Gwendal Peizerat et Fiorello Colatosti. Secrets de vacances à KGB

26 juin, 2013 | LES GENS | 0 commentaires

Gwendal Peizerat et Fiorello Colatosti. Secrets de vacances à Photo © Fabrice Schiff

Propos recueillis par Thierry Lahon (médianet) & Benjamin Solly (Lyon People)

Pour ce cinquième rendez-vous estival, nous recevons deux champions. Du coup, on sait que le déjeuner sera sportif et amical car nos deux invités sont des hommes de cœur et de fidélité, dont les secrets de vacances devraient nous entraîner vers des souvenirs faits d’authenticité et de bonne humeur.

De Gwendal Peizerat on sait tous qu’il a été champion du monde et champion olympique de danse sur glace avec Marina Anissina en 2001 et 2002, et qu’il fait partie du conseil administratif pilotant la candidature d’Annecy aux Jeux Olympiques de 2018. Mais ce que l’on sait moins, c’est qu’il a créé Soléus, une société en conseil de mise en conformité des installations sportives qui emploi 30 personnes… Un vrai champion !

De Fiorello Colatosti on sait finalement peu de choses. L’homme est aussi discret qu’accueillant et chaleureux lorsqu’il vous ouvre les portes de son restaurant Icéo. Pour autant, tout ce que Lyon compte de décideurs connaît son grand professionnalisme auréolé de son inimitable accent italien. Ses plus fidèles aficionados savent aussi qu’il a été lauréat et nominé aux palmes de la restauration 1999 avec Le Cirque. Lui aussi est donc un vrai champion !

Pour faire connaissance, pouvez-vous nous dire ou s’est déroulée votre enfance ?

FC : Moi, dans le sud de l’Italie.

GP : Et moi, à Lyon.

Quels métiers exerçaient vos parents?

FC : Mon père exerçait le même métier que mien, restaurateur. Ma mère ne travaillait pas, comme beaucoup de femmes à l’époque.

GP : Avec ma sœur, nous avons eu de la chance, nos parents étaient tous les deux dans l’Education nationale, aussi, ils se sont beaucoup investis pour notre éducation.

 Maintenant, si l’on vous dit vacances, quel est le mot qui vous vient spontanément à l’esprit ?

FC : « Méritée ». Parce qu’à un moment donné, j’en ai vraiment besoin et je le mérite !

GP : « Recharge ». A mon avis, lorsqu’on néglige les vacances, et que l’on ne se débranche pas le cerveau, qu’on ne lâche pas prise, l’année qui suit s’en ressent énormément. Donc, de bonnes vacances préparent souvent une bonne année de travail. C’est un outil très utile pour repartir sur de bonnes bases. La complexité c’est de trouver le bon moment pour partir.

A quoi ressemblaient vos vacances d’enfants ?

FC : J’ai commencé à partir en vacances assez tard, car je viens du sud de l’Italie, d’une région montagneuse près de Rome. A l’époque de mon enfance, on allait plutôt à la mer, à 80 kms de la maison qu’à l’autre bout du monde… C’était toujours le dimanche, avec le parasol et les spaghettis dans le panier… Croyez-moi, c’était plus une mission que des vacances (rires). Nous profitions d’une heure de plage pour trois heures de préparatifs. Quelquefois, nous allions aussi à Rome, distant de seulement de cinquante kilomètres, mais nous avions l’impression de partir pour New York ! Pour compléter le tableau, je peux aussi vous dire que nous étions 7 enfants, et qu’il n’était pas rare de partir à la fois avec  mes parents et mes grands parents, jusqu’à six dans une fiat 500 break. Elle ressemblait souvent à un vrai camion. C’était il y a plus de 50 ans, et le confort n’était pas le même qu’aujourd’hui… Cela reste de très beaux souvenirs. Sinon pour mes premières vacances seul, je devais avoir 22 ou 23 ans. Avant cet âge là, je n’avais pas les moyens de partir !

