Fête des Lumières. Combien a coûté la déchetterie du Parc de la Tête d’or ?

23 janvier, 2025 | Actualités Lyon | 2 commentaires

Texte : Marco Polisson – Flash back. La fête des lumières a refermé ses portes sur fond de polémique et de dégout face à la profusion d’œuvres politisées, totalement déconnectées de l’esprit du 8 décembre.

Et en tête d’affiche wokiste, vous avez largement placé la déchetterie installée dans la roseraie du parc de la Tête d’Or. Toujours au parc de la tête d’or, Winter Blossom (ci-contre) – a fait l’unanimité pour sa laideur. L’installation était composée de filets, parsemés des pastilles dichroïques reflétant la lumière venant de projecteurs installés sur les mâts d’éclairage public ou sur des potelets. La rédaction de Lyon People a plongé dans les abimes administratifs pour vous remonter la facture : Les Eclairagistes Associés ont pêché 35 000 euros pour un coût annoncé de 77 580 euros…

Les filets d’une pêche miraculeuse

Autre œuvre ayant suscité au mieux l’indifférence au pire l’incompréhension, « Coral Ghosts » place de la république (ci-dessous). Philipp Franck a installé « une structure acier recouverte de filets de pêche multicolores va serpenter dans le bassin, l’objectif étant de à la fois symboliser un récif corallien et alerter les spectateurs sur les dangers de la pêche intensive. »

La pêche aux subventions a été miraculeuse : « L’artiste » a décroché 50 000 euros des écologistes sur un budget annoncé de 80 000 euros. Ça fait cher le filet de pêche recyclé ! Mais « sensibiliser » le grand public n’a pas de prix, a-t-on assimilé depuis 2020, année de la « libération écologiste » de Lyon par Doucet et consorts qui se traduit par un dépeuplement massif et une hausse de la pollution.

Coral Ghosts_ Philipp Franck – Photo © Muriel Chaulet Ville de Lyon

La gabegie de Plastic Island. Mais revenons en à la Fête des Lumières 2024. Nous vous avons gardé le meilleur pour la fin, à savoir l’installation « Plastic Island », signée du collectif d’artistes espagnols Luzinterruptus qui a suscité une grosse polémique. « Dans cette présentation très mûrie, composée de bouteilles collectées et recyclables, nous constatons de la cohérence : économie de moyens techniques, éclairage limité, collecte à proximité, transport réduit… » affirme sur son site l’Institut Cervantes qui en fait la promotion.

Nous n’avons pas la même lecture wokiste que celle de l’institut culturel hispanique, créé en 1991 sur le modèle des Alliances Françaises « pour promouvoir l’enseignement de la langue espagnole ». A leur décharge, on précisera que cet institut s’est simplement chargé de promouvoir ses artistes, même si ces derniers sont tombés complètement à côté de la plaque, spirituellement parlant.

Cette dépense était bien planquée

Mais pas financièrement, vu le pactole décroché par les artistes espagnols ! Il nous a fallu de longues recherches pour trouver le poste de dépense de cette « œuvre artistique ». Nous avons compulsé en vain les appels d’offres ainsi que le cahier des charges de la Fête des Lumières… sans succès. Et puis, la semaine dernière, nos fins limiers – que je remercie chaleureusement – sont tombés sur le pot au rose.

Il s’agissait d’une petite ligne, sur un tableau Excell qui en compte 1000… une petite ligne qui nous renvoie dans un labyrinthe de délibérations signées de la main…. du maire de Lyon… avec pour nom de code D_25_0094. Kesako, pelo ? C’est simple, comme le montant de la dépense est inférieur à 100 000 euros, elle échappe à la commission d’appels d’offre et peut être signée de la main du maire « sans publicité et sans mise en concurrence ».

L’art de la dissimulation

Un fourre-tout soigneusement camouflé derrière une appellation aussi vague que mystérieuse : « D_25_0094 – Rapporteur : M. Grégory DOUCET – Compte-rendu des décisions prises par M. le Maire en vertu de la délégation qui lui a été donnée le 30 juillet 2020. » Quel rapport avec la choucroute de la Fête des Lumières 2024, vous demandez-vous ? Aucun, mon général ! Mais suffisamment flou pour égarer les curieux de notre genre.

Cette petite ligne nous apprend beaucoup de choses au sujet de cette installation. Le titulaire du marché est la société évènementielle BAAM Productions, basée 67 bis, rue de Marseille à la Guillotière et dirigée depuis 2023 par un certain Melchior de Carvalho qui a succédé à Cédric Remont. Selon le site de la Manufacture de la Chanson, il s’implique « bénévolement dans des projets associatifs tels que le lieu Chromatique ou le festival Woodstower ».

Créée en 2015, et adepte de l’écriture inclusive, BAAM Productions « accompagne les artistes dans leurs créations et diffuse leurs œuvres en musique et arts » peut-on lire sur son site internet. Tout comme la Ville de Lyon, l’entreprise soutient l’association SOS Méditerranée qui aide les réseaux de passeurs d’immigrés clandestins sur la grande bleue. La « confluence » idéologique entre les deux entités privée et publique a le mérite d’être claire.

Quand la déchèterie se transforme en jackpot

C’est donc BAAM Productions, en collaboration avec Meeercredi Productions, qui a assuré la direction technique et la régie des deux œuvres totalement hors sujet avec l’esprit du 8 décembre : « Coral Ghosts » (place de la République) et « Plastic Island » (parc de la Tête d’or). Pour le coup, pas question de se cacher : ils s’en vantent sur leur page Facebook : « nous sommes fièr.e.s de pouvoir proposer nos services de direction technique et de régie générale à La Fête des Lumières! ».

En revanche, pas un mot sur la note réglée par les contribuables lyonnais, pour cette œuvre d’art consistant à jeter des bouteilles de plastique dans la fontaine de la roseraie du parc. On sait que l’inflation est galopante et que le prix des hydrocarbures flambe, résultat :  le plastique – même recyclable – est hors de prix. Ce qui explique sans doute le montant de la facture : 30 999,60 euros HT soit 37 200 euros TTC ! Je vous laisse faire le calcul par rapport au smic ou à votre taxe d’habitation.

Pour cette petite ligne trouvée, combien d’autres cachées ?

Les délibérations adoptées à la va vite, votées en loosdé, regorgent d’absurdités ou de copinage de ce type. Certaines éclatent au grand jour grâce à la perspicacité d’élus travailleurs et soucieux de la bonne utilisation de l’argent public. La plus belle prise de 2024 fut sans nul doute la formation des agents municipaux pour parler aux fleurs… que l’on doit à Laurence Croizier, conseillère municipale du 6ème…

Voilà à quoi servent les impôts locaux payés par les Lyonnais…

<a href="https://www.lyonpeople.com/author/marco" target="_self">Marco Polisson</a>

Marco Polisson

Rédacteur en chef
Co-fondateur du magazine.
En charge de la rédaction et responsable des partenariats.
Délégué à la protection des données RGPD

2 Commentaires

  1. Ehrler

    « loosdé »???? Kézako ? loucedé est français, argotique certes mais Français !! Merci !

    Réponse
  2. Primat

    bravo les escrolos

    Réponse

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