Par Alain Vollerin
Telle est la question que nous nous posons devant l’œuvre de Max Schoendorff. Ses travaux correspondent à une attitude indéfendable pour un peintre vivant en province.
Celle du suiveur qui prend ses compatriotes pour des imbéciles en tentant de se faire une réputation, une position, avec l’œuvre d’un ou plusieurs artistes, et avec la complicité de quelques journalistes locaux. Dans sa jeunesse, Max Schoendorff fit la connaissance du galeriste Marcel Michaud qui l’exposa jusqu’à sa mort en 1958, ensuite, sa veuve Mme Michaud présenta ses travaux jusqu’à la fermeture de la galerie en 1968. Max Schoendorff s’inscrit dans une tradition qui veut que le peintre lyonnais s’instruise de la production de célébrités parisiennes, et qu’il revienne ensuite dans sa ville pour produire une œuvre nourrie de l’inspiration d’un autre. Il fit illusion à la galerie de René Drouin sans jamais parvenir à traduire son identité. Cela doit être dur à vivre cette position d’éternel membre du peloton dans une course jouée bien avant que le coureur n’ait songé à revêtir son maillot. Plusieurs décennies, donc, que Max Schoendorff court dans l’équipe d’Hans Bellmer, de Wols, de Dado tous artistes présents dans la collection de Daniel Cordier. Plus jeune, Max Schoendorff parvenait à maintenir son niveau de copieur. Depuis dix ou quinze ans, il s’essouffle. Il n’a plus de recul sur sa production. On va, dans le même ennui du plus honteux hold-up à la plus sinistre déliquescence. J’ai trop d’intérêt et de respect pour Bellmer, pour Wols, pour Dado pour m’intéresser longtemps à ce parcours d’emprunteur mondain. Ma visite fut donc brève.
Max Schoendorff
Musée des beaux-arts de Lyon Jusqu’au 3 mai 2011
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