Par Marc Polisson
Depuis Marrakech, la cité ocre, s'ouvrent bien des perspectives, Essaouira la perle bleue au bord de l'Océan, les oasis du sud mais encore à cette époque de l'année, la possibilité de skier à Oukaïmeden dans les montagnes de l'Atlas. Décalage anti crise.
Marrakech qui pétille de vie, Marrakech irritante de trop de vie, Marrakech ne laisse en rien insensible. Pour la goûter de belle manière, il faut devancer la saison chaude et la croquer de février à avril. Car à cette époque de l'année, la région offre de magnifiques opportunités d'échappées belles. À moins de trois heures de vol de Lyon, Marrakech, c'est du dépaysement rassurant chargé de promesses. Noyé dans une palmeraie irriguée par les eaux en provenance du Haut Atlas, le climat y est d'une grande régularité. Aéroport flambant neuf, urbanisation galopante, au premier contact Marrakech surprend par sa grande vivacité et une économie touristique en plein essor. Pour s'imbiber de l'atmosphère de la cité rouge, il faut plonger sans retenue dans la médina cernée par les remparts à la recherche des palais sultanesques d'El Badia du XVIe siècle, de Bahia datant du XIXème ou du Dar Si Saïd. Ne manquer sous aucun prétexte, le jardin de Jacques Majorelle qui voit les cactées s'épanouir jusqu'au vertige (photo ci-dessus) et réserver votre soirée à la visite de la turbulente place Jamaa el Fna. Autrefois cernée de palmiers, la Menara a perdu de sa superbe depuis le sulfureux passage de l'équipe Chabert, l'époque du bassin transformé à la va vite en parc pour féeries acqua-artificielles s'est achevée en eau de boudin. Les autorités entendent remettre un peu d'ordre en démontant l'insupportable structure de métal qui faisait office de gradins. Pour le logement, la ville regorge de riads réhabilités et d'hôtels d'ultra chicissimes à bien mis.
Cependant, certains propriétaires trop à l'étroit dans leurs riads ont revendu pour ouvrir des chambres d'hôtes dans la palmeraie tout en tenant compte de la notion de développement durable, préservation des arbres, création de jardin de cactées moins gourmands en eaux… Si vous en avez le temps, il faut prendre le large pour découvrir des environs dépaysant en diable. À l'Est, la région d'Al Haouz file progressivement dans le Haut Atlas, jusqu'à son point culminant le Toubkal à 4 167 mètres d'altitude. Jusque-là, la route traverse un pays de forte nature. La vallée du l'Ourika conduit d'une part jusqu'au village de Setti-Fatma, point de départ d'une formidable randonnée à travers bois en quête des sept cascades. Plus au nord, entre culture en terrasses et villages berbères aux épaisses maisons de pierres la vallée du Zat flirte avec l'Eden. Au sud ouest, les skieurs foncent jusqu'à la station de l'Oukaïmeden. Glisser autrement, grâce aux alizés puis filez plein Ouest jusqu'à Essaoura la belle, décalage garanti que ce port cerné de remparts à la Vauban ou Jean-Jacques Goldman a établi résidence face au sauvage front de mer (photo ci-dessus). À quelques kilomètres, Mogador, cité hippy où les copains fauchés de Jagger & co mangeaient tout et n'importe quoi. En tout cas, ce niveau de la côte Atlantique se positionne comme l'étape africaine de la colonie de surfers affamés à l'idée de domestiquer des alizés complètement farfelus. À l'abri, le souk d'Essaouira demande une sérieuse enquête à l'affût de choses différentes pour peu qu'un peintre échappé d'un roman américain vous dirige. À l'entrée de la petite cité, le nouvel Atlas hôtel, matiné de décoration contemporaine sous couvert de matériaux traditionnels constitue un aimable logis face à l'océan.
Informations – réservation : www.royalairmaroc.com
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