Par Jean-Marc Requien
Mes amis Jean Claverie et Alain Roche m’ont entrainé quasiment de force au vernissage de l’exposition en hommage à Christian Calligarot à la Galerie IUFM Confluence(s); il faut dire que je n’avais jamais mis les pieds dans ce que je considérais être l’un des hauts lieux de l’intelligentsia culturelle lyonno-lyonnaise.
Il faut préciser également que j’avais de bonnes raisons de me méfier, le redoutable taliban vert Philippe Mérieu, infatigable fossoyeur de notre Education Nationale y a sévi longtemps comme directeur. Eh bien, malgré ça, j’avais tort ! Tort de refuser d’y aller. Même si les visages croisés lors de vernissage montrent bien que la gauche des pentes s’y sent comme un poisson dans l’eau ; mais était-ce une raison pour ne jamais y mettre les pieds ? A l’évidence non ! Je dois faire ici amende honorable même si je sais que faute avouée n’est jamais pardonnée même à moitié. On ne se méfie jamais assez des idées a priori. Cette expo regroupe les œuvres d’une quarantaine d’artistes qui ont fait l’histoire de cette galerie en hommage à son fondateur Christian Calligarot décédé l’automne dernier. Rien de médiocre dans cette expo (c’est à signaler par les temps qui courent), au contraire cette réunion d’artistes est des plus jubilatoires. Difficile de citer tous ces peintres, sculpteurs et illustrateurs. J’ai particulièrement aimé la Clostra « vasarelienne » d’Henri Cueno et l’assemblage plein d’humour d’Eric Liot (ci-dessus), l’épouvantail d’Ivan Messac qui fortifie l’imaginaire du spectateur ou encore le « Poussin » d’Herman Braun-Vega. Voilà, comme dirait Alain Roche, un véritable artiste « intemporain ». Mais les autres valent aussi le détour. On est très loin, ici, des bécassoneries qui refleurissent tous les deux ans à l’occasion de notre affligeante Biennale d’art contemporain. Un conseil, même si vous vous méfiez de la culture officielle prônée dans certains cénacles, même si vous êtes à juste titre critique vis-à-vis de l’Institut universitaire de formation des maîtres, oubliez vos préjugés et courez voir cette magnifique expo. Elle constitue un merveilleux hommage à un homme sans doute plus ouvert que je l’imaginais et que je regrette d’avoir ignoré… et conséquemment pas connu. Dommage !
Galerie IUFM Confluence(s)
5, rue Anselme – Lyon 4
Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 18h – le samedi de 14h30 à 18h
.. il a pas regretté de ne pas vous avoir connu 😉 –