GP : Moi, je les résumerais en 3 mots : famille, nature et sport. L’été, on partait en caravane, avec mes cousines, car, comme leurs parents étaient restaurateurs, ils ne pouvaient les accompagner. Nous partions en CX break. Direction le camping GCU (groupement des campeurs universitaires) réservé aux personnels de l’Education Nationale. Généralement, en Bretagne, pas très loin de la famille de maman. Nous faisions le trajet de nuit, avec une escale au Mans, chez mes grands-parents.

L’hiver, on partait plutôt dans la famille de mon père qui est savoyard, on allait à Courchevel, aux Menuires, etc… C’était très sympa, et c’est comme ça que j’ai commencé le ski, à 1 an, aux Menuires. Vous voyez, j’ai fait du ski bien avant de patiner ! Pour l’anecdote, mes parents, eux, se sont, rencontrés sur les pistes. J’ai donc, de merveilleux souvenirs de mes vacances d’enfants qui, hélas, n’ont pas beaucoup duré, puisque dès 8 ans j’entrais dans la compétition… Du coup, mes vacances étaient coupées en 2, aussi bien l’été que l’hiver. Je partais en stage de patinage, 1 mois durant, et ensuite, seulement j’avais droit à de vraies vacances. Puis, très vite, cela s’est transformé en stage de 2 mois, souvent à Villard de Lans, avec 9 heures de sport par jour !

Quels étaient les jeux d’enfants du petit Fio et du petit Gwendal ?

FC : Le premier cadeau de gamin dont je me souvienne encore, était un train en bois, fait maison. Je ne l’avais pas reçu pour Noël mais le 6 janvier pour la Befana (l’épiphanie en Italie). Mes parents l’avaient caché dans un placard, tout en haut, sur la dernière étagère. Je me souviens avoir tout fait pour essayer de récupérer ce paquet cadeau, mais c’était tellement haut que je n’y étais pas arrivé. Tout ça, pour vous dire, qu’à l’époque, on fabriquait nous-mêmes nos jouets. Il n’y avait pas de magasins Toy’s R Us, surtout dans le sud de l’Italie. On fabriquait nos petites voitures, on construisait des cabanes, on attrapait des serpents, on jouait beaucoup à l’extérieur, des trucs de gamin quoi !

GP : Moi, je suis un mix entre le pur citadin vivant à Lyon, et le p’tit gars de la campagne. Je suis de la génération Playmobil, et un peu plus tard de celle des trains électriques. Je me souviens ainsi des visites au Train Bleu. J’adorais passer des heures à monter des maquettes avec de petites maisons. J’aimais que tout soit parfait.

Parfois, il nous arrivait de participer à quelques escapades dans les terrains vagues des environs pour aider des potes à désosser des voitures (rires). Et puis il y avait aussi les jeux d’été, en vacances, en pleine nature. Je me souviens par exemple avoir passé de très bons moments avec mon grand-père. Il avait un verger, et je l’aidais à le cultiver. J’adorais grimper dans les arbres. Je me souviens aussi que ce grand-père récupérait tout ce qu’il trouvait, sur la route. Il s’arrêtait pour récupérer toutes sortes d’objets, cela pouvait être un enjoliveur ou de vieux arrosoirs. Il entreposait tout cela dans sa cabane de jardin, et pour moi, c’était la caverne d’Ali Baba…

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De votre enfance, avez-vous des souvenirs gustatifs ?

GP : Oui, je me souviens du rendez-vous matinal du boulanger… Il arrivait en camionnette, vers 6h du matin. Les parents nous envoyaient, en robe de chambre, récupérer ce pain chaud, c’est de supers souvenirs. Mais je me souviens, aussi, des immenses tablées du camping. Chaque été, nous nous arrangions pour retrouver les familles avec qui nous étions devenus amis. On remplissait des allées entières d’amis de vacances. De cette façon, il n’était pas rare de se retrouver 15 enfants à table… Et parmi ces familles, ils y avait un pied-noir qui nous préparait un couscous au poisson, c’était devenu le rendez-vous rituel des vacances, inoubliable.

