Texte : Morgan Couturier – Après avoir développé sa palette culinaire chez des particuliers, la Lyonnaise Laurène Gaucher fait le bonheur du Kinga, où sa créativité vient exalter la carte du restaurant. Mais si son talent est apprécié, le temps est compté, la gastronome étant promise à une expérience à l’étranger, avant de s’ouvrir, peut-être à un défi plus personnel. Portrait.
Les mots sont comptés, presque rares, lorsque l’instant l’invite à se mettre en avant et à quitter le confort de sa cuisine. Un contraste saisissant avec son aisance en cuisine, où le dressage des assiettes la libère irrémédiablement, sa passion pour la gastronomie se chargeant de s’affranchir d’une certaine timidité. Pourquoi parler, lorsque les saveurs des plats suffisent à illustrer les qualités ?
Laurène Gaucher semble être de cet avis-là, sa créativité se chargeant de s’exprimer à sa place. Preuve en est, ce risotto crémeux, que la jeune cuisinière vient saupoudrer d’une émulsion à la vodka. Un accord rare, sinon unique, que la Lyonnaise se plaît à afficher depuis peu, sur la carte estivale du restaurant Kinga. Un plat idéal, pour cet établissement que l’on dit festif.
Surtout, ce dernier vient enrichir cette idée d’une cheffe portée par l’originalité. « Je teste, parfois ça passe, parfois, ça ne passe pas et je change. Mais j’aime innover. Quand on vient au restaurant, ce n’est pas pour manger ce que l’on peut se faire chez soi », valide-t-elle.
« Le monde privé, c’est quelque chose qui me plaît »
Une philosophie alléchante, dont le contenu s’illustre par une montée en gamme de la carte du Kinga, pour le plus grand plaisir de son gérant, l’incontournable Arthur Donjon. « Je voulais bouleverser une carte qui était très italienne », raconte la jeune trentenaire, animée par cette envie de « mixer plusieurs cultures ». « J’aime bien la street food, que je veux rendre plus gastronomique », poursuit-elle.
Dès lors, si un peu de Mexique ou de produits asiatiques se glissent dans ses assiettes, Laurène Gaucher elle-même, se dit prête à voyager. Sur le petit écran peut-être, alors que la Lyonnaise poursuit actuellement les sélections d’une célèbre émission culinaire. Mais aussi et surtout à l’étranger, alors qu’une opportunité de travail chez un particulier, pourrait l’amener de l’autre côté de l’Atlantique, direction le Canada.
« Je m’ennuie vite, alors j’ai besoin de changer, de bouger. Je suis quelqu’un qui bouge beaucoup », confie la gastronome, passée par des chaumières de Sainte-Maxime ou Monaco.
Le pays à la feuille d’érable pourrait alors être un terrain de jeu idoine à un rêve ultime : « ouvrir quelque chose à moi ». L’étranger serait une option délicieuse. Reste désormais à concrétiser ce désir. Pour pouvoir enfin poser des mots sur cet accomplissement !
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