Par Alain Vollerin
…et son épouse Brigitte, présentée dans ces petites salles, au second étage, où nous vîmes plusieurs expositions "dossiers", comme on disait au musée des beaux-arts de Lyon. Il s'agit de paysages.
Comment devant ces toiles, souvent de format modeste, ne nous souviendrions-nous pas de l'événement national que fut la dernière exposition montée à Lyon, par Vincent Pomarède, avant son départ au Louvre, à la direction du département des peintures, à propos de l'école de Fontainebleau ? Jacques Gairard fut à la direction de la Société SEB qui fabriquait des marmites, et des gazinières. Il eut les moyens de constituer un ensemble de peintures de paysages très porté par le souvenir de Corot, un certain romantisme, et un goût pour la matière peinture. Je rappelle à ceux qui l'ignorent ou l'ont oublié que Tony Tollet fut un ardent disciple de Corot, dont il sut définir l'esprit avec pertinence dans un texte historique pour l'histoire de l'art à Lyon qui constitua son discours de réception en notre Académie des Arts et Belles Lettres. Je savais que Jacques Gairard s'intéressait à l'art moderne, et même à l'art contemporain (Degottex, Debré, Barré, Nemours, etc.). Vous en aurez la preuve en visitant un accrochage intitulé « L'Emotion et la Règle » dans la salle 200. J'ignorais son intérêt, son goût pour le paysage, sujet estimé et recherché par certains artistes du XIXe, et lyonnais comme : Jean-Michel Grobon, Antoine Duclaux, Jean-Claude Bonnefond et Caruelle d'Aligny qui furent directeurs de l'école des beaux-arts, Paul-Jean Flandrin, Louis Carrand, Antoine Ponthus-Cinier (longtemps, on attribua à l'école des beaux-arts un prix qui honorait sa mémoire), Auguste Ravier, Adolphe Appian, Auguste Morisot (dont on ne nous dit pas qu'il enseigna pendant plusieurs décennies à l'école des Beaux-Arts), David Girin. Cette collection de petits tableaux démontre la place de l'aventure des arts plastiques à Lyon au plan national. A toutes les époques, nos artistes rivalisent avec les meilleurs, ici, avec Georges Michel dont la série d'œuvres exposées démontrent l'esprit passionné. Il définit le caractère d'un paysage en touches généreuses. Chez lui, souvent l'Orage gronde, comme il pleut beaucoup dans les compositions de Corot. Devant les œuvres d'Achard, de Bertin, et particulièrement de Bidauld et de Théodore Gudin, notre âme s'illumine et s'enflamme. En allant au musée, vous comprendrez pourquoi l'école de Lyon forme au plan national une des plus riches avec Paris, Cet incontestable événement dont le commissariat est assumé par Stéphane Paccoud, constitue une très agréable visite, un beau moment à partager. Le catalogue publié par le Musée, avec les éditions Hazan, est un véritable document qui doit figurer dans toutes les bibliothèques d'amateurs. Parmi les auteurs des textes citons : Stéphanie Deschamps-Tan, Camille Lévêque-Claudet, Stéphane Paccoud, Vincent Pomarède, Elisabeth Portet, François de Vergnette, Viktoria Von der Brüggen, Pierre Wat.
Jusqu'au 4 octobre 2010
Un siècle de paysages – Les choix d'un amateur et L'Emotion et la Règle
Palais Saint Pierre
20, place des Terreaux – Lyon 1er
Réservations – 04 72 10 17 40
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