Texte : Marco Polisson – Les grues de la société SLTP sont entrées en action sur le boulevard Stalingrad pour précéder à la démolition du centre de congrès « L’Espace Tête d’Or » et des immeubles de bureaux attenants.

Construit en 1987, le centre de congrès privé – une innovation à l’époque – a accueilli en 37 ans d’innombrables évènements grand public, privés ou politiques. Que ce soit pour le salon des fossiles ou l’exposition internationale des minéraux en passant par les salons militaria ou du chiot, chaque Lyonnais a un jour franchi la porte de l’Espace Tête d’Or.

Idéalement situé à deux pas du Parc du même nom et de la Gare Part Dieu, l’Espace Tête d’Or était devenu au fil des ans une place forte de l’événementiel. Mais la rentabilité n’était plus au rendez-vous, si l’on en croit ses propriétaires fonciers, la famille Giorgi qui l’a fermé fin 2023. La concurrence de la cité internationale gérée par GL events (palais des congrès et salle 3000) et le covid sont notamment passés par là.

Edifié par Constant Giorgi sur un terrain des HCL, le centre de congrès disposait de 2400 m², fonctionnels et modulables. Composé de grandes salles plénières au rez-de-chaussée et de différentes salles de réunions en étage, il était en mesure d’accueillir des congrès, des salons, des séminaires, des conférences allant de 10 à 2500 personnes.

Une belle opération immobilière à la clé

Peut-on reprocher au promoteur Gilbert Giorgi (petit frère de Constant) de faire une belle opération immobilière sur ce tènement sis entre le boulevard Stalingrad et la rue Louis Guérin (la surface bâtie va être augmentée de 15%) ? Pas vraiment. Nous avions été plus critiques quant à la démolition de la Cité des Antiquaires en 2017 du fait de sa dimension patrimoniale.

L’Espace Tête d’or a accueilli les obsèques de Fernand Galula, seigneur de l’édition

En ce qui concerne l’Espace Tête d’Or, et son architecture (signée Batton-Roustit), typique des années 80, il ne sera pleuré que par les quelques Lyonnais qui y ont vécu des moments très forts. Je pense notamment à la cérémonie d’adieu au Casanova des affaires, sieur Fernand Galula, le 7 juin 2018, et son émouvante chaîne d’union maçonnique qui restera gravée dans nos mémoires de profanes.

Selon nos confrères de La Gazette éco, « le bâtiment actuel va faire place à un nouvel immeuble d’environ 15 200 m² sur un niveau de sous-sol déjà existant et dont les hauteurs varieront de R+5 à R+7. Il accueillera des activités et des services en rez-de-chaussée et des bureaux dans les étages. » Soit 2000 m2 supplémentaires par rapport à la surface actuelle.

L’immeuble de bureaux du 107 boulevard Stalingrad sera également démoli

Le centre de congrès et l’immeuble de bureaux attenant – baptisé le Parc de Villeurbanne au 107 Stalingrad – sont en cours de démolition. Joint par Lyon People, Gilbert Giorgi – en villégiature à Saint-Tropez – justifie ce rasage intégral : « Conçus dans les années 80, les bureaux actuels n’étaient plus adaptés au marché actuel. On avait de plus en plus de mal à remplir l’immeuble » assure le promoteur entre deux parties de cartes avec Serge Manoukian et Jean-Paul Revillon.

C’est vers la mi-septembre que Gilbert Giorgi et son associé Vincent Jacquemot – récemment acquéreurs du restaurant Jols à Limonest – dévoileront le nom de l’entreprise lyonnaise qui s’installera dans le nouvel immeuble conçu par l’architecte Yan Beretta (BBC Associés). Livraison annoncée pour le premier trimestre 2027.