de la Vénétie. Le détour était obligatoire, comme aujourd’hui. La joie d’être là était déjà intense, à la seule différence que le Lyonnais y perçoit aujourd’hui des beautés plus profondes. Il en a vu les changements. Les transformations aussi, cette grande « puissance industrielle », s’étant « progressivement convertie vers la culture ».
« Tout ceux qui sont allés à Turin en gardent un excellent souvenir et veulent revenir »
« C’est une ville de plus en plus touristique. Elle reste dans son jus, avec son passé royal, tout en se dotant d’une modernité incroyable. La première fois que l’on s’est rendu à Turin, c’était pour visiter le centre historique, puis on s’est dit, on veut vivre dans cette ville. On a besoin de sa vie culturelle. Il y a des expositions de partout, alors on a toujours une bonne raison d’aller à Turin », dépeint le Grenoblois d’origine, titulaire de la double nationalité franco-italienne.
« C’est une ville où il y a plus de musées que de clochers. C’est l’un des miracles de Turin. Sur l’échelle des capitales culturelles, Turin se place très haut », complète Sylvie, tout aussi éprise par ces terres transalpines et leurs spots à couper le souffle. Dans le lot, lui se passionne pour le GAM, la Galerie d’Art Moderne et Contemporain. Elle, pour la Villa della Regina et « l’une des plus belles vues sur la ville ». Mais l’un comme l’autre, ne peuvent se résoudre à ne pas prendre un peu de temps pour apprécier l’instant et déambuler entre les rues.
« Il y a de la vie en permanence », poursuit Sylvie, bien décidée, comme son compagnon, à apprécier les joies de la retraite, du côté de cet immense vivier gastronomique. « C’est une des régions d’Italie où l’on mange le mieux, avec une cuisine très orientée terre et mer », assurent-ils de concert.
Une once de chauvinisme que la réalité vient à peine confronter. Turin est déjà à eux. Per sempre ? Possible ! « Parfois, on se dit que l’on basculera en Italie », ose le duo, en guise de projection. Le scénario écrit, la fin peut néanmoins attendre : Turin n’a pas encore livré tous ses secrets !
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