FC : Moi aussi j’ai des souvenirs de pain chaud, mais avec du pain italien cuit au four avec des restes de pates à pizza. Et puis il y avait aussi les pâtes, bien sur… Les pâtes fraîches, faites à la main. Ma mère préparait la pâte, la laissait sécher sur le lit pendant 2 ou 3 heures avant de la découper à la main. Croyez-moi, ça donne un goût complètement diffèrent lorsque c’est fait à la main. Un délice, unique.

Des souvenirs de goûters ?

FC : A l’époque, imaginez l’Italie du sud, c’était une région pauvre, alors, on ne goûtait pas… Nous avions l’aide militaire américaine. Grâce à elle, lorsqu’on partait le matin pour l’école, on s’arrêtait au réfectoire des GI’S et on avait droit à des biscuits avec du lait en poudre ou de la vache kiri. Eh oui, il y a 60 ans, les choses étaient bien différentes, nous ne vivions pas avec l’électricité, on s’éclairait aux lampes à gaz ou au pétrole. Il n’y avait pas non plus de routes en goudron dans cette partie de l’Italie !

GP : Je me souviens de mes vacances d’été dans le Gers, pourtant mes vrais souvenirs gustatifs c’est surtout ceux du bord de mer, en Vendée. Là-bas, on mangeait du poisson pendant 2 mois. Mon père allait à la criée tous les matins, il prenait souvent des petites saules ou des langoustines. C’était un régal. Sinon, quelquefois, mes parents me déposaient chez mes grands-parents, au Mans. Là, forcement, je mangeais des rillettes avec les légumes du jardin de mon grand-père…

 Votre point commun, c’est que vous êtes tous les 2 plutôt salés !

GP : Les seules choses que je mange, et qui sont sucrées, ce sont les fruits du verger de mon grand père !

FC : Quand je suis parti pour la France, j’avais 16 ans, c’était pour faire un stage d’école hôtelière. En partant, j’imaginais que le nord de la France c’était l’Antarctique, qu’il y avait des glaciers… Mais quand je suis arrivé à Paris, il faisait 40 degrés, le choc ! Je n’avais pas 1 centime sur moi, et j’étais parti pour un mois… finalement je suis resté chez vous jusqu’à aujourd’hui !

A l’époque, dans les années 70, je devais faire un 1er apprentissage au Touquet, la plage des Parisiens. Après le Touquet, je suis parti pour Mulhouse. Lorsque j’arrive à Mulhouse je croyais qu’ils parlaient allemand. Pour moi, l’alsacien c’était tout comme… Etonné et surpris, je visite la ville. A un moment donné, je m’arrête devant une boulangerie où ils vendaient des choux à la crème. Pour moi qui en rêvais depuis des mois, j’ai  carrément acheté le plateau entier. Mal m’en à pris, j’en ai fait une indigestion ! Je crois que c’est la dernière fois que j’ai succombé pour du sucré, depuis ça m’a passé, je suis passé au salé !

Passons maintenant à vos vacances d’adolescent, et à vos premiers amours des vacances…

GP : Les amourettes ça ne marche pas trop avec le coté vacances en famille… (rires) Les premiers souvenirs amoureux de vacances que j’ai, sont ceux de ma classe nature, en CM1. J’étais le fils de l’institutrice de CM1, et elle, c’était la fille de l’institutrice du CM2. Elle s’appelait Karine, je m’en souviens très bien. Aujourd’hui encore, nous sommes amis. Je vous rassure c’était juste des bisous (rires).

FC : En Italie je n’ai eu que des amourettes d’école. On osait à peine se donner la main. Pendant l’été, je travaillais avec mon père, du coup, je n’avais pas le temps pour rencontrer  les filles. Ma première amourette ce fut au Touquet, j’avais 16 ans, j’étais amoureux d’une fille qui s’appelait Sylvie, une blonde aux cheveux longs. Le pur fantasme italien… A cette époque, je parlais mal le français et je me souviens qu’un jour elle était venue me voir pour me demander si je voulais sortir avec elle. Pour moi ca signifiait faire une sortie et rien de plus. Elle me donne la main, on se promène main dans la main, et rien de plus. Au bout d’un moment, elle me dit : « pourquoi tu ne veux pas sortir avec moi ? » Depuis j’ai compris…

Parlons maintenant de vos premières vacances d’adultes.

