Photos © Fabrice Schiff
Par Marc Polisson
« Moi, mon boulot, ma Rolex » tel était le menu concocté par Guillaume Guttin pour son premier one-man-show pour lequel il a endossé les casquettes d’auteur et de comédien sur la scène du Rideau Rouge. Pour le meilleur et pour le rire.
Le publicitaire lyonnais avait pris pour coach Stéphane Casez qui assurait également la mise en scène de son spectacle. Parti d’une boutade lancée par Philippe Vorburger, le projet trottait dans la tête du fondateur du groupe Com’Unique depuis des lustres. Encore fallait-il avoir le courage de monter sur scène, aussi petite soit-elle ! (Le Rideau Rouge aligne une centaine de fauteuils) deux soirs durant.
De l’avis unanime des spectateurs présents le premier soir (amis pour la plupart, il est vrai), l’artiste en herbe s’est plutôt bien tiré d’affaires. Jouant à fond la carte de l’autodérision en évoquant de façon très drôle son parcours de publicitaire des toilettes (pour les non avertis, GG a développé en France au début des années 2000 le concept US de panneaux d’affichage publicitaire dans les WC des restaurants, bars…). Les cadors de la pub n’y croyaient pas vraiment et riaient sous cape. Jusqu’au jour où ils l’ont croisé au bras de Jacques Séguela… Depuis, ils font coquillette !
Avec des répliques déjà cultes quand il évoque ensuite l’univers de la télévision et Valérie Damidot : « elle a autant de kg en trop que de mauvais goût » ; L’Amour est dans le pré dont le concept consiste à mettre en vedette « un mec qui a la tête d’Emile Louis et qui n’a pas baisé depuis 10 ans » ; TLM ou Télé Montanay (c’était avant l’annonce du départ de Philippe « et son émission phare : Plan de sauvegarde ».
Grand amoureux de la capitale des Gaules, il n’hésite ensuite pas à décocher quelques flèches bien senties dans les fesses de Gégé avec « ses fêtes Beaujolais Nouveau promotion par Jeanne Calment » ou « sa rue Grolée rénovée dans le style désaffecté », de Vincent Carry « et de ses Nuits sonores, festival du trafic de stupéfiants » ou encore de Thierry Braillard avocat de « Whisky Coca ».
Il n’était pas le seul ce soir-là à se mettre en danger. Julien Courbet avait choisi le Rideau Rouge pour régler son one-man-show étrenné auparavant à trois reprises à Toulouse. Comme l’avait fait il y a plusieurs années l’animateur de télévision Arthur. Dans "Julien Courbet crève l’écran", il évoque "la vie de tous les jours mais aussi de la télé bien sûr. Les transports en commun, mon mariage, les déformations professionnelles…"
Beaucoup d’autodérision dans l’attitude et le discours des deux hommes. On applaudit des deux mains.
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