Lyon. Le secteur immobilier toujours dans une situation compliquée

23 octobre, 2024 | Actualités économiques | 0 commentaires

Texte : Morgan Couturier – Le marché de l’immobilier grippé par un manque de logements neufs et un encadrement des loyers démotivant les investisseurs, les acteurs du secteur mangent leur pain noir. Selon Pascal Pancrazio, président de la Fédération Nationale de l’Immobilier dans le Rhône, la tendance n’est guère à l’optimisme, bien que la nomination d’une ministre du logement soit de nature à le rassurer.

Tel est le paradoxe de ses bureaux. Depuis le balcon du 2ème étage, Pascal Pancrazio jouit d’une vue rêvée sur la place de la République et son enfilade d’immeubles haussmanniens, illustrant la richesse patrimoniale de Lyon. Et pourtant, qu’importe la couleur du ciel, l’horizon semble s’assombrir de jour en jour. Le président de la FNAIM Rhône a beau chercher les éclaircies, seul son sourire habituel apparaît apporter un peu d’espoir. Reste que la réalité ne tarde jamais à le rattraper. Et qu’importent ses bonnes intentions, l’intéressé le sait, faire le point à l’heure H, c’est exposer une triste réalité.

« L’an passé, on pensait que l’on passerait entre les mailles du filet. Mais ce n’est plus cas. Au moins 15% de nos adhérents sont en difficulté », glisse-t-il rapidement, conscient que le marché lyonnais (et rhodanien dans son ensemble) est bel et bien grippé. « On le voit dans les rues, il n’y a plus de grues, ce qui se traduit par une pénurie extrême de logement. Faute de produits neufs, les acheteurs tentent de se reporter sur l’ancien », valide d’ailleurs son secrétaire général, Pierre-Yves Gaucher.

La baisse des taux d’intérêt, un phare dans la nuit ?

Hélas, l’encadrement des loyers, de même que la disparition annoncée (au 31 décembre 2024) du dispositif Pinel, ne sont guère sujet à rassurer. Ce que les chiffres illustrent sans grande contestation. A éplucher ces derniers, faute d’inspecter les annonces immobilières, la réalité du marché ramène ainsi à, à peine 20 043 ventes actées dans le Rhône (dont 5972 à Lyon), entre juin 2023 et juin 2024, soit une baisse de l’ordre de 19,2%.

Et même si le fléchissement actuel des taux d’intérêt peut « apporter une respiration à tout le marché », la tendance n’est clairement pas aux transactions. En effet, qu’importe si les prix ont vocation à se dévaluer (-8,3% à Lyon en 1 an), l’acquisition de logements privés, de locaux d’activités et de bureaux ne paraît plus être à l’ordre du jour pour les particuliers cherchant à investir dans la pierre. « Les effets de l’encadrement des loyers sont nets », expose le président de la FNAIM, alors que de nombreux propriétaires, jadis attirés par un bénéfice à la revente, reviennent aujourd’hui sur leurs ambitions.

> Lire aussi : comment les écologistes aggravent la crise de l’immobilier

Pire, certains ont mis fin à leurs locations, pour reprendre le chemin de leur logement. Cette dépréciation de l’offre semble même s’étendre tel un mauvais virus, le secteur de l’immobilier professionnel étant également touché. L’expansion du télétravail n’incite guère à l’achat de nouveaux locaux, au même titre que l’explosion des prix du foncier. Pour preuve, au 1er semestre 2024, la FNAIM n’enregistrait que 173 transactions sur le département dans ce secteur, soit 19% de moins qu’au premier trimestre 2023.

« On va continuer sur une tendance baissière pour les locaux d’activités », pointe le vice-président, Loïc de Villard. Dans cette obscurité, la lumière est donc attendue du côté de Paris et de Matignon. La nomination d’une ministre de plein exercice pour le logement, Valérie Létard, fut ainsi accueilli avec optimisme. « On reste dans une situation compliquée, mais l’on a un Premier ministre qui semble enfin prendre la mesure de nos préoccupations. On est satisfait de voir que ce gouvernement nous sait en difficulté », souligne Pascal Pancrazio. Suffisant pour chasser les nuages ? Toute la profession l’espère. Et les Lyonnais avec eux.

Le 6ème arrondissement arrondissement reste le plus cher

Depuis un an, Lyon a beau connaître une baisse des prix, acquérir un logement dans le 6ème arrondissement demeure l’apanage des plus fortunés. Toujours très huppé, il reste l’arrondissement le plus cher à l’achat, avec un prix du mètre carré estimé à 5 089€ au 1er septembre (contre 5 286€ en mai dernier). Derrière lui, le 4ème arrondissement, articulé autour de la Croix-Rousse, se situe autour de 4 778€/m2, désormais placé devant le 2ème arrondissement (4 753€/m2). Au rayon des bonnes affaires, les regards se portent donc vers le 5ème arrondissement (3 664€/m2) et le 9ème arrondissement (3 717€/m2).

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Morgan Couturier

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