GP : Mes premières « vacances liberté » c’était quand j’ai eu ma petite voiture. J’avais une petite copine patineuse et ma première destination vacances ce fut dans ton beau pays : l’Italie. On était parti dans sa famille, car elle était de Milan. Passer la frontière avec ma 205 Junior rouge c’était vraiment la liberté… Ce furent des vacances zen. Je me souviens même avoir été un peu déçu de ne pas trouver à Milan un restaurant qui serve à la fois de vraies pâtes italiennes et des pizzas. Depuis, j’ai appris que ceux sont deux spécialités différentes qu’on ne déguste pas dans les mêmes restaurants. J’ai aussi le souvenir d’incroyables pâtes, à Mezzaluna, dégustées à coté de Rome lors d’une compétition.

FC : Moi c’était le nord de la France. Je suis parti visiter les alentours du Touquet, avec ma fiancée de l’époque. Quand je suis rentré en Italie et que je l’ai quittée, ce fut un véritable abandon sentimental. J’en ai passé des nuits à rêver d’elle…

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Quelle était ta première impression de la France ?

FC : Je trouvais que la langue était très difficile à parler et je me perdais tout le temps. Je me souviens ainsi qu’au Touquet, comme les rues sont parallèles à la plage, tout en en continuant à avancer, je voyais sans cesse des gens en maillot de bain, mais sans jamais voir la mer. C’était assez drôle. Il m’a fallu un petit moment pour comprendre. J’ai tout de suite aimé votre pays, mais je suis surtout resté parce que je n’avais pas les moyens de rentrer en Italie (rires). J’avais l’âme d’un voyageur. Lorsque j’en avais marre d’une ville, j’allais à la gare et je partais au hasard, pour un autre pays, Bruxelles, Amsterdam… Avec mon pantalon, ma veste noire et ma chemise blanche, je pouvais travailler comme serveur un peu partout. A cette époque, la majorité était à 21 ans je n’en en avais que 17, mon père avait dû me faire un papier d’émancipation pour que je puisse travailler et voyager…

 Passons maintenant aux vacances adultes, avec vos compagnes, et enfants ?

GP : Pendant toutes mes années de compétition, je n’avais pas de vacances, lorsqu’on arrivait à négocier 15 jours dans l’année c’était énorme. En plus, nos vacances étaient super encadrées. C’est sans doute pour cela que j’aimais partir le plus loin possible, pour vraiment me vider la tête, décompresser et avoir vraiment envie de revenir.

Malgré tous les déplacements pour les compétions et les galas, arrivais-tu à avoir une relation amoureuse ?

GP : C’était compliqué. Souvent je préférais partir seul. De plus, on communique beaucoup plus avec autrui seul qu’à deux. Sinon, des vacances qui m’ont vraiment marquées, c’était en fin de carrière. J’avais réussi à partir 6 jours au milieu d’une tournée au Japon, à Hokkaidō dans le nord de l’île. Il faisait très froid et le producteur de la tournée nous avait annoncé qu’il n’y aurait pas de spectacle pendant 6 jours. Si nous le souhaitions, nous pouvions rentrer en business class. Je me suis dit que c’était dommage, pour seulement 6 jours de rentrer en France, alors que pour le même prix je pouvais aller visiter un pays que je ne connaissais pas. J’ai transformé mon budget business pour de l’éco et me voilà parti pour Bora Bora. J’ai passé une nuit à Miami et pour la première fois depuis longtemps, hors du monde du patinage. J’arrive ensuite à Bora bora et je passe 2 jours au Club Med. C’était superbe et de discussions en discussions je me lie d’amitié avec les GO qui m’ont fait découvrir l’île.

A ce moment là, est-ce que votre notoriété a une incidence pendant vos vacances ?

