Photo © Saby Maviel

Chaque mois, un illustre représentant du monde sportif s'allonge sur le divan de l'infirmier Barth, ancien interné des hôpitaux de Lyon qui délaisse caméras et micros pour enfiler blouse blanche et stéthoscope. L'entraîneur du LOU Rugby Raphaël Saint André se prête au jeu ce mois-ci sur le divan d'Iceo.

La troisième mi-temps dans le rugby, c'est une légende ou c'est vraiment n'importe quoi ?

Ça a beaucoup changé… Mais c'est vrai que dans les années 80 90, c'était extraordinaire. Je me souviens de soirées où à 7h du matin, on rentrait avec des travelots plein la voiture. Avant, c'était toujours n'importe quoi, tout était possible !

C'est quoi une belle vie pour toi ?

Tout simplement être bien dans ses baskets donc être heureux !

Quel est le défaut physique que tu ne supportes pas chez les autres ?

(Il réfléchit) La mauvaise haleine !

Depuis que tu as arrêté le rugby de haut niveau qu'est-ce qui te manque le plus ?

Jouer au rugby et péter la gueule d'un mec dans le sens sportif du terme !

Les salaires du foot, ça te fait rêver ?

Bien sûr que ça fait rêver ! Mais le rugby n'a pas la notoriété du foot, donc il y a moins d'argent à partager, c'est comme ça.

Vivre avec toi, c'est facile ?

Je pense que oui, j'ai horreur du conflit, ça peut avoir un côté embêtant, car justement pour empêcher le conflit je peux développer un côté ours ! Et puis tu sais, dans mon métier je passe mon temps à gérer les conflits, donc si je dois me prendre la tête en rentrant chez moi…

J'ai l'impression que le rugby à Lyon ne décollera jamais, je me trompe ?

C'est vrai que c'est difficile, le LOU est un club en stand-by. La mairie attend que l'OL fasse son stade pour que l'on récupère Gerland, il faut être patient.

Si demain quelqu'un te trahit, tu réagis comment ?

J'aime la franchise. Si tu me trahis, tu es exclu de mon cercle.

Qu'est-ce que tu détestes le plus chez toi ?

Mon impatience ! Même si parfois ça peut être une qualité car je fonce sans réfléchir.

C'est quoi une belle mort pour toi ?

Une mort âgé, sans souffrir, près de mes petits-enfants.

Que penses-tu de la saison de l'OL ?

C'est une saison difficile… J'ai l'impression que plein de choses ont changé cette année, mais les Lyonnais comme les Français oublient trop vite ! 7 fois champion de France, c'est énorme et je sais de quoi je parle.

Que vont penser tes joueurs en lisant cette interview ?

Ils vont relever toutes mes conneries ! Ils savent également que le LOU est en manque d'image à Lyon, ils seront donc contents que l'on parle de leur sport. Mais je sais qu'ils ne vont pas me louper ! (Rires)

J'ai l'impression que la notoriété, tu aimes ça ?

C'est  vrai, mais c'est aussi mon boulot de médiatiser le rugby à Lyon. Vivre à l'ombre de l'OL, c'est compliqué !

Ton dernier texto c'était quand et pour qui ?

(Il regarde longuement dans son portable) C'était pour le directeur général du LOU. Je le félicitais d'avoir fait signer un joueur.

Si je te donne une baguette magique, tu fais quoi ?

J'ai horreur de l'injustice donc je les effacerais toutes…

Dans 10 ans, tu fais quoi ?

Je me vois en fin de carrière d'entraîneur. Un entraîneur doit être entraînant et enthousiaste. Au delà de 50 ans, cela ne me paraît pas possible.

C'est à toi….

Après cette séance photo, à quand nous deux sur un terrain de rugby ?