Texte : Marco Polisson – Les années se suivent et se ressemblent pour l’éphé(maire) de Lyon, venu en costume vert, prêcher la sainte parole écologiste aux habitants du 2ème arrondissement à l’occasion des vœux.
Mercredi 8 janvier 2025, 19h. Dès notre arrivée à l’Université catholique de Lyon, nous constatons une affluence inhabituelle sur le campus de Saint Paul. Avec un taux de remplissage de 30% supérieur à l’an dernier, aisément matérialisé par l’occupation des 3 travées de l’amphithéâtre Charles Mérieux – contre deux l’an dernier.
Nicolas Daragon, vice-président LR de la Région Auvergne-Alpes et maire de Valence
Contrairement à 2024, où il avait « pété un câble », Grégory Doucet s’est arrangé pour arriver à l’heure à cette cérémonie dont l’invité d’honneur n’était pas son austère personne mais le sémillant « ministre » Nicolas Daragon, vice-président LR de la Région Auvergne-Alpes et maire de Valence. Damned !
« Merci de vous inspirer de ce qui se fait de mieux dans le 2ème ! »
Un premier affront que le maire de Lyon 2, Pierre Oliver, véritable star de la soirée, a tenté d’adoucir en donnant du « Monsieur le maire, cher Grégory » en veux-tu, en voilà sous les regards amusés et complices des élus du 2 à l’exception des tristes sires écologistes et gauchistes présents sur l’estrade et au premier rang.
Plus de 600 personnes ont assisté à la cérémonie de vœux de Lyon 2
Dans cet exercice qui consiste essentiellement à dresser l’inventaire des réalisations de l’année écoulée, Pierre Oliver, de plus en plus à l’aise dans l’expression orale, a, de façon très courtoise, énuméré les projets consensuels essentiellement liés à la protection du patrimoine dont son adjoint Jean-Bernard Nuiry, disparu en juillet 2024, fut le fer de lance. Hommage lui fut rendu, en présence de son épouse, au cours d’une minute de silence.
La place Bellecour au cœur de toutes les tensions
Grégory Doucet a certainement apprécié que son adversaire ne remue pas trop le couteau dans la plaie au sujet des zones de rencontres de la presqu’île, notamment celle de la rue Port du temple dont il ignorait la coquine histoire et dont l’éventrement constitue la seconde polémique de l’année 2025, après celle déclenchée par sa carte de vœux hors sol, décriée dans son propre camp.
Le projet de camping sauvage de la place Bellecour a du plomb dans l’aile
Mais les sujets de discorde sont très vite remontés à la surface, notamment la fermeture de la rue Grenette, l’abandon des commerçants et le bouclage de la Presqu’île programmée par les écologistes. Mais aussi l’insécurité grandissante, les vols à la roulotte et le projet « artistique » de camping sauvage place Bellecour, auquel 90% des habitants du 2 sont opposés. A l’évocation du dit projet, huées de la salle en direction de Doucet.
Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau attendu pour l’inauguration du commissariat de Lyon 2
Succédant au micro à son protégé et ex conseiller au ministère de l’Intérieur, dont il ne manqua pas de dresser un portrait flatteur, Nicolas Daragon a rappelé à l’assistance qu’en dépit des défaillances de la Ville de Lyon en matière de vidéoprotection, la région Auvergne Rhône-Alpes poursuivait ses investissements de sécurisation, notamment pour la gare de Perrache qui va bénéficier du même plan mis en place avec succès à la gare de Valence. Applaudissements nourris du public.
Enfin, cerise sur la galette, ce fut au tour de Grégory Doucet de prendre le micro, et de nous emmener dans une visite guidée des monuments et églises de l’arrondissement (véridique !) dont il a fait la connaissance en 2020. D’une voix monocorde et soporifique, du type « commentateur de France 3 » dixit une personnalité présente, il a pris bien soin d’occulter tous les sujets qui fâchent sous le regard caustique de l’ancien député Thomas Rudigoz, remonté comme une pendule.
Grégory Doucet moqué par le public
Mais c’est alors que la salle s’assoupissait tranquillement en guettant d’un œil l’ouverture des buffets et de l’autre les mimiques gênées du maire qu’une faute de quart l’a envoyé dans la poudreuse. D’un seul coup, l’assistance qui grondait délicatement – Ainay oblige – depuis plusieurs minutes est sortie de sa torpeur. L’élément vocal déclencheur fut cette phrase prononcée en mode autosatisfaction par le maire de Lyon : « L’accidentologie routière est en baisse de 40% ».
« On se demande bien pourquoi ! » interjette un participant, l’esprit embouchonné. Fous-rire dans les travées qui se propagent à l’ensemble de l’amphithéâtre. Jeunes et moins jeunes se gondolent, applaudissent l’insolent. Les rires fusent, les noms d’oiseau aussi. Les appels au calme de Pierre Oliver – très balladurien pour le coup – et le soutien désespéré de quelques trolls verts assis en fond de court ne vont pas réussir à renverser la vapeur.
Visage dépité et mains crispées sur son pupitre, le petit Grégory apparait aussi vert que son costume. C’est sur cette piteuse séquence que s’est conclue l’intervention du maire de Lyon, plus que jamais persona non grata dans le 2ème arrondissement.
Campus de l’UCLY
Mercredi 8 janvier 2025
On devine le sourire jubilatoire du rédacteur à l’écriture de son « article »….
Je vous le confirme, cher anonyme