GP : J’ai justement une anecdote à ce sujet. Depuis ma virée à Bora Bora, j’aime beaucoup partir au Club Med. On y est jamais seul, dès le repas du premier soir on se fait des connaissances. Donc, en 1999, je prends des vacances, je vais au Mexique, je me saigne pour m’offrir 15 jours de rêve. C’était formidable, je fais de la plongée, et plein de trucs vraiment sympas. Je n’ai pas du tout envie de rentrer. A un moment donné, je discute avec le GO qui s’occupe des bagages et qui me dit : « si tu veux tu peux rester 1 semaine de plus c’est possible, il me manque un bagagiste ». Et voilà comment je me retrouve bagagiste au pair, certes non payé, mais nourri et logé. Ce qui était drôle, c’est de voir la tête de tous les Français qui venaient en vacances. Ils me reconnaissaient plus ou moins. Ils trouvaient ça super bizarre qu’un mek connu leur apporte les bagages ! Génial et instructif. Comme quoi, pour ce qui concerne la notoriété, il suffit de se sortir du cadre pour que tout se passe bien.

D’ailleurs, cela m’a tellement plu, que j’y retourne dès dimanche prochain. Cette fois, c’est qui le guitariste qui s’occupe de l’animation du club Med qui va me loger, plutôt sympa non ?

FC : Mes premières vacances à l’étranger c’était en 1989 en Tunisie, à Hammamet. Prendre l’avion, j’ai adoré ! J’ai aussi, beaucoup aimé, pour la première fois, me faire servir. Pour moi qui ai toujours eu l’habitude d’assurer le service, c’est autre chose !

Sinon pour une anecdote Club Med, j’en ai également une…  Une année, je suis parti à Bali avec mon épouse, dans un hôtel huppé et multi étoilé… Juste à côté du Club Med. Nous y avions un copain qui y séjournait mais qui ne savait pas que nous résidions juste à coté. Un matin, nous le croisons sur la plage, c’était vraiment sympa de se retrouver comme ça par hasard. Il nous raconte l’ambiance club et la fête à gogo… Pour nous, c’était autre chose, une ambiance guindée, légèrement coincée, bref c’était très beau mais on s’y ennuyait terriblement… Tant et si bien que j’ai fini par récupérer des bracelets bleu « club Med » qui permettaient de rentrer dans le village et  que des GM en partance avaient sans doute jeté sur la plage. Je les ai remis en état, et avec ce sésame, tous les soirs, on s’incrustait au club pour s’amuser…

Sinon avec mes enfants nous partions beaucoup en Italie. Dans les années 80, l’avion est devenu plus accessible, nous en avons profité. Avec mon fils de 2 ans, je me souviens être parti au Sénégal, à Dakar, il jouait avec un Goldorak qui faisait aussi talkie-walkie, les petits sénégalais n’en revenaient pas… Une autre fois, on nous propose, avec mon fils, d’aller visiter les réserves de mil dans un village. Je demande au guide de nous laisser là-bas et de revenir nous récupérer une heure plus tard. L’heure passe, nous ne voyons personne, je comprends qu’on nous a oublié… Du coup, on se tape une heure de marche, pour retourner en ville, et lorsque, enfin, nous arrivons devant l’hôtel, je vois notre guide tranquille, accoudé sur sa charrette. Etonné, il me dit que ça ne fait pas une heure, il ne connaissait pas l’heure… c’était il y a 40 ans !

Prenez-vous beaucoup de vacances aujourd’hui ?

GP : Non, car elles sont difficiles à organiser, c’est différent par rapport à l’époque ou j’étais pro, mais toujours aussi compliqué. Mes premières vacances en famille, c’était l’an dernier, avec ma fille de 5 mois. Un vrai retour aux sources, avec toute la famille, en camping, à Cavalaire. Aussi, ma petite escapade, seul au Club Med, la semaine prochaine, je pense que ce seront mes dernières vacances d’aventurier solitaire. Je compte bien faire comme mes parents, que ma fille découvre un maximum de choses, qu’elle ait de beaux souvenirs, comme moi aujourd’hui.

