Texte : Morgan Couturier – Les rues et avenues de Lyon obstruées par les aménagements de voirie, les véhicules d’urgence peinent à intervenir. Une situation intenable pour les intéressés et une « mise en péril » des Lyonnais, qui ne semble pas inquiéter les élus écologistes de la mairie.

L’évidence de leur calvaire est difficile à occulter, tant leurs sirènes n’ont de cesse d’hurler à travers la ville. Hélas, à l’instar des plaintes de nombreux commerçants, la bruyante musique jouée par les camions de pompiers et les ambulanciers du Samu peine à trouver un écho favorable.

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Depuis l’explosion des travaux de voirie menée par les écologistes, leur situation est même devenue intenable, ces derniers se retrouvant régulièrement bloqués dans les nombreux embouteillages que connaît la capitale des Gaules depuis cinq ans, contrairement à ce qu’avance le maire de Lyon, chez nos confrères de Sud Radio.

Des policiers pris dans la nasse, rive droite. Les délinquants jubilent en les filmant sur les réseaux sociaux

« On ne met même plus le gyrophare, ça ne sert à rien, ça n’avance pas », décrit ainsi un pompier du Rhône, dans un reportage de nos confrères de TF1, pour le journal de 13h. Une triste publicité nationale, bien que la réalité du terrain ait déjà illustré cet enfer quotidien.

« Merci de mettre la vie des Lyonnais en péril, sans commentaire »

En effet, en arpentant à pied les artères lyonnaises, il est fréquent d’observer ces véhicules d’urgence bloqués dans les embouteillages. Pour les Lyonnais au volant d’une voiture, la situation n’est guère plus reluisante. Même s’ils se disent prêts à jouer le jeu en ouvrant la voie aux pompiers et à leurs confrères, les automobilistes peinent à passer à l’action, victimes eux aussi de la réduction des voies et des travaux voulus par les Verts.

Chaque minute perdue peut avoir des conséquences catastrophiques, expliquent les pompiers à nos confrères de TF1

« Merci de mettre la vie des Lyonnais en péril, sans commentaire », exprime un autre soldat du feu dans ce même reportage. D’autant que, pour ces derniers, l’usage des voies cyclables est là aussi un chemin de croix. En cause, des trottoirs de plus en plus hauts, fruits de la politique du tout vélo souhaitée par la mairie de Lyon. « Avant, ça passait », poursuit ce même pompier.

Un délai d’intervention supérieur à la moyenne nationale

Résultat, ces professionnels sont souvent en quête d’itinéraires de substitution. « En faisant le détour par le périphérique, on gagne du temps. Mais le soir, c’est impossible de rouler », pointe Laurent Rayne, délégué syndical des pompiers du Rhône. « On met en péril la vie des gens » explique, face caméra, Sammy Diarra, soldat du feu à la caserne Corneille.

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Cette augmentation du temps d’intervention n’est pas sans conséquence pour les Lyonnais. Notamment en cas d’arrêt cardio-respiratoire, pour lequel les chances de survie sont de l’ordre de 7 à 8 % au-delà de cinq minutes. Hélas, la situation actuelle laisse transparaître un délai d’intervention moyen de 12 minutes 30. Un laps de temps en hausse de plus de trois minutes sur les dix dernières années.

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Si l’on ajoute la nécessité prochaine d’abaisser des plots pour entrer dans la Presqu’île, au jeu de la Zone à Trafic Limité promise par Grégory Doucet et Bruno Bernard pour juin 2025, le métier des pompiers et urgentistes n’est pas près de se simplifier. Quand on sait le nombre d’accidents causés par ces mêmes travaux de voirie, on leur souhaite bien du courage. Aux blessés qui patientent, tout autant.