Texte : Margaux Nourry – Un an après les attaques terroristes du Hamas, plusieurs organismes juifs ont organisé un rassemblement sur la place Bellecour pour rendre hommage aux victimes.

L’heure était à la commémoration et au recueillement à Lyon ce lundi 7 octobre 2024. « Ne pas oublier », tel était le message porté par les quelques 2 000 personnes réunies sur la place Bellecour. Ne pas oublier les attaques terroristes perpétrées un an plus tôt, jour pour jour, par le Hamas en Israël. Ne pas oublier les près de 1 200 victimes et les 101 otages encore prisonniers « des tunnels de Gaza ». Se souvenir pour préserver leur mémoire.

Cet hommage a été organisé par le CRIF Auvergne-Rhône-Alpes ainsi que le Consistoire Israélite Régional et le Fonds Social Juif Unifié. Pour rappel, le 7 octobre 2023, le Hamas a orchestré des attaques, qualifiées de « progrom » dans le Sud d’Israël et à l’occasion du Festival Nova, faisant plus de 1 100 morts, 7 500 blessés et 251 otages kidnappés (117 ont été libérés à ce jour grâce à des opérations spéciales et un accord conclu en novembre 2023 – NDLR).

Un moment de recueillement poignant

Sous le ciel gris lyonnais, l’émotion était palpable. Au-dessus de la foule, une mer de visages, ceux des victimes et des otages. Plus haut, un ballon orné d’un ruban jaune, symbole du soutien à ces massacres, flottait dans le ciel.

Dans un silence de plomb, le son du shofar a résonné, marquant le début de la cérémonie. Puis, les témoignages, poignants et forts, se sont enchaînés, entrecoupés de prières et d’interludes musicaux en hébreu, en anglais et en français.

Ces lectures regroupaient différents points de vue : survivants des massacres et des viols pendant le festival et dans les kibboutz, familles de victimes, otages libérés, etc… Solidarité et résilience étaient au rendez-vous. Cet hommage s’est conclu par une minute de silence suivie de l’allumage de bougies et de l’interprétation des hymnes nationaux.

« Les djihadistes sont les SS d’hier »

Par ailleurs, outre l’aspect commémoratif, l’un des objectifs de ce rassemblement était également de sensibiliser et de lutter contre l’antisémitisme. Ce fut l’un des messages du discours de Richard Zemalti, président du CRIF Auvergne Rhône Alpes (photo ci-dessus) : « En France, un tel crime a encouragé la haine contre les Juifs, atteignant des sommets : en un an, les actes antisémites sont passés de 436 en 2022 à 1 676 en 2023, d’après les données du Ministère de l’Intérieur. Les djihadistes sont les SS d’hier. Ils sont venus violer nos filles et égorger nos fils et nos compagnes, martèle-t-il. Je pensais que le meurtre d’un Juif faisait partie du passé. »

Sous le regard crispé de Grégory Doucet, son ton se fit également accusateur envers les alliés NFP des écologistes : « L’extrême gauche marche chaque jour sur les cadavres du pogrom et délivre à ses auteurs des permis de haïr les Juifs, susceptibles de devenir des permis de tuer. S’ajoute la double peine de voir l’extrême droite fondée dans l’antisémitisme et condamnée comme tel se dédouaner fort opportunément d’avoir trouvé plus antisémite qu’elle. »

Ajoutant que « personne n’a de leçon d’humanité et de défense des droits humains à recevoir de la part de ceux qui ont commis le 7 octobre, de ceux qui l’ont applaudi, qui l’ont espéré et qui ont refusé de le condamner », provoquant des ovations du public.

Parmi l’assistance, on pouvait compter de nombreux élus et personnalités, dont Michel Noir, ancien maire de Lyon, l’archevêque Olivier de Germay, le bâtonnier Alban Pousset-Bougere, Christophe Guilloteau, président du conseil départemental du Rhône, Alain Sebban, Jérémie Breaud, maire de Bron, Julien Smati, 1er adjoint du maire de Rillieux, Philippe Cochet, maire de Caluire, Gilles Gascon, maire de Saint-Priest, l’ancien député Marc Fraysse, André Gerin et Claude Cohen, anciens maires de Vénissieux et Mions.

Sous les yeux de son conseiller spécial Pierre Oliver (ci-dessus), Nicolas Daragon, ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, chargé de la Sécurité du quotidien a expliqué les actions du gouvernement : « Je puis vous assurer de notre pleine mobilisation, à la fois, pour garantir la sécurité d’Israël et celle de nos compatriotes juifs. L’antisémitisme doit être combattu sans relâche et avec détermination. Rien ne peut le justifier. »