Texte : Marco Polisson – La relaxe prononcée en première instance par le tribunal judiciaire de Lyon avait suscité colère et incompréhension. La cour d’appel de Lyon a (presque) rectifié le tir.
Après avoir lancé de la soupe sur le tableau de Monet exposé au Musée des Beaux Arts de Lyon, Sophie Brodt et Ilona Jelic avaient été convoquées mi-mai devant le tribunal judiciaire de Lyon qu’elles avaient transformé en tribune politique. Le procureur de la République Alain Grellet avait réclamé une peine de deux mois avec sursis à leur encontre.
Certaines de leur impunité, elles avaient paradé devant les journalistes après leur comparution. Et, par le miracle de la présidente Brigitte Vernay, et de ses collègues, elles étaient reparties avec une relaxe et sans avoir déboursé un seul centime, car leur organisation Riposte alimentaire a pris en charge leurs frais de justice. Elle n’est pas belle, la vie ?
A l’énoncé de cette décision, l’immense majorité des lecteurs des médias lyonnais avaient partagé le même dégout face à cette relaxe. Autre motif d’incompréhension : alors que la restauration du tableau et de son cadre a couté 2000 euros aux contribuables lyonnais, la Mairie écologiste de Grégory Doucet n’avait réclamé qu’1 euro symbolique… Et le tribunal avait enterré la facture !
Match retour, ce mardi 14 janvier 2025 à Lyon. Après avoir longtemps tergiversé, le Parquet de Lyon a finalement décidé de faire appel de cette décision controversée. Et nos deux marchandes de soupe de revenir à la barre avec leurs soutiens en cette froide journée hivernale pour défendre leur acte « relevant de la liberté d’expression » sic.
Et de faire, cette fois-ci, profil bas devant les magistrats et les journalistes de France 3 qui cachent leurs visages et leurs noms de famille. Sophie Brodt et Ilona Jelic ont compris la leçon du premier round, et laissent leur avocate défendre l’indéfendable devant les caméras du service public acquises à leur cause. Mais une mauvaise surprise les attendait à la sortie du tribunal.
300 euros d’amende pour des dégâts facturés 2000 euros. Limpide !
« La cour d’appel les a déclarées coupables après avoir requalifié les faits en une « infraction moins grave », et les a condamnées à 300 euros d’amende, avec sursis pour l’une d’entre elles, a précisé l’avocate de la défense Adeline Dubost. Elles ont été relaxées du délit de refus de se soumettre au prélèvement de matériel biologique. » rapporte ce soir Le Figaro.
Une décision qui va dans le bon sens, mais dans laquelle n’apparait toujours pas le remboursement des 2000 euros facturés dans le cadre de la restauration du cadre en bois doré. Ce sera donc au contribuable lyonnais de régler cette facture et le coût de ces procès. « Rien ne change, ça plane toujours autant rue Servient ! » commente, désabusé, un habitué du palais de justice.
Les deux activistes réfléchissent à se pourvoir en cassation. Pourquoi se priver puisque c’est open bar ?
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