Texte : Morgan Couturier – Opposés à Vinci-Bouygues pour l’obtention de la concession du Stade de France, Olivier Ginon et GL events ont gagné la première manche. Choisi pour entamer des négociations exclusives avec l’État, le groupe évènementiel lyonnais doit finir de convaincre les pouvoirs publics, ainsi que les fédérations françaises de rugby et de football pour acter sa prise de pouvoir.
C’est un tour de force à faire pâlir les acteurs de « Gladiator », un ou deux. Alors que GL events a gagné le droit de combattre pour l’obtention de l’arène dionysienne, en opposition au gestionnaire historique, le consortium Vinci-Bouygues, le grand vainqueur de cet affrontement pourrait bien être Olivier Ginon et ses équipes.
En effet, depuis ce lundi 9 décembre, le profil du Lyonnais s’est détaché de son opposant parisien, au point de propulser ce dernier, dans une négociation exclusive avec l’État. Un véritable putsch de la part du géant de l’événementiel, tant le consortium Vinci-Bouygues paraissait solidement installé, depuis l’ouverture du Stade de France en 1995.
« Ce n’est pas fini, on n’a pas encore gagné, mais on va travailler dessus », nuançait toutefois, Marc-Antoine Ginon, ce mercredi 11 décembre, dans les travées du Matmut Stadium.
En effet, l’obtention de la concession est encore sujette à la validation des représentants de l’État, lequel demeure propriétaire des lieux. Et même si GL events avance en position de force, le dossier reste complexe et pointilleux. « On a une pile de documents à étudier, grande comme cela », mimait encore le fils d’Olivier Ginon.
D’autant qu’en parallèle, GL events devra également obtenir l’approbation de la FFR (Fédération Française de Rugby) et de la FFF (Fédération Française de Football), dont les rencontres sont majoritairement organisées à Saint-Denis. Mais après avoir été désigné sponsor phare de la Coupe du Monde de Rugby 2023, GL events ne devrait pas avoir de mal à convaincre ses confrères de l’Ovalie. Olivier Ginon devra alors en faire de même avec les acteurs du ballon rond, que l’on dit plus gourmands.
Les JO de Paris 2024, un atout dans la manche de GL events
Pour ce faire, GL events a déjà promis d’injecter quelque 100 millions d’euros pour rénover le Stade de France, « tout en dynamisant l’enceinte avec des commerces », avance l’AFP. La famille Ginon aimerait ainsi redynamiser le quartier et les alentours du stade, en créant un écosystème semblable à ce qu’il put être bâti du côté de Gerland.
Cet argument a sûrement pesé dans la balance, alors que l’offre proposée par Vinci, était largement supérieure (400 M€). Le groupe lyonnais doit également cette consécration à ses prestations remarquées, lors des derniers Jeux Olympiques de Paris 2024, notamment à Versailles, pour les épreuves équestres.
GL events avait alors assuré la mise en place de « 70% des installations temporaires, dont 160 000 places de tribunes ». Soit l’équivalent de… deux Stade de France. Une performance qui n’avait pas manqué de taper dans l’œil d’Emmanuel Macron.
Si l’entreprise familiale nie tout lien de cause à effet, ces mêmes olympiades avaient eu le mérite de gonfler la trésorerie du groupe, lequel aurait gagné 360 millions d’euros via ce seul événement. De quoi nourrir de grandes ambitions. À commencer par la gestion de la plus grande enceinte de France, pour les 30 prochaines années (à commencer du mois d’août 2025).
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