Par Alain Vollerin
Dans le cadre de Station 1 projet conçu par Nathalie Ergino, directrice de l'IAC et Ann Veronica Janssens, une artiste que nous avions découvert devant le SMAK de Gand, alors dirigé par Jan Hoet qui fut commissaire de la Documenta de Kassel.
J'étais seul, en hiver, devant cette structure pleine de brume ou de fumée. Comment entrer et perdre ses repaires ? Comment ressortir et retrouver sa liberté ? Ou trouver de l'aide en cas de problème ? Il y avait dans cette œuvre la volonté de provoquer chez le visiteur précisément ces questions, pour qu'il sorte du confort de son quotidien et se mette en cause. L'installation est venue à Lyon pendant une Biennale. J'étais averti. J'accompagnais une dizaine de groupes. L'expérience était pour moi devenue un jeu, pour les autres, une montée de doutes à chaque fois éprouvée. Nous sommes aux limites de la manipulation, de l'expérimentation de théories sur des êtres humains. Beaucoup de pièces présentées sont très connues. Thierry Raspail nous les présenta, il y a belle lurette dans son musée ou pendant les Biennales. Il a fait, ne l'oublions jamais, un travail extraordinaire, celui de Jean-Louis Mauban qui avait du mal à convaincre le pouvoir socialiste local, manqua longtemps des moyens nécessaires. Nous avons vu certains de ces travaux au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris. Le discours de Nathalie Ergino et Anne Véronica Janssens est respectable, mais un peu présomptueux en regard des œuvres présentées qui font " déjà très vieille histoire de l'Art Contemporain ". Des bavards rémunérés s'exprimeront dans le cadre du projet : Elisa Brune, ingénieur commercial et docteur en sciences de l'environnement ; Denis Cerclet, anthropologue, maître de conférences à Lyon II ; Arnauld Pierre, professeur d'histoire de l'art à la Sorbonne ; Jean-Louis Poitevin, écrivain, critique d'art et docteur en philosophie et Pascal Rousseau, professeur en histoire de l'Art à l'université de Tours. Le soir du vernissage, nous avons aperçu Yves Robert, directeur de l'école des Beaux-arts de Lyon. Etait-il venu contrôler la présence des élèves dont il assume la charge éducationnelle ? Peut-être, car l'homme est consciencieux ! Vous l'avez compris, le public microcosmique était en abondance composé d'étudiants. On apercevait aussi des membres du Conseil d'Administration de l'Institut, incultes au départ dans le domaine, ils finissent par reconnaitre les noms des artistes à force de lire les mêmes. Il y a parfois de quoi rire, surtout lorsqu'on prête attention à ce qu'écrivent des êtres inspirés, capables de délivrer des messages : « Si l'objectif du laboratoire est de prendre part à la réflexion sur ces bouleversements qui traversent la société toute entière, il consiste également à contribuer au développement des recherches artistiques en cours, sans certitude pour autant d'aboutissement. » Tiens, donc. Tout ce jus de cervelles pour rien. Peut-être pas de résultat ! Quel aveu ! C'est merveilleux. Pour refonder votre enthousiasme après cette visite, je vous recommande la lecture de Georges Maciunas, une révolution furtive de Bertrand Clavez, publié aux presses du réel (9€). Nathalie Ergino, elle même, obtiendra des informations inconnues à cette lecture passionnante.
Jusqu'au 16 août 2009
Institut d'Art Contemporain
11, rue Dr Dollard – 69100 Villeurbanne
04 78 03 47 00
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