Par Alain Vollerin
J'appréciais beaucoup Jean Raine. J'eus l'occasion de passer avec lui un après-midi entier, quelques jours avant sa mort, à regarder les vidéos de tous les reportages qui lui furent consacrés, pendant une exposition de ses œuvres à la galerie l'Ollave animée par Jean de Breyne.
Il y avait aussi un film, un authentique document réalisé par Jean Raine, sur un écrivain belge qui n'intéresse plus personne hélas, Michel de Ghelderode. Je me suis régalé. Jean Raine fréquentait la cinémathèque de Bruxelles, puis Henri Langlois à la Cinémathèque française qui rendra bientôt un bel hommage à Georges Méliès.
Jean Raine était trop jeune pour être Cobra. Je suis l'auteur, avec mon ami Michel Ragon d'une histoire de Cobra en vidéo. Jamais, Michel Ragon ne fait état de Jean Raine. (je le regrette, car j'adore son œuvre). N'oublions pas que Michel Ragon, avec Jacques Doucet, le Cobra français, a partagé l'aventure de Cobra. Il fut l'un des premiers critiques d'art au monde à écrire sur cette aventure.
Il n'y a qu'à Lyon qu'on tente de réécrire aussi sottement l'histoire de l'art. En donnant, par exemple du talent à Max Schoendorff, médiocre copieur de Wols, de Dado et de Belmer, dont il vit les œuvres à la galerie René Drouin où, il exposa grâce à Marcel Michaud (galeriste lyonnais inspiré, introducteur du Bauhaus dans l'univers lyonnais, mort en 1958).
A l'opposé de Schoendorff, Jean Raine était un artiste vrai, dont l'œuvre est unique et forte jusqu'à son dernier jour. Il faut la visiter dans ces donations (qu'on accepte désormais et qui permettent d'enrichir le fonds du musée) sans plus tarder.
Musée des beaux-arts de Lyon
Expositions / Donations
Jusqu'au 9 juin 2008
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