Texte : Pauline Morasz – C’est dans l’hyper-centre de Megève, rue Ambroise Martin, qu’a débuté un chantier d’envergure. À seulement trois minutes à pied de la place de l’Eglise, le promoteur Palauma Global Group s’est mis au défi d’ériger d’ici fin 2026 un complexe nommé “Les Frimas”. Explications de ce projet alliant rénovation d’un chalet et construction de deux nouveaux sujets, destinés à accueillir des appartements du T2 au T5.
Classé patrimoine remarquable
C’est dans les années 40 que Jean-Pierre Gaiddon, ami d’Henry Jacques Le Même, entame la construction de ce chalet. Sans nul doute inspirées par cette amitié, des caractéristiques signatures du désormais célèbre “Chalet du skieur” font de ce sujet un actif remarquable… Et d’ailleurs remarqué par un architecte des bâtiments de France (ABF) qui en lui attribuant une étoile lors d’une promenade rue Ambroise Martin, lui a conféré le classement de patrimoine remarquable.
Si ce classement ne repose que sur la subjectivité de ceux qui sont en mesure de l’attribuer, il impose toutefois aux propriétaires de nouvelles obligations dont l’ambivalence est indiscutable. Eyal Bompuis l’a bien compris : si ce classement empêche, à vie, la destruction de ce patrimoine, il induit également des règles strictes quant à la constructibilité potentielle de la parcelle. Toute adaptation du bâti est ainsi soumise à la validation stricte de l’ABF.
Le promoteur a donc contacté un premier cabinet d’architectes au commencement du projet de réhabilitation de la parcelle. Problème : le cabinet, sélectionné “pour son coup de crayon”, soumet un projet totalement déconnecté du visage que l’urbanisme souhaitait donner à la ville. Changement de tactique et rapprochement d’un cabinet local ayant déjà œuvré sur des réhabilitations de ce type : TEMA. Le projet est accepté, le chantier peut débuter.
Une rénovation aux petits oignons
Les grands traits guidant cette rénovation se sont naturellement dessinés. Si historiquement les salons cathédrale se situaient en étage pour bénéficier de la charpente et la chaleur, la montagne étant désormais plébiscitée toute l’année implique une configuration ouverte sur l’extérieur, permettant d’en profiter hiver comme été.
L’évolution au fil du temps induit également la nécessité d’adapter les chalets historiques aux normes et températures actuelles : c’est pour répondre aux actuelles réglementations thermiques et environnementales que la toiture a dû être intégralement déposée, dans l’optique d’être remise en état et augmentée de 20 centimètres, le tout dans le parfait respect de son design initial.
À l’intérieur, les vieux planchers seront intégralement tombés, épaissis puis reposés. Même sort pour l’iconique bow window qui sera déposée puis refaite à l’identique avec des matériaux améliorant son isolation. Une baie vitrée viendra agrémenter la cuisine actuelle pour créer un accès au rez-de-chaussée sur l’extérieur, ajoutant une terrasse et le jardin aux lieux de convivialité du chalet. C’est tout l’enjeu de cette rénovation d’exception : sublimer l’existant en réinventant l’intérieur, tout en conservant l’enveloppe extérieure. Dichotomie résultant d’ailleurs selon le promoteur d’un antagonisme marqué entre les chalets d’hier et la vision que l’on en a aujourd’hui.
À bas l’ostentatoire, place à l’élégance rare
“On en a assez du luxe, tout est luxe aujourd’hui, surtout à Megève !” – c’est de ce constat sans appel du promoteur qu’a émergée la notion de luxe discret, s’inscrivant en filigrane dans l’ensemble des facettes du projet : l’élégance rare, qui se lit et s’apprécie sans être clinquante. La priorité ici est d’apporter un réel confort d’usage, “du beau pour être confortable, chaleureux et élégant, pas juste beau”.
Selon Benoît Chanal et Gaël Lombard, ”à toute clientèle, aussi longtemps qu’elle aura une sensibilité à l’élégance”. Il y a ceux qui cherchent à s’installer à Megève, et ceux qui cherchent à se rapprocher du centre. Toutefois, si la clientèle française représente aujourd’hui 40 à 50% de la clientèle de l’agence, le dynamisme de Megève, village animé toute l’année, et non plus seulement une station, permet le regain d’une clientèle étrangère. Après les Genevois, fervents adeptes et principaux acteurs de l’effervescence du village le week-end, ce sont les Britanniques et le Moyen-Orient qui se hissent dans le top 3 de cette clientèle.
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