Robert Düran navigue à l’Ouest

26 octobre, 2010 | LES EXPOS | 1 commentaire

robert-duran.jpg Par Alain Vollerin

 

Le 47eme salon de l’Ouest lyonnais présidé par Gilberte Frouin rend hommage à une personnalité de la peinture lyonnaise Robert Düran qui fut soutenue par René Deroudille.

 

Le célèbre critique appréciait sa générosité de peintre abstrait lyrique au point de lui obtenir la décoration de la station de Métro de la place de la Croix-Rousse. Robert Düran aime varier les plaisirs, même s’il nous provoque par ses changements de manière et d’univers. Ancien élève de l’école des Beaux-arts à la haute époque d’Antoine Chartres, de Jacques Laplace, de René Chancrin, et d’Henri Vieilly, condisciple du sculpteur Geneviève Böhmer, et des artistes du groupe Zansistes, il sait parfaitement travailler la figure pour composer des scènes surréalisantes. Les personnages hommes et femmes, parfois nus semblent vouloir sortir de leur première peau, se révéler, dire leur vérité peut-être née de leur différence. Robert Düran est un caractère incoercible, parfois tranchant comme une épée de duelliste, il peut s’avérer le plus communicatif des hommes. Il peint aussi des irruptions de matière, des geysers que n’aurait pas désavoués Haroun Tazieff. Nous sommes dans le volcan comme Malcom Lowry était au-dessous, au cœur de jaillissements, d’explosions, dans la profusion. Nous félicitons Gilberte Frouin et ses amis pour ce choix qui permet une tentative de réhabilitation d’un acteur de notre patrimoine pictural de la seconde moitié du XXe.

 

La sculpture est un art difficile, Nordine Hemada vient de découvrir Alberto Giacometti, il n’est jamais trop tard pour mal faire. Lucien Besson n’a jamais cessé. Il ne sait pas où il est, un jour aux côtés de Gilioli, un autre près d’Henry Moore, etc… Josef Ciesla fait dans la peinture et la sculpture, trop à notre idée. Nicolas Artheau devrait-être un des premiers artistes de notre Cité. Il n’en est rien. Le temps est passé depuis le début des années soixante-dix. Une leçon pour les porteurs de vérités définitives. Odette Rey-Coquais sacrifie comme certaines de ses camarades à l’influence désastreuse de Marc de Michelis. Dommage. Les aquarellistes demeurent exemplaires dans la maîtrise de leurs techniques : les roulottes de Claudius Pralus sur le Pilat donneraient envie de nationaliser tous les roms. L’Europe vient de se charger de pondre une loi qui leur sera favorable. Claudius vous êtes un visionnaire ! Thierry Grosfilley formé aux beaux-arts de Lyon est un tendre, ses œuvres expriment cette année une douce mélancolie. Gérard Bendrihen est capable de tenir sa place parmi les bons aquarellistes lyonnais. Georges Boulé confirme que dans ce domaine, il est un maître, surtout lorsque ses couleurs chantent la vivacité d’Eugène Brouillard. Emilienne Mazzocut nous révèle un monde construit comme une tontine. On peut compter et rêver. Jean Guillaume nous réconcilie avec le Paradis, le vert, celui des amours enfantines.

 

Chantal Hayette plonge dans un délire pictural intense. Annick Hadacek s’exprime plus complètement dans les grands formats, ses personnages libèrent ainsi les plus enfouis de leurs sentiments jusqu’alors retenus. Françoise de Guilbert nous donne envie de nous installer dans son jardin sous la neige au cœur des roses englouties. Renée Delomier expose aussi à l’Hivernal dont le trésorier Daniel Petit parcourait les cimaises le jour de notre visite. Elle fragmente et déstructure des architectures corses. Annick Morize se construisait une identité, à trop fréquenter un enseignant elle l’a perdue, souhaitons qu’elle se retrouve bientôt. Macha Belsky est libre. Sa manière est devenue son style qu’on reconnaît au premier regard. Comme autant de maisons de poupées aux tons délicatement rosés ses villages et leurs monastères conviendraient au divin Tolstoï qui inspira le mahatma Gandhi. Le saviez-vous ? Françoise Missilier s’embourbe un peu, son lyrisme peine à émerger. Marie-Jo Rouvière se réalise dans un Nuagisme aux tonalités grises et blanches. Elle pourrait s’exprimer sur de plus vastes formats. Sa confiance doit-être à la mesure de son inspiration. Marina Duhamel Herz fait dans l’épate bourgeois avec des travaux à la mode qui n’apportent de neuf à l’horizon. Nous avons eu plaisir à retrouver dans sa peinture et sa sculpture l’esprit tumultueux de Sonny Meyer. Gilberte Frouin donne naissance à un univers de femmes libérées qui dansent leur bonheur, leurs espérances. Elle aussi peut essayer de plus larges surfaces. Pas de doute, la sélection de Robert Düran offre à ce salon un statut de manifestation professionnelle.

 

Jusqu’au 31 octobre 2010

47eme Salon de l’Ouest Lyonnais

Atrium deTassin la Demi-Lune

Tous les jours, 14h-18h, sauf lundi

 

 

1 Commentaire

  1. Lucile Rivoire

    Bonjour, Je suis à la recherche des coordonnées de Mr Robert Duran car je suis chargée par le Sytral de faire rénover sa peinture installée dans la station de métro de la Croix-Rousse. A l’avance je vous remercie si vous pouvez me contacter au 06 73 56 85 66 ou par mail: lrivoire@keolis-lyon.fr Lucile Rivoire (société Keolis)

    Réponse

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