Texte : Morgan Couturier – À quelques jours de la mise en sens unique de la Grande Rue d’Oullins, la tension monte entre les habitants, les commerçants et les élus de la Métropole de Lyon. L’attaque nominative à l’encontre de deux d’entre eux, n’a fait que réaffirmer l’opposition des Oullinois. Y compris contre les expérimentations des écologistes, que certains craignent définitives.

Un triangle jaune, surmonté d’une croix et de la mention « danger ». Alors que dans le ciel d’Oullins, le logo en question flotta sur une banderole à l’encontre des élus écologistes, la forme n’était pas sans rappeler ces panneaux avertissant de la présence de produits toxiques.

Pour les commerçants de la ville, la nature de ces derniers a même été identifiée. En l’occurrence Fabien Bagnon (vice-président à la voirie) et Jean-Charles Kohlhaas (vice-président aux déplacements), que l’opposition pointe du doigt « pour la mort prochaine » des commerces locaux.

Face aux modifications de circulation imposées par la Métropole de Lyon pour le déploiement de la Voie Lyonnaise numéro 6, la mairie d’Oullins n’entend pas rendre pas les armes.

Si la forme peut interpeller, et ainsi s’attirer les foudres du groupe Les Écologistes, cette nouvelle montée des tensions, vient s’ajouter à une longue et rude opposition des Oullinois, à l’encontre de la mise en sens unique de la Grande Rue, artère essentielle à la traversée de la commune du maire Jérôme Moroge.

Une expérimentation menée malgré la claire opposition du public

En dépit des divers recours orchestrés par celui-ci et sa majorité, au même titre que la mobilisation de bon nombre de ses confrères, la Métropole de Lyon demeure en effet, indubitablement attaché à ce scénario visant à donner « la priorité aux cyclistes », comme aime à l’écrire et à le rappeler, Fabien Bagnon.

Un dogmatisme exacerbé depuis le 23 avril 2024, lorsque la Métropole de Lyon prit acte du refus du pourvoi en cassation de la commune, pour reprendre le déploiement de sa voie lyonnaise numéro 6. Et de facto, ses expérimentations, elles-mêmes refusées par la mairie.

Dès lors, si la mise à sens unique de la Grande Rue (voir dessin ci-dessus), doit débuter le lundi 29 juillet, le point de non-retour semble être atteint, comme put l’illustrer cette attaque ad hominem contre les écologistes. Et non « ad nominem », comme purent l’écrire ces derniers, jusqu’à ridiculiser Jean-Charles Kohlhaas, pas peu fier de reprendre le maire d’Oullins sur cette erreur lexicale qu’avait réalisé… son propre groupe politique.

Jean-Charles Kohlhaas aurait dû relire le communiqué de ses confrères, avant d’attaquer le maire Jérôme Moroge.

L’expérimentation doit perdurer jusqu’à la fin d’année

Depuis, et ce, malgré le retrait dès le lendemain, de ladite banderole, le « processus démocratique » vanté par l’écologiste Benjamin Badouard, peine à s’exprimer en ces terres. Et pour cause, « tout ça se fait contre l’avis d’une majorité des riverains d’Oullins », contestent les opposants, alors que la mise en sens unique, dans le sens de la descente Saint-Genis-Laval/Lyon paraît peu opportune.

En effet, le nombre de cyclistes empruntant cette artère est bien loin des « centaines » décrites par Fabien Bagnon. S’ajoute un cela, un flux déjà très important de bus TCL, dont la circulation n’est guère pénalisée dans la configuration actuelle. De quoi renforcer l’idée d’une attaque… personnelle contre les automobilistes, lesquels pourraient être incités à rebrousser chemin et éviter le centre d’Oullins.

🔴 Chaque jour des centaines de 🚴‍♀️🚴‍♂️ empruntent la dangereuse Grande Rue d’Oullins.
➡️ On y croise des adultes mais aussi des collégiens, des enfants en vélos-cargos, dans des sièges enfants et même en autonomie devant leurs parents.
➡️ Ces 🚴‍♀️🚴‍♂️ ont le droit à la sécurité. pic.twitter.com/5hDkuDQtLC

— Fabien Bagnon 🌿🚨 (@Fabien_Bagnon) July 16, 2024

C’est là, tout le sens des craintes formulées par les commerçants, largement plus favorables à un autre scénario misant sur un cheminement vélo via la rue de la République. Face à la persévérance des élus de la Métropole de Lyon, la colère pourrait donc exploser. La bataille est loin d’être terminée.