FC : Aujourd’hui que tous mes enfants sont grands, j’ai beaucoup plus de liberté. Ma dernière fille a 21 ans, elle part déjà seule en vacances. Mon fils Vincent reprend le restaurant, donc, j’ai plus de temps pour moi. Je vais souvent en Italie où j’ai racheté la maison des propriétaires de mes parents, sinon, dès que je peux partir, je m’évade… Et puis, grande nouveauté, cette année, je prends ma retraire. Je profite de la retraite à 60 ans avant que cela ne disparaisse…

Comment se déroulent vos journées de vacances ? Plutôt matinaux ?

GP : Cela dépend complètement des activités physiques. Lorsque je fais de la plongée, je suis plutôt matinal et du coup l’après-midi est plutôt farniente car ce sport fatigue pas mal. Le soir, un peu de fête, mais pas trop ! Au ski, c’est un peu pareil, comme il y a moins de monde sur les piste le matin, je me lève tôt, je ne m’arrête pas à midi, je préfère me reposer l’après-midi. Dernièrement, je me suis mis au parapente, et c’est un peu pareil, pour pouvoir voler dans de bonnes conditions, c’est plutôt à 8h qu’il faut être opérationnel. Pourtant, j’aime les grasses matinées, mais la vie a fait que j’ai toujours dû me lever très tôt. Quand je faisais du patinage, c’était des rendez-vous à 6h sur glace, alors…

FC : Pour moi de belles vacances, c’est voir de belles choses. J’aime visiter les grandes villes, comme New York, Tokyo ou Singapour, pour voir l’œuvre de l’homme. Je ne vois pas l’intérêt d’aller au bout du monde ou de dépenser beaucoup d’argent pour uniquement bronzer sur un transat toute la journée. J’aime voyager pour découvrir la culture et les gens.

Où partez-vous cet été ?

FC : Deux mois en Italie ! C’est souvent moi qui choisis, c’est mon coté italien, Heureusement, ma femme adore l’Italie.

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Avez-vous déjà vécu de vraies galères pendant vos vacances ?

GP : Tout le temps ! Avant, c’était exceptionnel d’avoir un problème, maintenant quand on ne perd pas un bagage, il y a toujours des retards, des grèves ou des problèmes aux contrôles de sécurité. Aujourd’hui, c’est exceptionnel que tout se passe bien. Quand c’est le cas, on a l’impression d’avoir fait un super voyage, alors que simplement, tout se passe normalement… Avant, s’il arrivait qu’une hôtesse vienne nous dire que nous étions surclassés en business alors que nous n’avions qu’un billet éco, c’était un super voyage… mais hélas tout cela n’existe plus ! (rires)

Pourtant le pire des voyages que j’ai fait, c’était à l’époque où certains avions étaient encore fumeurs. J’ai ainsi pris un Paris Tokyo pour une compétition, et croyez-moi, quand les Japonais fument, ils ne font pas semblant. Ils allumaient clope sur clope, et c’était comme ça pendant 11 heures de voyage. Quand vous arrivez, vous pouvez prendre vos vêtements et les jeter…

FC : Je me souviens être resté bloqué en Espagne deux jours, à cause du nuage du volcan islandais. Avec ma femme, on a fini par prendre un bus qui a mis 3 jours pour nous ramener en France, ça c’est une vraie galère. Sinon il m’est aussi arrivé de me présenter à l’aéroport 24 heures avant le départ… Avec un petit sourire, l’hôtesse d’accueil vous dit gentiment qu‘il faut revenir le lendemain ! Cela m’est arrivé 2 fois tout de même.

GP : Oui, j’ai une autre anecdote. Pour moi, sans doute la pire… C’était pour le retour des Jeux Olympiques en 2002, lorsque nous étions médaillés d’or. On nous a fait venir à l’aéroport 3 heures avant le départ. Nous avions fait 2h30 de queue pour arriver à enregistrer. Apres tout ce temps, j’arrive enfin au contrôle, et là, erreur absolue j’avais une ceinture, donc je me fais arrêter et fouiller avec zèle. Pendant ce temps, mon avion décolle avec ma partenaire et toute mon équipe. Je savais qu’en France, à l’arrivée, tout le monde nous attendrait pour nous féliciter et que je ne serai pas au rendez vous… Finalement, j’ai pris un autre avion et je suis arrivé avec 2 heures de retard, il y avait un comité d’accueil restreint, et nous n’étions plus tous ensemble, enfin tout le protocole était tombé à l’eau.

FC : Une année, je pars au Canada en février faire de la motoneige avec des potes. Nous emmenons dans nos bagages une Mouline de chez Guigal et du bon saucisson des halles. Ce que nous ne savions pas, c’est que là-bas tout cela est interdit. A l’aéroport, le douanier nous dit que ce n’est pas possible. Exaspéré, un de mes potes lui répond « vous avez raison monsieur, j’ai mis un bombe dedans ». Il n’a jamais mis les pieds au Canada, ils l’ont renvoyé directement en France. Moi j’ai pu négocier avec la sécurité car c’était un Italien… Résultat, nous avons bu ce vin superbe et ce saucisson bien français au beau milieu des neiges.

Et à part les galères, d’autres anecdotes ?

FC : Oui, un été, avec ma femme et des amis, nous sommes partis en Italie avec une R19. A l’époque, nous avions un bateau que l’on tractait sur une remorque. Après des heures de route, comme il y avait beaucoup de monde sur l’autoroute, on décide de s’arrêter et partir visiter Venise. Le hasard a voulu que l’on s’arrête juste à côté d’un embarcadère. Comme inspirés, nous demandons au responsable du site s’il pouvait nous descendre le bateau. Celui-ci accepte, et du coup nous décidons d’aller faire une petite ballade… De vagues en vague, nous finissons par rentrer dans Venise, mais ce que nous ne savions pas, c’est qu’il est interdit d’y entrer en bateau. On voyait bien que l’on nous regardait bizarrement, car notre coquille de noix dépareillait, mais nous ne comprenions pas. Finalement, on s’arrête pour acheter des cigarettes et comme je ne suis pas Belmondo, je tombe dans le canal… Je remonte à bord, mais mes lunettes sont tombées dans l’eau. Un de mes amis décide alors de plonger pour aller me les récupérer. Pour immortaliser l’anecdote, ma femme filmait tout cela avec un grosse camera. Forcément, il y a eu très vite un attroupement, à un moment donné, nous voyons arriver la police. Heureusement, ils ne nous disent rien, car eux aussi pensaient que nous tournions un film. Il n’y a que le mec de l’embarcadère qui nous a engueulé en nous disant que nous étions fous, que c’était vraiment interdit…

Est-ce que vous aimez ramener des souvenirs de vos vacances ?

FC : Oui, au début, mais quand la maison s’est retrouvée pleines de ramasse-poussières, j’ai arrêté !

GP : Je ramène tout ce que je vois, souvenirs, photos et vidéos. Par exemple, ce dimanche, je pars avec une mini caméra GoPro qui doit à peine faire 100 grammes. Les choses ont bien changé, avant il me fallait transporter un petit caisson pour mettre ma caméra, le caisson devait peser au moins 3 kilos.

Quelles sont les choses que vous faites en vacances et que vous ne faites pas le reste de l’année ?

FC : La lecture, j’aime beaucoup lire, pas les bouquins d’amourettes, j’aime plutôt découvrir la philosophie ou des trucs comme ça. (Rires)

GP : Moi c’est sans conteste les activités sportives comme la plongée. Ici et pendant l’année, c’est plus compliqué. Quoique j’en ai fait, une fois, au lac de Paladru mais je ne recommencerai pas. Sinon je dirais bronzer.

Maintenant que vous vous êtes découvert côté vacances, où chacun d’entre vous inviterait l’autre en vacances ?

FC : Je l’emmènerais chez moi, en Italie, pour qu’il goûte et découvre les vraies pâtes.

GP : Moi, je l’emmènerais au camping en Vendée…

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